La lecture à portée de main
Description
Informations
Publié par | Etudelitteraire |
Nombre de lectures | 5 |
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Langue | Français |
Extrait
Je nai songé quà toi, ma Belle, lautre soir.
Quelque chose flottait de tendre dans lair noir,
Qui faisait vaguement fondre lâme trop pleine.
Je marchais, on eût dit, baigné dans ton haleine.
Les souffles qui passaient semblaient rouler dans lair
Un souvenir obscur et tiède de ta chair.
Jaurais voulu tavoir près de moi, caressante,
Appuyée à mon bras dans ta grâce enlaçante,
Et lente et paresseuse, et retardant le pas
Pour me baiser sans bruit comme on parle tout bas.
Lamour vibrait en moi comme un clavier quon frôle
Ô câline damour bercée à mon épaule !
Et je tévoquais toute avec ton grand manteau,
Et la touffe de fleurs tremblante à ton chapeau,
Et tes souliers vernis luisant dans la nuit sombre,
Et ton ombre au pavé fiancée à mon ombre.
Il est ainsi des soirs faits de douceur qui flotte,
De beaux soirs féminins où le coeur se dorlote,
Et qui font tressaillir lâme indiciblement
Sous un baiser qui souvre au fond du firmament.
Tes yeux me souriaient... et je marchais heureux
Sous le ciel constellé, nocturne et vaporeux,
Pendant que sentrouvrait, blancheur vibrante et pure,
Mon âme - comme un lys ! - passée à ta ceinture.