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N° 529 JUIN 1997
PRIX : 15 F
L’INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE EN 1996
Jean Lienhardt, Division Comptes et études d l’iendus trie, Insee
traste avec le dynamisme de l’industrie amé n 1996, la croissance de laoduc pr tion
ricaine (graphique 2).
manufacturière a été faible ( + 0,4 %E en volume). L’industrie française a Confrontés à une faible demande,
dû faire face à un fort ralentissement, non les industriels ont déstocké
seulement de la demande intérieure, mal En 1996, l’industrie manufacturière a fait
gré la bonne tenue de la consommation face à un fort ralentissement de la demande
intérieure ( 0,5 % après + 3,4 % en volume).des ménages, mais aussi de la demande
D’une part, la demande hors stocks a faible
extérieure. Les industriels ont réagi par un ment progressé malgré la bonne tenue de la
fort mouvement de déstockage.Tout efois, consommation des ménages. Cette évolu
tion s’inscrit, depuis 1990, dans un mouve le commerce extérieur des biens manu-
ment de fond qui voit la part relative de la
facturés a encore dégagé un solde record.demande intérieure adressée à l’industrie
Les signes d’une reprise de la productionmanufacturière diminuer régulièrement.
D’autre part, les industriels ont répondu àindustrielle se sont manifestés en France
ce faible surcroît de demande par un fort
et en Europe à partir de l’été. Le début dedéstockage. En effet, la faiblesse de la
l’année 1997 s’inscrit dans cette tendance. demande interindustrielle et la baisse des prix
de vente industriels ont conduit les uilisa t
teurs à limiter leur encours de matières pre-
mières. Ce mouvement a également pesé
Après s’être stabilisée au cours de l’année sur la croissance de la production dans la
1995, la production de l’industrie manufac branche des biens de consommation. Seule
turière a progressivement repris en 1996 la branche des biens d’équipement profes
(graphique 1). Le raffermissement de l’acti sionnel a profité d’un mouvement continu
vité, qui a fait suite aux mouvements sociaux de stockage. La contribution des vaionsriat
de la fin 1995, s’est confirmé durant l’été ; de stocks à la croissance de la p oductionr
puis l’activité industrielle a connu une pause industrielle, qui avait été encore en 1995, lé
en fin d’année. gèrement positive, a donc été fortement né
En moyenne annuelle, toutefois, la crois gative en 1996 (tableau 1).
sance de la production manufacturière resteMalgré un fort ralentissement en fin d’an
modeste : + 0,4 % en volume après 3,9 %née, le mouvement de déstockage s’est
en 1995. L’activité a été globalement plus poursuivi au début de 1997.
soutenue dans les autres branches
marchandes. Hausse de la consommation des
L’évolution de l’activité industrielle en France
ménages en produits manufacturés
est restée proche de celle observée en Europe
( + 0,3 %) ; la croissance a été franche dansLa consommation des ménages en biens ma-
les pays nordiques, mais la p oduction indus r nufacturés a augmenté de façon sensible en
trielle a reculé dans les pays du Sud. Elle con 1996 (+ 2,1 % en volume) ; il s’agit du
Ressources et emplois des p oduir ts de l’industrie manufacturière
Évolution annuelle en volume, en %
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996
Production 2,8 - 0,4 0,3 - 5,2 5,4 4,0 0,3
Consommation des ménages 2,7 - 1,3 0,6 - 2,7 2,2 1,5 2,1
Consommation intermédiaire 2,9 0,5 0,9 - 3,7 2,8 2,6 0,0
FBCF 3,9 -0,1 - 5,6 - 7,8 3,7 6,6 - 0,6
Exportations 5,1 4,2 4,6 - 3,9 8,9 8,7 5,6
Importations 6,0 1,6 0,7 - 5,2 9,1 7,9 2,5
26,5 2,0 - 13,9 - 47,0 - 3,9 7,7 - 20,1Variations de stocks (mds fr1980)s
Nota : la FBCF du tableau 1 comprend tous les biens industriels imilism éobs, à des fins d’investissement, par les branches deonom l’écie
dans leur ensemble. En revanche, la FBCF des tableaux 3 et 4 désigne des produits industriels (machines) ou non industriels (bâtiments,
etc..) qui concourent à l’investissement de la seule branndustche irie.
