La lecture à portée de main
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Je m'inscrisDécouvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Je m'inscrisDescription
Informations
Publié par | Oliv94 |
Publié le | 01 janvier 1900 |
Nombre de lectures | 10 |
Licence : |
En savoir + Paternité, pas d'utilisation commerciale
|
Langue | Français |
Extrait
Pour la voir aussitôt mapparaître, fidèle
Je nai quà prononcer son nom mélodieux,
Comme si quelque instinct miséricordieux
Davance lui disait lheure où jai besoin delle.
Je la trouve toujours, quand mon coeur contristé
Sexile et se replie au fond de ses retraites,
Et pansant à la nuit ses blessures secrètes,
Reprend avec lorgueil sa native beauté.
Cest dans un parc illustre où la blancheur des marbres
Dans lombre çà et là dresse un beau geste nu,
Où ruisselle un bruit deau léger et continu,
Où les chemins rayés par les ombres des arbres
Senfoncent comme on voit aux tableaux anciens.
Aux noblesses du coeur le décor est propice,
Et parmi les bosquets lâme de Bérénice
Semble encor sangloter des vers raciniens.
Elle est là ; sous le dais des ténèbres soyeuses,
Elle attend ; autour delle à chaque mouvement
Ses ailes font dun vague et lent frémissement
De plumes onduler les fleurs harmonieuses.
Ses lèvres par instants laissent tomber le mot
Unique où se concentre en goutte le silence ;
Le geste de ses mains pâles est lindolence,
Et sa voix musicale est fille du sanglot.
Nous errons à travers les jardins taciturnes
Émus en même temps de limpides frissons,
Touchés de nous aimer dans ce que nous pensons
Et nous penchant ensemble aux fontaines nocturnes.
Lamour souvre à ses doigts comme un lys infini,
Tout en elle se donne et rien ne se dérobe.
Ses bras savent surtout bercer et sous sa robe
Son sein a la chaleur maternelle du nid.