La bande dessinée historique puise plus volontiers ses thèmes dans un lointain passé, peuplé de chevaliers et de princesses, que dans les brûlures de notre histoire contemporaine. Jacques Ferrandez, fils et petit-fils de pieds-noirs, a lui entrepris, en 1987, de brosser une grande fresque de la colonisation en Algérie. Les Carnets d'Orient, premier tome du cycle romanesque, se situaient dans les années 1830, à l'époque de la conquête. Un siècle a passé, et nous sommes à la veille du Centenaire. Paul, un des Fils du Sud (le précédent volume), devenu journaliste en métropole, revient un jour de mars 1930 à Alger, pour couvrir les festivités destinées à célébrer cet anniversaire de la colonisation. Il se laisse d'abord envahir par l'émotion des retrouvailles avec son pays natal, mais découvre peu à peu les ferments de la tragédie algérienne, que très peu, là-bas, voient venir, peut-être parce que, dans ce pays de soleil, la lumière est trop forte. Paul, lui, comprend que le feu couve, qui va bientôt embraser cette terre.
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