L'empire des Almoravides voilés, qui couvrait les deux rives du détroit de Gibraltar avec Marrakech pour capitale, vacillait dans la première moitié du XIIe siècle sous le coup de la secte almohade dirigée par unBEN TOUMERTou les derniers jours des Voilésprédicateur fanatisé et non moins redoutable penseur.Son nom : Mohamed Ben Toumert. Son titre : le Mahdi bien guidé, restaurateur de la foi au sommet de la montagne escarpée, véridique dans ses dires, unique en son temps. C’est lui qu’annonce la conjonction des étoiles. Lui, l’homme au dirham carré. Lui qui fit résonner le tambour de la guerre…Erudit et épique, ce roman historique fondé sur des événements et des personnages réels, suscite des interrogations contemporaines portant sur les ravages du dogmatisme en contextualisant le drame d’une foi défigurée par l’extrémisme. Alors que certains personnages sont mus par la haine et la soif de pouvoir enrobée de considérations morales, d’autres tentent juste d’aimer et de survivre au milieu de la folie des hommes. Dans cette fresque médiévale tantôt politique, intime ou spirituelle, dans ce tourbillon qui nous mène de Marrakech à Tinmel en passant par Zagora, les femmes, aussi présentes, jouent un rôle inattendu et bouleversant.
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Extrait
MOUNA
e 3 ÉDITION
MOUNA HACHIM BEN TOUMERT ou les derniers jours des Voilés Roman
– Les Manuscrîts perdus, roman, Érîck Bonnîer Édîtîons, Parîs, 2019. – Hîstoîre înattendue du Maroc, Érîck Bonnîer Édîtîons, Parîs, 2018. – Chronîques însoîtes de notre hîstoîre. Maroc, des orîgînes à 1907,Casabanca, Autoédîtîon, 2016. – Dîctîonnaîre des noms de famîe du Maroc(nouvee édîtîon augmentée), Édîtîons Le Fennec, Casabanca, 2012. – Dîctîonnaîre des noms de famîe du Maroc, Casabanca, Autoédîtîon, 2007. – Les Enfants de a Chaouîa, roman, Casabanca, Autoédîtîon, 2004.
L’empîre des Amoravîdes, surnommés en arabea-Mouathamoun(es Voîés), couvraît es deux rîves du détroît de Gîbratar avec Marrakech pour capîtae. Dans a e premîère moîtîé du XII sîèce, î commençaît à vacîer sous e poîds du mouvement amohade, fondé par e redoutabe chef spîrîtue, Mohamed Ben Toumert.
Première partie
La chute de Soura (Marrakech, 1120 - 1128)
La chute de Soura (Marrakech, 1120 - 1128) — 9
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— Eh ! Vous deux ! Maîs où est donc passé votre voîe ? Soura et Mîmouna se retournèrent du haut de eurs montures, es maîns crîspées sur a brîde sous e choc de cette brutae înterpeatîon, arrêtant net eurs bavardages însoucîants et es trots désînvotes de eurs chevaux en dîrectîon des ruees sînueuses de Marrakech. Au mîîeu de a pace, un homme d’envîron une quarantaîne d’années, de taîe moyenne, e teînt oîvâtre, a barbe rare, vêtu d’une tunîque en étoffe épaîsse, coîffé d’une caotte et d’un turban en aîne jaunâtre, es ixaît de ses yeux enfoncés dans eurs orbîtes. Son regard étaît perçant comme ’œî d’un faucon ; son îndex bosseé étaît dardé d’un aîr înquîsîteur, tandîs que a maîn droîte agîtaît en ’aîr un bâton noueux. I bondîssaît sur ses jambes comme mû par un ressort, crachant son îndîgnatîon : — Personne ne vous a apprîs que e voîe est une obîgatîon au même tître que a prîère, e jeûne ou ’aumône ? Vous n’avez pas de père ou de frère pour vous enseîgner que sortîr dans a rue sans son voîe, c’est comme sortîr sans sa pudeur ? Or qu’est une femme sans pudeur sî ce n’est une femme sans honneur ?! Les jeunes ies furent înteroquées, încapabes de a moîndre paroe ou du moîndre mouvement.