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pages
Français
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Ebook
2016
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Publié par
Date de parution
15 juin 2016
Nombre de lectures
0
EAN13
9782342052305
Langue
Français
« Aram, Aram, Lectio Divina ! Ha, mon petit Jack, mon petit Américain ! Comme cela est pathétique, oui comme c'est bien triste ! Tu ne trouves pas ? Finir ainsi, seul devant tous, lâchement assassiné ! Enfin... Dis-toi que bientôt, oui, très bientôt, tu feras partie de mes disciples. Tu verras, nous ferons de beaux et grandioses combats, tout là-bas, là-haut, pour Aramée ! Tu seras à ma droite, comme je te l'ai promis, elle sera là aussi, celle qui fut tienne, celle qui t'a aimé, qui a porté ton enfant, celle qui t'a aidé ! Pour les autres, ne t'en fais pas, leur tour viendra aussi, c'est ainsi, c'est écrit, inéluctable ! Le temps est venu, Jack, ton temps à toi et non celui des autres. Allez, viens... Je t'attends... /... Seul subsiste, perdu dans un placard et protégé par une porte vitrée portant en son centre le symbole de la fleur de vie, sur une étagère, posé, ce qui semble bien être un livre... Un livre étrange, recouvert de cuir de vache sacrée. On dirait un ancien manuscrit, avec, attaché à un joli ruban de couleur rouge, un tout petit crayon, noir... » Qui est donc ce Jack, qui se dit américain, même s'il ne l'est pas ? Où se trouve Aramée ? Quelle en est la signification ? Qu'a-t-il donc bien pu trouver de si important pour qu'on en veuille à ce point à sa vie ? La frontière entre le réel et l'irréel est souvent si ténue, si fragile... L'être humain est parfois indéchiffrable, toujours imprévisible. La folie tutoyant chaque jour la raison. Mais, au fait, si, pour une fois seulement, le rêve dépassait la fiction, qu'adviendrait-il de nous tous ? Vous voulez des réponses ? Ouvrez et décryptez « S.A.L.E.M. »
Publié par
Date de parution
15 juin 2016
Nombre de lectures
0
EAN13
9782342052305
Langue
Français
S.A.L.E.M.
Daniel Le Roux
Mon Petit Editeur
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
S.A.L.E.M.
Cette œuvre est une fiction, toute ressemblance avec des faits et des personnes existants ou ayant existé ne serait que fortuite et totalement involontaire.
Chapitre I
J’ai demandé à la lune, mais elle ne m’a pas répondu, comme d’habitude. Je voulais l’éteindre, je n’ai pas réussi non plus, il n’y avait pas de bouton ! Elle a continué, à clignoter, à me narguer, comme avant, comme toujours. Alors j’ai pris mon fusil, et j’ai tiré, un coup, puis deux, puis trois. Mais, rien n’y fait, elle est toujours là, elle, qui me toise sans arrêt. Je suis reparti me coucher, seul, tristement, comme d’habitude aussi, et comme d’habitude encore, je n’ai pas dormi, ou alors si peu, ou alors si mal. Pourtant, avant, il me semble que je dormais bien, mais je n’étais pas seul, il y avait quelqu’un près de moi, mais… C’était avant… J’ai remisé mon fusil, branché mon appareil, la petite pompe s’est activée, et j’ai senti le venin se répandre en moi. Ça m’a calmé, enfin, il me semble aussi. Oh, mais excusez-moi, je manque au plus élémentaire de mes devoirs, je m’appelle Jack, enfin, Jacques, mais Jack, je trouve que ça claque plus. Que ça fait, comment vous dire, plus Américain, oui, c’est ça, Américain, même si je ne le suis pas, moi, Américain ! En vérité, je ne sais plus trop qui je suis, aujourd’hui, mais qu’importe… Depuis quelque temps, déjà, je communique avec des forces, fortes, étranges, obscures. Vous allez sûrement me prendre pour un dérangé, un fou, mais je peux vous assurer que tout ceci n’est que la stricte vérité. Dès que je ferme les yeux, en particulier la nuit, je les vois, elles sont là, près de moi. Et puis, il est là, lui aussi, celui que je ne connais pas, du moins pas encore. Il me regarde faire, souvent là-haut depuis le coin du plafond, assis telle une grenouille. Les gens, tout autour de moi, disent que je suis dérangé, pour les plus gentils du moins. Parce que pour les autres, ils me traitent de sale taré débile ! Moi, je ne le crois pas, ou alors si peu. On voit bien que ce ne sont pas eux qui doivent faire face à tout ça !
