La pathologie des articulations temporomandibulaires est dominée par les dysfonctions de ce qu’il est convenu d’appeler l’appareil manducateur, qui associe en particulier les articulations temporomandibulaires, l’ensemble des muscles manducateurs (muscles élévateurs, muscles propulseurs et muscles abaisseurs de la mandibule) et le massif lingual. Les causes de ces dysfonctions sont essentiellement le stress, les troubles de l’occlusion dentaire, les dyspraxies linguales et les troubles de la ventilation nasale [2]. Ces dysfonctions manducatrices sont à large prédominance féminine (80 %) et le motif de consultation est nettement dominé par les douleurs (80 %) devant les bruits articulaires (35 %) et les limitations de l’ouverture buccale (25 %). Ces douleurs peuvent être articulaires ou musculaires ou égarer le diagnostic vers d’autres organes (otalgies, douleurs orbitaires, céphalées de tension par exemple). Le bruxisme, en particulier nocturne, fait volontiers partie du tableau clinique, parfois objectivé par des abrasions dentaires. L’examen doit rechercher des signes articulaires inflammatoires, des bruits articulaires (claquements à l’ouverture buccale), des troubles de la cinétique mandibulaire (ressaut, déviation, limitation de l’ouverture buccale), des signes musculaires à type de douleurs, contractures de la musculature manducatrice, voire de l’ensemble musculaire cervicoscapulaire. L’examen clinique suffit en règle à authentifier la dysfonction condylodiscale de l’articulation temporomandibulaire [3]. Un cliché panoramique écarte une pathologie osseuse et l’IRM ne devient nécessaire qu’en cas d’hésitation diagnostique ou résistance aux traitements symptomatiques. Un examen postural est parfois nécessaire [1]. Le traitement est avant tout symptomatique. Une gouttière occlusale, le plus souvent portée uniquement la nuit, une rééducation entre les mains d’un kinésithérapeute spécialisé, des injections de toxine botulinique au sein des muscles élévateurs sont les bases de ce traitement symptomatique. Ce n’est que lorsque la symptomatologie a régressé que le traitement étiologique peut être entrepris à type de réhabilitation prothétique ou correction de dysmorphie maxillomandibulaire par exemple.
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