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Motion à lattention de France Nature Environnement
La France veut elle toujours protéger sa plus grande zone humide, la Camargue?
On ne sait pas ce que lon cherche en Camargue, mais comme dans toutes les amours, on y trouve que ce que lon y apporte A. Dupuis. Capitaine de la Nacioun Gardiano
La Camargue est une vaste plaine deltaïque de 145 000 hectares située à lembouchure du Rhône, dans le département des Bouches du Rhône.Cet espacedune dimension exceptionnelle pour la France, est reconnu internationalement pour sa richesse en espèces et en milieux naturels.
ème Fortement aménagé par lhomme, à partir de la fin du 19siècle, la Camargue est aujourdhui un espace fragile, organisé autour de grandes activités structurantes (saliculture, riziculture, élevage, tourisme, protection de la nature) qui participe à sa protection globale contre lurbanisation et les projets de tourisme de masse.
La Camargue est lunique coupure verte»dimportance (60 km de plages de sable fin non urbanisés) située entre Barcelones et Gênes.
Dès 1927, lEtat Français marque son engagementpour la protection de cet espace, en créant en son cœur, une zone protégée de 13000 hectares. 40 ans plus tard, alors que les projets touristiques explosent sur le littoral languedocien et que le golfe de Fos sur mer soriente vers la pétrochimie, lEtat poursuit son action en créant un des premiers des premiers parcs naturels régional de France sur 85 000 hectares entre les deux bras du Rhône.
Un acte fort est porté à ce moment là, par la voix du président de la république, Georges Pompidou, pour une protection durable et sure de la Camargue.
40 ans après, nous sommes en droit de nous poser cette question.LEtat français veut il toujours protéger la Camargue?
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1. Une structure de protection de la nature en péril
Le Parc naturel régional de Camargue traverse une crise juridico-administrativesans précédent, mettant à mal son équipe et son action, réduisant son influence et sa légitimité. LEtat,à ce jour, peine à sortir cet outil de protection des difficultés, et cumule les erreurs de procédure.
2. Un viaduc pour servir quels intérêts?
Le projet deviaduc au droit du village deSalin deGiraud, permettant de relier la Camargue à lagglomération marseillaise, en remplacement dun bac, refait surface sous limpulsion de quelques techniciens et élus du Conseil Général.Cet ouvrageengendrerait des conséquences irréversibles sur la Camargue, à moyen et long terme et sonnerait, de la voix des scientifiques comme un arrêt de mort pour la Camargue » et préparerait à léchéance de quelques décennies, à la construction dune infrastructure routière reliant Marseille à Montpellier par le littoral. En outre, les perspectives de développements colossaux du Port Autonome de Marseille (Fos 2XL, 3XL etc), notamment en terme de trafic routier, risquent à moyen terme de transformer les petites départementales de Camargue en voie de délestage pour les camions. A ce jour, lEtat, sous couvert des lois de décentralisation, na pas mis son veto à ce projet de viaduc.
3. Unpeu de dioxine pour corser le tout
Lincinérateur de Fos sur mer, en cours de construction, destinée à traiter les ordures ménagères de lagglomération Marseillaise, se situe à moins de 5 km du périmètre du Parc de Camargue. Non seulement cet équipement, apporte un surplus de pollution dans une zone fortement sinistrée dans ce domaine, mais en plus de cela,il fait porterun risque majeurde contamination aux milieux naturels de la Camargue et auxactivités humaines traditionnellesassociées (pêche, élevage, riziculture) qui misent sur une démarche qualité » pour sen sortir économiquement. A ce jour,lEtat continue de soutenir ce projet dincinérateurmalgré les oppositions farouches dune grande majorité de la population et de ses élus.
4. Du béton à la place du sel?
La compagnie des Salins du midi, installée depuis 1855 en basse Camargue, vient de présenter un plan de réorientation de lactivité sur son site de Salin de Giraud, en plein cœur de la Camargue. Ce plan prévoit une forte diminution de la production salicole (340 000 tonnes au lieu de 800 000 tonnes jusquà présent), des propositions de départ en pré retraite, et le transfert dun certain nombre de salariés au sein de projets touristiques à venir.A ce jour, ces projets daménagements touristiques sont opaqueset mal définis, et ne sintègrent à aucun projet global qui permettrait danticiper limpact sur lévolution du foncier et les risques durbanisation chaotique. LEtat Français sétait engagé lan dernier, à permettre au Conservatoire du Littoral dacquérir une grande partie de ces espaces afin de les soustraire à la pression des promoteurs et permettre lémergence de projets locaux, portés par les habitants
de Salin de Giraud, dans une perspective de développement durable. A ce jour, rien de cela na vu le jour et na pu être concrétisé.
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Dans le cadre de référence environnemental que se doit dêtre le Grenelle de lEnvironnement, nous demandons à ce que lEtat Français, respecte ses engagements, notamment internationaux, et porte un acte fort pour continuer dassurer la protection dun de ces fleurons naturels, mosaïques deaux salées, deaux douces, doiseaux, de taureaux, de chevaux et dhommes qui vivent durement au contact dune nature quils aiment profondément.
La Camargue, 40 ans après la création de son Parc, mérite quun nouvel engagement soit formulé à son encontre par la France.
Cela pourrait prendre formeau travers des prises de décision suivantes :
-la mise en place dune structure de protection pérenne -le refus de faire fonctionner un incinérateur aux portes du delta du Rhône -un veto à la construction dun viaduc en basse Camargue -lacquisition par le Conservatoire du Littoral des espaces littoraux ne servant plus à lexploitation du sel