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Description
Sujets
Informations
Publié par | Ligaran |
Nombre de lectures | 41 |
EAN13 | 9782335077766 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0006€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
EAN : 9782335077766
©Ligaran 2015
Note de l’éditeur
Paris, ou le Livre des cent-et-un publié en quinze volumes chez Ladvocat de 1831 à 1834, constitue une des premières initiatives éditoriales majeures de la « littérature panoramique », selon l’expression du philosophe Walter Benjamin, très en vogue au XIX e siècle. Cent un contributeurs, célèbres pour certains, moins connus pour d’autres, appartenant tous au paysage littéraire et mondain de l’époque ont offert ces textes pour venir en aide à leur éditeur… Cette fresque offre un Paris kaléidoscopique.
Le présent ouvrage a été sélectionné parmi les textes publiés dans Paris ou le Livre des cent-et-un . De nombreux autres titres rassemblés dans nos collections d’ebooks, extraits de ces volumes sont également disponibles sur les librairies en ligne.
Deux ménages parisiens
Il faut être bien hardi pour toucher aux bourgeois, le plus petit peu du monde, quand on a lu le spirituel et délicieux article de M. Bazin sur ce sujet. J’y ai regardé à vingt fois ; j’hésite peut-être encore : une seule chose me rend le courage ; c’est que le bourgeois de M. Bazin a, pour ainsi dire, revêtu son habit des dimanches ; il est en visite, hors de chez lui, à la revue, aux émeutes, aux fêtes publiques ; il court la bourse, les affaires, se promène en fiacre ; enfin il est toujours occupé. Mais le bourgeois chez lui, le bourgeois au coin de son feu, jouant le piquet avec sa femme, additionnant son livre de dépense, le bourgeois en bonnet de coton, vous ne le connaissez pas encore bien, ni lui, ni sa femme, ni ses enfants, ni sa bonne. On le trouve, il est vrai, dans beaucoup de romans nouveaux ; mais j’avoue que je ne l’aime point là : il est chargé, ce n’est plus lui ; presque toujours on le prend pour dupe ; et qu’on ne s’y trompe pas, il n’en est rien dans la réalité. Le bourgeois d’aujourd’hui tire l’épée comme le gentilhomme ; le danger ne l’effraie point, et s’il est offensé, il force le seigneur à croiser le fer avec lui, ou bien, le pistolet en main, à échanger balles contre balles. À entendre les romanciers, il ne comprend rien aux usages ; il a mauvais ton ; il fait sottises sur sottises. Tantôt, c’est un négociant, un marchand de drap de la rue des Bourdonnais donnant une soirée, et ses lampes s’éteignent ; le petit chien déchire la robe des dames ; une cuisinière maladroite renverse dans le salon l’unique plateau de rafraîchissements. Tantôt c’est une lingère du grand, quartier, une lingère en vogue, qui a, pour convives, le jour de sa fête, les domestiques des grandes maisons qu’elle fournit, lesque