ENITA de Clermont-Ferrand

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Proposition de communication au colloque ASRDLF 6-7-8 Juillet 2011, Martinique La mise en place des politiques d'accueil territoriales en France. Héritage ou renouvellement du modèle de développement local ? Une analyse historique, comparative et critique des dynamiques à l'œuvre. JF MAMDY, Professeur, VetAgroSup / Campus agronomique de Clermont UMR Metafort, M GUILLOT, Ingénieure d'études, VetAgroSup / Campus agronomique de Clermont UMR Metafort, Mots-clés : accueil, territoire d'accueil, politiques d'accueil, migrations villes-campagnes, développement local, développement territorial, développement durable, gouvernance locale, innovation, C'est au cours de la dernière décennie du XX° siècle
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Français

Proposition de communication au colloque ASRDLF
6-7-8 Juillet 2011, Martinique


La mise en place des politiques d’accueil territoriales en France.
Héritage ou renouvellement du modèle de développement local ?

Une analyse historique, comparative et critique des dynamiques à l’œuvre.

JF MAMDY, Professeur, VetAgroSup / Campus agronomique de Clermont
UMR Metafort,
M GUILLOT, Ingénieure d’études, VetAgroSup / Campus agronomique de
Clermont UMR Metafort,


Mots-clés : accueil, territoire d’accueil, politiques d’accueil, migrations villes-campagnes, développement local,
développement territorial, développement durable, gouvernance locale, innovation,


C’est au cours de la dernière décennie du XX° siècle qu’émerge en France la question de l’accueil
de nouvelles populations. Dès le recensement général de population de 1975, l’INSEE avait
annoncé un retournement démographique au profit des campagnes françaises, mettant fin
globalement au mouvement d’exode rural. Le développement des migrations résidentielles se
confirmant au fil des décennies, non seulement comme une forme de redéploiement urbain vers la
campagne (périurbanisation), mais comme un processus de repeuplement majeur gagnant l’espace
rural jusque dans ses confins les plus reculés (renaissance rurale), des territoires pionniers en
viennent à penser le phénomène comme une opportunité de développement, susceptible de faire
renaître localement la vie sociale et relancer l’activité économique. Des initiatives éclosent un peu
partout en France, venant de petites communautés locales, comme des collectivités régionales.
Depuis une quinzaine d’années, la notion d’accueil (accueil d’actifs, de nouvelles populations,
d’entreprises), puis de territoire d’accueil, et de politique d’accueil fait son chemin, non sans
résistances ou tensions, à mesure que les pratiques se déploient et que les modes opératoires
s’affinent.

La question des migrations villes-campagnes, dans le cadre plus général du développement des
mobilités de population, constitue en France et dans d’autres pays d’Europe ou d’Amérique du
Nord, un des aspects saillants des mutations contemporaines des campagnes. Enjeu majeur de
développement pour la France rurale, l’accueil dans les territoires ruraux pourrait-il « faire
politique » au même titre que la valorisation des ressources économiques locales par le passé ?
Disant cela on ne peut s’empêcher de penser à l’émergence et au déploiement du modèle de
développement local issu des années de crise sociale. Pourtant « toutes choses n’étant pas égales
par ailleurs », l’analyse historique, comparative et critique des dynamiques d’accueil territoriales
montre un profond renouvellement du modèle localiste. La vague du développement durable dans
la décennie quatre vingt dix, celle du développement territorial désormais, l’invocation des
démarches participatives et de la gouvernance locale, l’émergence de l’ingénierie de projet
territorial, disqualifieraient-ils le concept innovant des années de crise ?

