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Informations
Publié par | Itol |
Nombre de lectures | 11 |
Licence : |
En savoir + Paternité, pas d'utilisation commerciale
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Langue | Français |
Extrait
C'était un doux pays illuminé de plaines
Où circulaient de longs troupeaux
Dont on voyait les laines
Blanchir les prés et se mirer dans l'eau ;
C'étaient des champs de fleurs à l'infini :
Un fleuve y sinuait de chaumière en chaumière ;
Son cours faisait, au loin, un geste de lumière ;
C'étaient des lacs, cernés de joncs ; tels de grands nids,
Où s'endormaient les oiseaux en silence,
Où seul, un vent très lent de paix et de clémence
Remuait l'air paisible autour d'un îlot d'or.
C'était l'heure du soir et des vagues étales
Quand l'écho lisse et pur double, de bord en bord,
La voix des passeurs d'eau sur les rives natales.
Les villages songeaient au fond des avenues.
Persuasives et bienvenues
Les bonnes volontés d'aimer et de bien vivre
Dilataient l'être - et l'esprit semblait ivre
Ou de joie attendrie ou de fière douleur.
Un peu de l'or des soirs pénétrait dans les fleurs
Qui se fermaient pour s'endormir ;
On regardait, au long des grands chemins, frémir
De haut en bas, les peupliers nocturnes ;
Le vol des angélus, sur les choses, planait ;
Un sens nouveau du monde, avec douceur, tombait
Des urnes
Que l'infini et le mystère
Penchent, depuis des milliers d'ans,
Vers les désirs tendus et haletants
Et les extases de la terre.