Alchimie

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La question d'un "progrès" des civilisation, plus ou moins inéluctable ou fragile est le plus souvent abordée gravement. Certes il y a de bonnes raisons à cela.
Au lendemain du premier conflit mondial Paul Valéry disait :
"Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles [...] Adieu, fantômes ! Le monde n’a plus besoin de vous. Ni de moi. Le monde, qui baptise du nom de progrès sa tendance à une précision fatale, cherche à unir aux bienfaits de la vie les avantages de la mort. Une certaine confusion règne encore, mais encore un peu de temps et tout s’éclaircira ; nous verrons enfin apparaître le miracle d’une société animale, une parfaite et définitive fourmilière."
Paul Valéry
La Crise de l' Esprit, première lettre(1919)
Le petit billet ici se veut beaucoup plus modeste et si possible pas trop triste... j'espère !
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Publié par

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06 décembre 2015

Nombre de lectures

5

Langue

Français

alchimie il y a quelques siècles, des vieillards un peu sages et fous s'adonnaient secrètement et religieusement à cette science. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Les caméléons séchés, les oreilles de cloportes et le crottin de loup blanc faisaient bien un peu de poussière, mais de temps en temps - ô miracle - le chat noir ne trouvant plus traces de souris décidait de faire un peu de ménage. Avec ses sept queues, il fallait quand même pas exagérer ! D'ailleurs la chouette du clocher l'encourageait, pendant que la lune surveillait tout cela d'un oeil complaisant. Détenteurs de la pierre philosophale et de quelques centaines de fioles étranges, ils avaient leur place auprès des reines et rois. Guérisseurs ou empoisonneurs de belles mères, diseurs de catastrophes ou de miracles, ultimes recours des grands argentiers aux abois, ils étaient craints, adulés ou brûlés. Puis Dame Raison sortit du bois. A peu près au même moment, quelques philosophes (éclairés) se chargèrent de mettre un peu d'ordre dans ce capharnaüm. Foin des grimoires ! Vivent les traités, les codes ! Ce fut la chimie, la carbochimie, la pétrochimie... La chimie pour tous ! Toujours prêts pour les nobles causes, quelques nobliaux se lancèrent dans l'aventure. Hilaire du Chardonnet, Dupont de Nemours et bien d'autres patrons de Champignac ou d'ailleurs commencèrent à vendre, qui des boites de pilules, qui un élixir de jeunesse, qui des tissus tous plus magiques les uns que les autres. Crac ! boum ! Un éclair ! La fée électricité descend sur terre ! Il faut dire que Benjamin Franklin l'avait carrément provoquée depuis un moment, avec son grand paratonnerre dressé vers les nuées les plus noires. Volta s'est mis de la partie avec ses piles d'électrons, et le cours des choses étant toujours, comme on sait, bien suivi, il fut dorénavant possible de s'éclairer (sans se brûler les doigts) puis même de se parler à distance ! Avouez ! C'était mieux que de se contenter du portrait jauni d'un défunt, surtout quand on ne savait pas dessiner. Tout un petit monde plus ou moins invisible, habitant des caves et greniers, allait pouvoir ou devoir se ranger, sinon passer à l'aspirateur (leKarsherce sera un peu après). Mais les braves ions et les malins électrons ont pu nous offrir la suprême baguette magique : LA télé-co-mmande ! Zap ! Zap ! Tu m'ennuies ? Zap ! tu es moche ? Zap ! Grâce à la fée électricité, micro-caméras, écrans tactiles et autres bracelets électroniques peuvent maintenant nous assigner à résidence. Et comme on ne trouve plus de bave de crapaud digne de ce nom.... Non non, croyez moi ; ce n'est pas fini. Le nucléaire nous emmènera au paradis !
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