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Publié par | mijec |
Publié le | 01 décembre 2006 |
Nombre de lectures | 37 |
Langue | Français |
Extrait
UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE (PARIS IV)
ECOLE DOCTORALE V - Concepts et langages
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POSITION DE THÈSE
Thèse pour obtenir le grade de
DOCTEUR DE L’UNIVERSITE PARIS-SORBONNE (PARIS IV)
Discipline : Sciences de l’Information et de la Communication
Présentée et soutenue publiquement par
Olivier AÏM
le 12 décembre 2006
PANOPTISME ET DISPOSITIFS TELEVISUELS.
LE CAS DE LA « TELE-REALITE ».
Directeur de thèse : Madame le Professeur Françoise BOURSIN
_____________
Jury :
Madame le Professeur Françoise BOURSIN
Monsieur le Professeur Yves CHEVALIER
Monsieur le Professeur Jean-Pierre ESQUENAZI
Monsieur le Professeur Yves JEANNERET
Monsieur le Professeur François JOST
Une thèse en Sciences de l’Information et de la Communication
Notre travail de doctorat procède d’une inscription universitaire forte au sein
d’un cadre disciplinaire bien délimité, celui des Sciences de l’Information et de la
Communication.
Cette inscription marque sa fermeté en vertu de trois enjeux principaux :
- l’objet que nous étudions renvoie à un champ légitime et légitimant pour les
1SIC, la champ télévisuel . Il désigne, en cela, un espace disciplinaire précis et engage
une tradition théorique ancrée dans une série de travaux fondamentaux sur cette
question : les travaux de Roger Odin, d’Etienne Allemand, de Noël Nél, de Jean-Pierre
Esquenazi, et, plus récemment, de François Jost ou d’Yves Chevalier, parmi de
nombreux autres. Dans ces travaux, tout comme dans notre recherche, la télévision est
analysée sous un angle sémiotique et non sociologique qui désigne directement le socle
épistémologique des SIC ;
- la démarche que nous avons adoptée s’inscrit elle aussi dans une épistémologie
définitoire des SIC : l’« interdiscipline ». En fonction de quoi, plusieurs éclairages
empruntés à des recherches théoriques appartenant à d’autres champs, ont fait l’objet de
citations et de discussions au sein de ce travail : les recherches sociologiques et
historiques de Michel Foucault, les questionnements sémio-philosophiques de Gilles
Deleuze (associé à Félix Guattari), l’éclairage métapsychologique de Jean-Louis
Baudry, la socio-sémiotique d’Eric Landowski, la narratologie de Harald Weinrich, etc.
Mais ce primat de l’interdiscipline des SIC a également fait l’objet d’un constant retour
réflexif destiné à contribuer à une discussion sur les conditions de possibilité et de
production de savoirs dans cette discipline :
- de sorte que l’inscription de ce travail dans cette discipline a, par ailleurs,
partie liée avec un retournement gnoséologique sur ses propres outils d’analyse : en
1
Voir à ce propos l’article de Guy Lochard : « La Télévision, un opérateur de légitimation pour les Sic »,
Hermès, , « Les Sciences de l’information et de la communication. Savoirs et pouvoirs. », n°38
2quoi les SIC sont-elles aptes à se « socialiser » ? Quels savoirs produisent-elles ?
Suivant quel processus de reprise ? Quels liens tissent-elle avec le paradigme
herméneutique du « décryptage » ? Quelle relation doivent-elles entretenir avec la
pratique sémiotique ? Autant de questions qui finissent d’inscrire notre travail dans le
cadre assumé et revendiqué de l’autonomie d’une discipline, celle-ci fût-elle fondée sur
un principe de partage, d’échange et de circulation avec les autres sciences humaines et
sociales.
Positionnement théorique
Si la philosophie consiste, comme le dit Gilles Deleuze, à fabriquer des
concepts, la recherche se sert d’eux pour construire ses propres objets et s’emploie, pour
ce faire, à les tester, les éprouver en les mettant à la double question de la théorie et de
l’empirie.
