Dia Linn - VIII - Le Livre de Cyan (Sinn Féin) , livre ebook

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Année 3050.
Cyan et Connor sont les derniers descendants des O’Callaghan, la famille fondatrice d’Eochair, une organisation mondiale qui dirige dorénavant la destinée des peuples, depuis que la Terre a risqué l’implosion, en 2020.
Cyan, belle et talentueuse, suit le chemin qu’on ouvre pour elle en devenant joueuse professionnelle de poker. Connor, son jumeau, est un être fragile et instable, habité par des visions et des flashes exploités par l’Autorité… un outil précieux pour le gouvernement, mais un éternel mineur.
C’est donc à Cyan que revient le devoir de perpétuer la lignée des O’Callaghan. Pour cela, elle doit renoncer à protéger son frère, et également sacrifier son amour de toujours, Lex, que l’on destine à une autre.
Le monde qu’Eochair tient dans ses mains est presque parfait : sans guerres, sans violence, chacun ayant droit aux mêmes chances quels que soient sa race, son sexe, son lieu de naissance ou ses origines sociales... Pour ce monde-là, Cyan abandonnera-t-elle ce qui lui tient le plus à cœur ? Et saura-t-elle faire face au mystérieux Fírinne, un paria, fils d’esclave lui-même condamné à l’esclavage, rongé par la haine et par l’envie, qui agit dans l’ombre ?
Cyan choisira-t-elle la voie du devoir et suivra-t-elle le chemin qu’on a tracé pour elle ? Ou bien s’en affranchira-t-elle, en préférant l’amour de Lex et la liberté ?
Au bout de ce chemin, quels que soient leurs choix, les derniers descendants d’Eileen devront faire des sacrifices…
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Date de parution

05 décembre 2016

Nombre de lectures

183

EAN13

9782370115041

Langue

Français

DIA LINN
8 : LE LIVRE DE CYAN
Sinn Féin

Marie-Pierre BARDOU



© Éditions Hélène Jacob, 2016. Collection Littérature . Tous droits réservés.
ISBN : 978-2-37011-504-1
À LN, la « mémoire vive » de Dia Linn, qui m’a évité de faire revenir un personnage âgé de 140 ans, d’en faire accoucher un autre après 18 mois de gestation, et autres « détails » plus ou moins gênants…
Pour les 400 heures de son existence qu’elle a dédiées à ma saga… et pour être ce qu’elle est : amie avant d’être éditrice, mais, pour tout ce qui concerne l’écriture, éditrice avant tout et sans concessions. Merci, merci et merci !
Résumé des tomes précédents


De 1847 à l’aube du XXI e siècle, les O’Callaghan et les O’Brien se sont affrontés autour d’une source de richesse fabuleuse : une mine d’or, intarissable, enfouie dans les montagnes du Colorado.
Eileen, Wyatt et Aïdan étaient les trois derniers survivants de leur famille, après la Grande Famine ayant dévasté les terres d’Irlande en 1847. Avec Liam O’Brien, leur frère adoptif, tous s’exilent : aux États-Unis, pour Eileen, Wyatt et Liam ; en Australie, pour Aïdan. Eileen remporte au poker la fameuse mine d’or et Liam, le père de ses jumeaux, la tue pour la lui voler.
À cause de ce meurtre, quatre générations vont s’affronter sur fond de conquête de l’Ouest, de guerre de Sécession, de prohibition et de luttes sanglantes de l’Irlande qui tente de recouvrer son indépendance. Les héritiers d’Eileen, de Wyatt, d’Aïdan et de Liam mettent fin à la díoltas celte dans le Livre de Cathan , en 1970 : les O’Callaghan ont gagné, ils ont retrouvé leur fortune et ont exterminé les O’Brien.
Du moins, le croient-ils.
Nous sommes maintenant en 3050. Le monde a radicalement changé. C’est dans un univers en apparence parfait qu’évoluent les deux derniers O’Callaghan : les faux jumeaux Cyan et Connor, lointains descendants d’Eileen.
Les vieilles histoires sont rangées et presque effacées. Ne subsistent que les Testaments, d’antiques documents poussiéreux numérisés et scannés pour être érigés en témoignage spirituel.
Or, ces Testaments seront finalement de précieux atouts pour Cyan et Connor, lorsque ressurgira le fantôme de leur ennemi oublié.
La díoltas n’est pas encore achevée.
Prologue


