Le cinéma fantastique français
du 18 avril au 18 mai 2012
Une programmation proposée par Les Archives Françaises du Film du CNC
Le Fantastique est un genre que l’on n’associe guère spontanément à la production cinématographique en
France. Quelles sont ses frontières ? A-t-il une esthétique propre ? Autant le genre existe en tant que tel dans
les pays anglo-saxons, autant il est difficile d’en cerner les contours dans le paysage du cinéma français. Peut-
être faut-il voir dans cette réticence la marque du cartésianisme ; bien qu’à travers les décennies, producteurs
comme critiques et historiens lui aient souvent préféré les termes de “fantasmagorie”, “féérie”, “épouvante”
ou “merveilleux”, cette profusion typologique elle-même atteste de l’existence dans notre cinématographie de
ces œuvres relevant peu ou prou de la définition forgée par Jean-Claude Romer : « On peut parler de
Fantastique lorsque, dans le monde du réel, on se trouve en présence de phénomènes incompatibles avec les
lois dites “naturelles” ».
Ce constat remonte aux débuts mêmes du Cinématographe, depuis qu’un enchanteur nommé Georges Méliès,
dont nous verrons le sympathique Déshabillage impossible, eut la géniale intuition de tourner ce procédé
nouveau vers l’illusion, et à proprement parler la magie. Diables et prestidigitateurs, fées et sorcières peuplent
bon nombre des cinq cents films qu’il tourne en quinze ans, dans ses studios de Montreuil, et qui, pour le
spectateur de l’époque, sont autant de merveilleux cauchemars. En donnant naissance au spectacle
cinématographique, le propriétaire du Théâtre Robert-Houdin inventait dans le même geste la mise en scène et
le genre fantastique.
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