Tout a commencé, il y a bien longtemps maintenant. Je venais, semble-t-il, de trouver quelque chose, quelque chose d’incroyable, de fantastique, de grandiose ! Ils me l’ont sans cesse redit et répété… Oui, une chose importante, mais laquelle ? Quand je suis tombé, c’est parce que je fuyais ! Oui, je m’enfuyais à cause de cette fameuse découverte, en courant. J’avais peur, mais de qui, ou de quoi ? En chutant, ma tête a heurté lourdement une roche, près d’un ruisseau ! Ils ont dit que ça me l’avait cassé, détraqué ! Depuis, avec les esprits, régulièrement, on se rencontre, même si je ne comprends pas tout. Je sais juste que je ne dois rien dire, alors je ne vous dirai rien, même si le venin m’y oblige, même si j’en meurs souvent d’envie. Il paraîtrait aussi que je fais peur aux enfants, c’est étrange, les enfants, moi, je les aime plutôt bien, peut-être que j’en ai déjà eu, avant, il y a bien longtemps, je ne sais plus trop bien non plus, de toute façon, qu’importe… J’ai un chat, aussi, je l’ai appelé Miaou, je n’ai pas trouvé mieux comme nom, deux poissons rouges, Bulle et Bubulle. Ils sont calmes, eux, ils ne parlent pas beaucoup.
Aujourd’hui, c’est dimanche, un dimanche somme toute ordinaire, d’ailleurs, il ne pleut pas. Je dis ordinaire, parce que la nuit dernière, je les ai vus, eux, les esprits, les pas beaux. Ils m’ont dit qu’il allait venir me voir, ce soir, à la lune. Mais moi, la lune, je ne l’aime pas, elle est grosse, rousse, ronde, pas belle. Je ne peux rien y faire, non, ni même rien lui faire, pourtant, ce n’est pas faute d’essayer ! Mais elle est là, elle qui me hante, qui me toise, qui m’épie et me surveille, à chaque instant. Planté contre ce haut mur, là-bas ! Alors, dans ma chambre, près de moi, un fusil, chargé, toujours, au cas où… Je sais bien que tout à l’heure, encore une fois, quand il fera jour, les gendarmes vont venir, appelés par des voisins irascibles, je le sais ça, mais ce n’est pas bien grave. Ils me demanderont encore :
— Alors, Jack, encore tes foutues visions ? Tu sais qu’un jour tout ça risque de mal se terminer ? Cette fois-ci, c’est notre dernière visite amicale, la prochaine fois que tu joues de la gâchette en pleine nuit, on confisque ton arme et toi, on te boucle ! Tu comprends ça ?
Et comme d’habitude, je ne répondrai pas, ou alors après, plus tard, ou alors si peu. Je ferai le bougon, l’imbécile, voir le fou, celui qui ne comprend pas, mais je comprends très bien, en vérité. Je sais tout ça, je l’ai déjà vécu, avant, et ce soir, à la lune, quand il viendra me voir, qu’il me dira pour vous, pour nous, que toutes nos jolies certitudes s’envoleront, je n’aurai plus de doute et plus aucune crainte. Oui, c’est ça, ce soir. Alors, afin de passer le temps, je vais dans la cuisine, il me reste du café, je le fais chauffer, j’aime bien le café, noir et puissant. J’allume mon poste de télévision, il y a une messe, je m’assieds dans un vieux fauteuil bien fatigué, un peu comme moi. Je regarde cette messe, avec mon chat, Miaou, sur les genoux et en buvant un café, noir et fumant. J’aime bien les messes, les cérémonies religieuses, les objets saints, les belles fresques, les hautes églises et leurs hauts clochers. J’aime voir parler les prêtres dans leurs belles soutanes, écouter leurs belles paroles, regarder leurs rituels, il semblerait que tout ça m’apaise, du moins c’est ce que l’on me dit. Je crois que ces histoires me ressemblent, aussi, un petit peu en tout cas, c’est certain ! Il semble me souvenir, lorsque j’étais enfant, venir y assister régulièrement, tous les dimanches, avec des gens, des tas de gens, comment vous dire, tous si… Différents…
La sonnette retentit, je me lève, Miaou n’est pas content, il grogne. Je vais vers la porte, je déverrouille la serrure, j’ouvre, ils sont là, eux, face à moi. Eux, ce sont les gendarmes. Oui, ils ont encore été prévenus par quelques voisins délétères, des congénères débiles, des crétins à quatre sous, dépourvus de la moindre intelligence ! Oui, je suis encore sommé d’arrêter mes tirs de nuit, je le savais, je vous l’avais bien dit.