C’est sur ce principe que notre travail s’est composé. Il a pris pour objet principal
l’ensemble des relations qui existent entre le panoptisme et la télévision. Mis en regard
avec un corps théorique à la fois puissant et situé (le panoptisme tel que l’ont défini,
3décrit et imposé les travaux de Michel Foucault ), le média télévisuel est ainsi
questionné dans une visée heuristique et circonstanciée : heuristique dans la mesure où
le panoptisme regarde de manière intuitive mais profonde l’objet télévision ;
circonstanciée, dans la mesure où ces rapports se sont consolidés à la faveur de
l’émergence d’une nouvelle forme télévisuelle : la « télé-réalité ».
L’occurrence même de la télé-réalité remotive, en effet, de manière aiguë les
points de contact entre un corps théorique (le panoptisme) et une empirie médiatique (la
télévision) par l’entremise d’objets typiquement communicationnels (en ce qu’ils sont
4« composites », pour Jean Davallon , c’est-à-dire sémio-techniques) : les dispositifs.
Moyennant quoi, le dispositif constitue le premier concept décrit, discuté, travaillé,
traversé par notre thèse. En rétablissant les ponts théoriques entre le domaine
sociopolitique qui intéressait Michel Foucault, le champ audiovisuel et le point de vue
2
au sens de Serge Moscovici.
3 A commencer par Surveiller et punir, publié en 1975.
4
Jean DAVALLON, 2004, « Objet concret, objet scientifique, objet de recherche, objet », Hermès, « Les
Sciences de l’information et de la communication. Savoirs et pouvoirs. », n°38.
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communicationnel, le dispositif se présente comme un concept plein, uni et unifiant
pour comprendre ce qui est au cœur des recherches en SIC : les processus de circulation
(de « trivialité » comme dit Yves Jeanneret) qui caractérisent notre société (« de
communication »), ses médias et ses médiations.
En se déclinant, le concept de dispositif fait valoir l’intérêt d’une réflexion sur la
mise en circulation des quadrillages médiatiques et intermédiatiques, et, partant, des
regards qui construisent et définissent les relations de communication en jeu.
C’est pourquoi notre travail s’articule autour d’une problématique générale et de
trois hypothèses connexes.
Notre problématique peut se formuler de la manière suivante : dans le cas particulier de
la télé-réalité, quels rapports articulent le dispositif de captation des corps filmés et le
dispositif de circulation de ses images ?
Comme on le voit, c’est à la faveur de l’unité d’un concept, le dispositif, qu’il s’agit
d’analyser les liens entre une optique des corps quadrillés par les programmes de
télévision et une optique des médias, qui font circuler ces images, suivant une forme (à
explorer) de « commerce des regards », pour emprunter cette expression à Marie-Josée
5Mondzain .
L’unité de nos hypothèses tient à la fois au concept de dispositif et à la notion
transversale de « quadrillage » qui sous-tend à la fois le panoptisme, l’écriture
(notamment indiciaire) de la télé-réalité et la circulation intermédiatique ainsi construite
par les images et les regards produits.
Notre première hypothèse porte sur l’optique des corps télévisés, et s’énonce ainsi : le
quadrillage s’appuie sur l’indiciarisation des images de télévision et la mise en place
d’une relation de type « épistémoïde », dans le cas de la télé-réalité.
Notre deuxième hypothèse tend à vérifier les opérations transsémiotiques qui sont en
jeu en se formulant de la manière suivante : le quadrillage constitue le processus
sémiotique qui articule le plan du corps télévisé et sa circulation sur les autres espaces
médiatiques.
5 Marie-Josée MONDZAIN, Le Commerce des regards
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Enfin, notre troisième hypothèse tend à qualifier le type de regard qui sous-tend
l’optique intermédiatique : le quadrillage de la t