Source : Comptes nationaux 1996, Insee
˚
INSEE
PREMIEREmeilleur résultat depuis 1990. La consom pour les biens d’équipement que un contexte de ralentissement de la
mation des ménages (notamment l’auto pour l’automobile. Après avoir reflué demande extérieure adressée à la
mobile et l’équipement du foyer) a en 1994, elle est soutenue depuis France, et de faiblesse générale des
d’abord profité du rebond qui a fait suite près de deux ans. prix des échanges. Par ailleurs, des
aux mouvements sociaux de la fin de La croissance de l’investissement en parts de marché ont été perdues en
1995. La consommation des ménages biens manufacturés a encore été très début d’année puis reprises à partir du
a ensuite subi quelques ajustements modérée au début de 1997. printemps grâce à l’amélioration de la
à la baisse au second trimestre et les compétitivité des produits français, que
produits manufacturés en ont pâti. Le les fluctuations des taux de change ontNouvel excédent industriel
profil de la consommation en fin d’année favorisée.
a été marqué par l’évolution heurtée En progressant de près de 36 milliardsCes résultats sont dus, d’une part, à
des achats d’automobile. Hors l’auto de francs en 1996, le solde des échan une croissance moindre des impor
mobile, la consommation des biens ges extérieurs de biens manufacturés tations que des exportations (tableau 3)
manufacturés s’est stabilisée au second a fortement contribué à la croissance et, d’autre part, à la reprise plus précoce
semestre. de l’activité manufacturière (tableau 2). de ces dernières. Celles ci ont été
En année moyenne, la croissance en Ce solde s’est amélioré vis à vis de la tirées, dès le début du premier semes
volume n’a affiché des taux substan plupart des pays de l’Union euro tre, par les achats des pays extérieurs
tiels que pour l’automobile (+ 6,3 % péenne (hormis l’Ialie), t tout en restant à l’Union européenne (OCDE, pays de
pour l’ensemble des produits de la globalement déficitaire de 8 milliards l’Est). Ce mouvement a été conforté
branche). La faiblesse de la consom de francs. Avec les pays de l’OCDE au second semestre grâce à la reprise
mation a été persistante dans les n’appartenant pas à l’Union euro de l’activité en Europe (pays nordi-
cuirs et textiles et dans l’ameublement. péenne, l’amélioration est moins ques, Espagne). Quant aux importa-
Dans l’électronique grand public et sensible, les déficits vis à vis des tions, elles ont reculé au premier
l’équipement ménager, la consom États Unis et du Japon restant impor semestre et leur reprise ne s’est faite
mation a ralenti après la période de tants. Le solde des échanges s’est sentir qu’avec le rebond de la demande
croissance entamée au début de 1994. conforté vis à vis des pays de l’Est, intérieure au troisième trimestre. Les
Le taux de croissance des dépenses mais est devenu nettement déficitaire pays de l’Est, d’Asie du sud est et l’Es
en pharmacie parachimie (+ 2,7 % avec les nouvelles économies d’Asie pagne en ont bénéficié.
en volume) traduit un ralentissement industrialisées dont la Chine. Le gonflement des échanges a reposé
sensible des dépenses en médica Ces performances s’inscrivent dans essentiellement sur les biens d’équi
ments. La demande des ménages
pour les matériels d’équipement profes
Trois ans de production La production industrielle* danssionnel (ordinateurs, téléphonie) a été
industrielle les principaux pays i ndustrialisésdynamique. 1996 a aussi été un bon crû
pour les produits de la filière papier.
Au premier trimestre 1997, la consom
mation en produits manufacturés a
progressé de 0,6 %, en dépit d’un
nouveau repli des achats d’automobiles.
L’investissement en produits
manufacturés n’a pas soutenu
la croissance
L’investissement en biens manufac-
turés, qui avait contribué pour un
tiers à la croissance de la production
en 1995, a pesé négativement sur
celle de 1996 ( 0,6