— Ce n’est plus très important, que je leur dis, car ce soir, enfin, tout sera fini, il va venir me chercher.
— Peut-être, qu’ils me répondent, mais en attendant, si tu recommences, on te confisque ton arme et toi, on te boucle ! Tu comprends ça ? Et c’est qui, celui qui vient te chercher, ce soir ?
— Je ne peux pas vous le dire, c’est un secret, un secret entre lui et moi, mais vous le saurez… Oh que oui ! ça, je peux vous l’assurer !
— Encore tes délires de fou ! Arrête donc un peu, le Jack ! On ne voudrait pas que tout ça se termine mal pour toi ! T’es un bon gars ! Ce serait dommage ! Tu ne crois pas ?
Alors, pour ne pas leur répondre, afin de ne pas être désagréable, je hausse simplement les épaules, en faisant un léger tsss… Mais je ne suis pas rancunier, ça non ! Alors je leur demande.
— Vous voulez un café ?
— Bah, pourquoi pas, après tout, c’est dimanche matin, on a du temps…
Du coup, ils entrent dans la maison, au numéro 66, c’est écrit sur la porte, une belle plaque bleue, écrite en blanc. Ils sont deux, un grand et un petit. Je ne sais pas pourquoi, mais ils ont soudain l’air d’avoir peur. Peut-être la décoration, pourtant, je la trouve jolie, mais elle semble les déranger. Autant de breloques, de croix, de livres saints, d’affiches et de posters, de statues qui dévisagent, d’icônes, de bouteilles d’eau bénite, oui, cela a l’air de les perturber, pas moi. Ou bien est-ce parce que la porte s’est refermée, bruyamment, dans un grand fracas, sans prévenir, poussée par un groom bien trop puissant ? Non, c’est sans doute à cause de Miaou qui a bondi, de nulle part, dans le hurlement hystérique d’un chat sur qui on vient de marcher sur la queue, sans doute un peu fou lui aussi ! Le sol craque, on entend la messe, l’image est mauvaise, le son est fort. Je leur sers le café, je vois bien qu’ils ne sont pas très rassurés. Que craignent-ils, ici ? Chez moi ? Non, c’est sans doute à cause de Miaou qui a bondi, de nulle part, dans ce hurlement incroyable.
— C’est la dernière fois qu’on vient ici ! J’espère que cette fois-ci, tu as compris ! Ok ? me dit le plus grand des deux gendarmes
J’opine de la tête, ils s’en vont, vite. Je referme la porte, je rentre, je souris, je ne sais pas pourquoi. Je me trémousse, puis je me rassieds, Miaou revient, il est calmé, il ronronne, fort, maintenant. Il n’a plus mal à la queue. Dehors, il ne pleut toujours pas, étrange parce que le ciel est gris. Je me lève, je vais jusqu’à la fenêtre, je suis impatient, j’attends le soir, mais le soir est encore loin. Je me sers une tartine de pain, dure, sans sel, pas bonne, je la beurre. Je vais et je viens, je fais les mille pas. Je dandine de la tête, mes yeux roulent. Je me sens possédé, d’ailleurs, je le suis. Mais par qui ? Oui, par qui ? Par celui qui va venir ici, ce soir ? Celui qui va me dire ce que nous faisons là, tous, ce que nous attendons ? Je l’ai vu plusieurs fois déjà, dans mes rêves réels, tout au fond de ma tête, là où personne ne va jamais. Il parle fort, vite, dans un langage que je ne connais pas, un drôle de langage, que je ne comprends pas, non, mais que j’arrive à décrypter, oui, un étrange langage, vraiment. Je prends un pe