Année 2020

« Dix ans. Vous disposez d’une décennie pour changer le monde et le rendre exactement tel que vous souhaiteriez qu’il soit.
Pendant ce temps, nous, membres d’Eochair, nous nous engageons à maintenir le statu quo précaire qui permet à une minorité de vivre confortablement et à soulager autant que possible les populations en souffrance.
Au terme de cette décennie, si aucun consensus mondial n’a été trouvé, nous nous résignerons : ce qu’il reste des sommes colossales mises en jeu pour maintenir l’équilibre du monde sera distribué dans son intégralité, à ceux que nous estimons le plus dans le besoin.
Ne tardez pas : chaque année qui passe diminuera inexorablement le patrimoine que nous pouvons mettre au service de tous. Pendant des siècles, nous avons amassé, réuni ces fortunes privées ; nous avons réfléchi, analysé, débattu ; nous nous sommes opposés et nous avons fini par prendre cette décision, que vous connaissez tous aujourd’hui.
Nous attendions le bon moment. Ce moment est arrivé.
Plus personne, misérable ou nanti, ne peut plus ignorer que la Terre est au bord de l’implosion.
Ne croyez pas ce que l’on vous raconte : le problème ne vient pas du nombre d’humains qui peuplent cette planète. Le problème vient de la redistribution des ressources.
Tous les empires se sont effondrés à un moment de leur histoire, des sociétés extrêmement évoluées, riches, puissantes. Et, chaque fois, la raison de cette chute est la même : le gouffre qui sépare ceux qui vivent dans le confort et ceux qui meurent, faute de pouvoir subvenir à leurs besoins les plus élémentaires. L’eau, la nourriture, les soins.
La Terre peut nourrir et abriter deux fois le nombre des humains qui la peuplent aujourd’hui.
Si…
Si l’humanité est capable d’opérer un virage à cent quatre-vingts degrés pour cesser de la polluer, pour changer en profondeur ses modes de production alimentaire et la gestion de ses ressources énergétiques.
Si l’humanité est capable d’arrêter les guerres qui sont les véritables causes des souffrances des peuples.
Si l’humanité est capable d’accepter enfin le principe que tous survivront, ou que tous périront.
Aujourd’hui est LE moment.
Vous, Occidentaux pour la plupart, vous regardez avec terreur les hordes de barbares qui, entassées dans leurs rafiots, sont à vos portes et cherchent à vous envahir. Vous tremblez de perdre votre sécurité, vos acquis, vos valeurs.
Vous, hordes de barbares, n’êtes que des hommes, des femmes fuyant la guerre et les massacres, qui cherchez à donner un avenir à vos enfants.
Les raz-de-marée, les ouragans, les canicules, les inondations, les tremblements de terre… La Terre semble, cette fois, décidée à se débarrasser de ses hôtes devenus bien trop envahissants. Et si l’on ne fait rien, croyez-nous : Elle n’aura aucun mal à éradiquer ceux qui seront encore vivants… C’est-à-dire, très peu.
Il vous reste dix années pour prendre votre décision : que voulez-vous faire de votre monde ?
Le laisser exploser ou lui donner une nouvelle chance ?
Pendant les dix années qui vont suivre, vous avez un sursis. Nous ne pourrons empêcher ni les tsunamis ni les canicules, mais nous sauverons tous ceux qui ont besoin de l’être. Et en contrepartie, vous allez réfléchir.
Débattre. Chercher des solutions, proposer des moyens, puiser dans l’enseignement de l’Histoire ou inventer, créer, imaginer ! Les universités du monde entier sont ouvertes à tous et, là où il n’y en a pas, nous les créerons. Il y aura des spécialistes, des juristes, des économistes, des scientifiques, des philosophes, des écologistes, des femmes et des hommes qui possèdent un savoir dont vous aurez besoin pour poser ces fondations.
Venez, tous.
Et ce message s’adresse en priorité aux jeunes, aux adolescents, aux adultes en devenir, aux enfants aussi : le monde que vous allez inventer, c’est le vôtre ! Faites entendre votre voix, tous, c’est le moment !
Ne nous décevez pas. Ne nous faites pas regretter de tenir le monde à bout de bras pendant dix ans pour hériter, en fin de compte, de murs infranchissables et de déclarations de haine. Nous mettons tout entre vos mains. N’oubliez pas les deux socles sur lesquels vous devez vous appuyer :
La Terre doit être nettoyée.
Nous serons tous sauvés, ou nous mourrons tous.
Il n’y a pas d’autres solutions. »
LE FLOP : L’ÂGE DE RAISON
Chapitre 1


Dublin, mai 3045

— Ne bouge surtout pas ! Cyan, tu m’entends ? Ne bouge pas, je suis là !
Tétanisée, la petite fille garda sa main crispée sur son micro de poignet. Elle ne comprenait pas bien ce qui lui arrivait. Un mouvement de foule l’avait écartée de ses camarades qui, comme elle, patientaient au pied de l’estrade, et elle s’était retrouvée acculée contre l’un des piliers de bois de la tribune. Il y avait eu des hurlements, des coups de coude et d’épaule, des corps qui l’avaient repoussée ici… Elle était seule, à présent, un peu groggy, et un homme bizarre s’approchait d’elle. Il lui semblait immense, il était vêtu d’une sorte de parka noire, dont la capuche rabattue lui cachait le visage, et il avançait vers elle.
Cyan se recroquevilla un peu plus contre le pilier, son doigt appuyant frénétiquement contre le bouton d’alerte de son micro. Mais Elena ne lui parlait plus. Où étaient passés tous les autres ? La fillette aperçut un éclat métallique dans la main de l’homme qui n’était maintenant qu’à quelques pas d’elle. Elle retint son souffle et ferma les yeux.
* * *
Cyan observait la minuscule chose rouge qui s’apprêtait à prendre son envol, en équilibre précaire sur une pousse d’érable. L’insecte semblait sur le point de glisser le long de la feuille qui fléchissait doucement, ses veinures d’un vert tendre presque translucide sous la lumière vive du printemps.
Frémissantes, les ailes se déployèrent soudain

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