Après avoir posé en préambule le cadre d’analyse construit sur les fondements du modèle de
développement local, la communication procède à une lecture dirigée historique des dynamiques,
depuis l’émergence, la construction, le déploiement des politiques d’accueil territoriales en France
au cours des quinze dernières années. Tandis que l’héritage du passé se révèle au fil d’une analyse
des fondamentaux, le panorama se complexifie face aux initiatives et constructions sociales
multiples et diverses que les dynamiques territoriales font naître. Trente ans plus tard le monde a
bien changé et continue de changer, entre mondialisation, métropolisation, territorialisation,
gouvernance… La donne initiale n’est plus la même. Que révèle l’analyse des politiques
d’accueil ? Qu’en est-il des tensions et des résistances face à l’accueil de nouvelles populations,
tensions internationales sur la question des migrations, effets destructeurs de la mondialisation
générant une crise de l’emploi ? Qu’en est-il des choix stratégiques et politiques des nouveaux
territoires, des dérives, des dépassements ou des perfectionnements méthodologiques, des
innovations organisationnelles et managériales, sociales et sociétales ? En quoi la question de
l’accueil contribue-t-elle au renouvellement des approches, des méthodes, des stratégies de
développement local ?



1. Le modèle de développement local comme cadre d’analyse

Démarche radicalement nouvelle formalisée au cours de la décennie quatre vingt, le
développement local met en question le modèle dominant de développement « par le haut ». Il s’y
oppose en tous points : initiative locale ou « bottom/up » plutôt que « top/down », projet collectif
sur-mesure adapté au territoire plutôt que standard, auto-développement plutôt qu’assistance,
approche globale plutôt que sectorielle…En résumant, la spécificité du développement local tient
en cinq points :

1.1. Le développement local est un processus avant d'être une procédure :
L'expérience du développement local se construit sur la durée. La prise de conscience,
l'organisation des acteurs, la conception d'un projet, constituent les étapes d'un processus souvent
complexe et hésitant, mais producteur d'une dynamique locale. La dynamique de développement
rend plus facile la mobilisation et l'utilisation des procédures. Inversement, la procédure ne crée
pas la dynamique, la subvention ne suscite pas le projet !

1.2. Le développement local procède de forces endogènes :
Les réseaux locaux professionnels, de connivence, de parenté, de voisinage, canalisent les "forces
vives" du territoire. Que survienne un événement, fermeture d'entreprise générant une crise
sociale, projet d'aménagement lourd pesant sur le devenir du territoire, et la population se ressaisit,
se mobilise pour agir, pour prendre des initiatives, s'organiser en pouvoir local, définir un projet.

1.3. Le développement local est un processus global et non sectoriel :
Un processus de diversification et d'enrichissement des activités économiques et sociales, à partir
1de la mobilisation de ses ressources et de ses énergies .
Les territoires ne peuvent attendre passivement leur développement des logiques sectorielles qui
animent les filières de notre système économique. La régénération du tissu économique local
suppose un certain état d'esprit dans le milieu d'accueil, une culture locale d'entreprise, l'existence
2de "réseaux à finalité productive" , réseaux institutionnels, professionnels ou familiaux.

1
X. GREFFE, Territoires en France, Economica, 1984, p. 146.
2
B. PECQUEUR, Le développement local, Syros/Alternatives, 1989.
La conscience collective d'une identité forte est ainsi de nature à créer "le réflexe de survie, le
3réveil surprenant d'un pays qui ne veut pas mourir" . Ainsi s'affirme la triple dimension,
économique, sociale et culturelle du développement local.

1.4. Le développement local construit un projet collectif stimulant des projets individuels :
L’idée de développement local dépasse par son ampleur celle du développement localisé. Elle
suppose une démarche organisatrice des forces vives du territoire et un dépassement des intérêts
particuliers en projet collectif. Elargi à l’ensemble des parties prenantes locales - acteurs socio-
économiques, élus, associations, population locale -, le projet global se décline en programmes
d’action, identifiant des axes prioritaires, et offrant en quelque sorte un cadre de référence aux
projets privés ou publics émergeant du local ou d’origine exogène.

1.5. Le développement local légitime le territoire :
L'appartenance au territoire symbolise une communauté de vie et de problèmes, crée des liens de
solidarité, renforce ou construit une identité culturelle. Légitimé, le lien territorial devient alors
source de reconnaissance vis à vis de l'extérieur, l'échelon territorial est en mesure de négocier son
projet avec ses partenaires publics (Départements, Régions, Etat, UE), socioprofessionnels ou
associatifs.

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