Anonyme—Chant funèbre d'une mère sur la tombe de son fils mort pour la liberté 1793
Gage sacré de mes chastes amours Quand mes soins formaient ton enfance. Dieu, m'écriai-je, Ah ! veillez sur ses jours, Son bonheur est ma récompense.
Réveille-toi, mon fils, à mes accents, Viens sécher les pleurs d'une mère, Appui qu'en vain, espéraient mes vieux ans, Qui consolera une mère ? Qui consolera ma misère !
Mais tu reviens des ombres du trépas Consoler mon âme attendrie Ton sang me dit "Mère, ne pleure pas Ton fils mourant pour la patrie".
Réveille-toi ...
A ma douleur, pardonne mon pays, Elle ne te fait pas injure Laisse couler quelques pleurs sur un fils, Mon cœur les droits à la nature.
Réveille-toi ...
Que ma patrie, anime encore ce flanc, Je suis républicaine et mère La liberté va me payer mon sang Et consolera ma misère ...