Honorat de Bueil Œuvres complètes Lettre VIII. Au chancelier Séguier
1 AU CHANCELIER SÉGUIER. Lettre VIII.
Monseigneur, Je vous suplie de me pardonner la liberté que je prens de vous estre importun ; c’est la nécessité où se trouve une de mes belles-sœurs qui m’y a obligé, par la cruauté qu’a pour elle M. de Saint-André, ne lui ayant jamais voulu donner partage depuis vingt-deux ans qu’il y a qu’elle est mariée. Sa partie demande à estre envoyée à Castres, où cette pauvre femme n’a nulle habitude, ni le moyen de faire un aussi long voyage. Il y a la chambre de l’Édit, où vous pourriés, Monseigneur, renvoyer cette affaire. Ce seroit une charité, Monseigneur, que vous feriez bien grande ; vous obligeriez toute la famille à prier Dieu pour vostre santé, que je souhaitte avec autant de passion que je suis avecque respect, Monseigneur, Votre très humble et très obéissant serviteur, Racan. . . . . . .aout 1668.
1. Nous avons trouvé cette lettre en autographe aux manuscrits de la Bibliothèque impériale.