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TISSERAND Guillaume
L’implantation castrale en Viennois d’après les cartulaires de l’abbaye de
Bonnevaux
eTableau représentant l’abbaye de Bonnevaux au XVIII siècle.
Volume I
Texte
Mémoire de Master 1 « Sciences humaines et sociales »
Mention : Histoire-Histoire de l’Art
Spécialité : Histoire des Relations et Échanges Culturels Internationaux
sous la direction de Mme Noëlle DEFLOU-LECA
Année universitaire 2008-2009
TISSERAND Guillaume
L’implantation castrale en Viennois d’après les cartulaires de l’abbaye de
Bonnevaux
Volume I
Texte
Mémoire de Master 1 « Sciences humaines et sociales »
Mention : Histoire-Histoire de l’Art
Spécialité : Histoire des Relations et Échanges Culturels Internationaux
sous la direction de Mme Noëlle DEFLOU-LECA
Année universitaire 2008-2009À la mémoire de Cécile Gomez
3 Remerciements
Je souhaite tout d’abord remercier madame Deflou-Leca pour son aide lors de l’élaboration de
mon travail, ainsi que madame Annick Clavier, qui a eu la gentillesse de m’accorder plusieurs
rendez-vous afin d’aiguiller mes recherches, et le personnel de la CPI qui m’a accueilli lors de
mes recherches. Je souhaite également remercier Marine ainsi que toute ma famille et mes
amis pour l’intérêt qu’ils ont porté à mon travail et l’aide qu’ils m’ont fournie pour rédiger ce
mémoire
4
Sommaire 5
6 Introduction
I. La société de l’an mil et l’évolution castrale au Moyen Âge central 12
A. La question de la féodalité 12
a. Le débat historiographique à propos de la société féodale 12
b. La société féodale selon Jean-Pierre Poly et Eric Bournazel 17
c. La vision de l’an mil selon Dominique Barthélémy 20
d. L’émergence des seigneuries châtelaines 22
B. Des mottes aux châteaux-forts, l’évolution castrale au Moyen Âge central 26
a. À l’origine des mottes 26
b. Des mottes aux châteaux-forts 31
C. La terre et les hommes : la diversité des statuts 35
a. Les différents statuts de la terre 35
b. Les différents statuts des personnes 39
II. La castralisation en Dauphiné : l’aristocratie locale comme facteur de 45
développement des fortifications
A. État de la recherche sur la connaissance castrale en Dauphiné 45
a. Du royaume de Bourgogne au Dauphiné 45
b. La situation castrale du Dauphiné 51
B. Les liens entre castra et aristocratie locale sur le territoire de Bonnevaux 57
a. Les relations entre les hommes 57
eb. Les castra et les hommes dans le Viennois du XII siècle 62
III. Le réseau castral dans les cartulaires de Bonnevaux 69
A. La répartition géographique des castra cités : état documentaire et 69
archéologique
a. Les lieux cités et leur fréquence 69
b. Les castra du Viennois : de leur faible apparition dans les cartulaires de 72
Bonnevaux
B. L’intérêt de la connaissance des castra pour l’histoire du Viennois 76
a. Vestiges et descriptions 77
b. Les castra du Viennois dans le réseau castral dauphinois 88
Conclusion 91
93 Index
Bibliographie 95
Table des planches 102
Table des matières 103
5 Introduction
L’abbaye cistercienne de Bonnevaux ou Bonne Vallée de Marie, toutes les abbayes
1cisterciennes se consacrant au culte de Marie , fut fondée en Viennois, près de la ville qui,
aujourd’hui, porte le nom de Villeneuve-de-Marc, mais qui, au Moyen Âge, était connue sous
le nom de Saint-Symphorien-de-Marc. Cette abbaye fut fondée en 1117 comme nous
2l’apprend la charte intitulée : « De l’exorde de la Bonne Vallée » . Cette même charte nous
donne tous les détails concernant sa fondation. Ainsi, elle nous apprend que « l’an de
l’incarnation du Seigneur MCXVII (1117) lorsque le seigneur Gui de Bourgogne, légat de la
Sainte Église romaine, archevêque de Vienne, maintenant pape universel, revenait du concile
qu’il avait présidé dans la citadelle de Dijon, avec le concours d’un grand nombre d’évêques,
d’abbés et d’autres personnes religieuses, il vint au nouveau monastère, appelé ordinairement
Cîteaux, et pria dom Étienne, abbé de ce lieu, de venir établir, dans son archevêché de Vienne,
un monastère où les moines, soumis à une règle et vivant sous la direction d’un abbé,
invoquerait avec ferveur la miséricorde de Dieu, pour lui-même, pour le clergé et pour le
peuple qui lui sont confiés. Le même abbé, acquiesçant à cette demande, après en avoir fait
part au conseil des moines, réunis à cet effet, vint à Vienne, puis, conseillé et aidé par
l’archevêque devenu pape sous le nom de Calixte, entreprit dans une vallée, la construction
d’un monastère, auquel le dit archevêque donna le nom de Bonne-Vallée. Et l’on doit savoir
que tous les frais nécessaires pour l’accomplissement de cette œuvre furent payés par ce
3même archevêque » . L’abbaye naquit donc grâce à la volonté même du futur pape Calixte II
(qui fut pape de 1119 à 1124). Il était alors archevêque et comte, de Vienne. L’abbaye naquit
deux ans après l’entrevue d’Étienne Harding, abbé de Cîteaux, et Guy de Bourgogne,
archevêque de Vienne, le 11 juillet 1119. L’abbé de Cîteaux se rendit lui-même en Viennois
et, avec l’aide de deux chanoines de Saint-Maurice-de-Vienne, choisit, pour l’édification de la
nouvelle abbaye, une terre qu’il qualifie de « bonne-vallée », celle-ci se trouvant près de
1 CHUZEL (M.-F.), Histoire de l’abbaye de l’abbaye de Bonnevaux, p. 30.
2
CHEVALIER (U.), Cartulaire de l’abbaye de Bonnevaux, n° 8, p. 14 et s.
3
CHEVALIER (U.), loc. cit., trad. du latin par CHUZEL (M.-F.), Histoire de l’abbaye de Bonnevaux, p. 26 :
« anno ab Incarnatione Domini M° C° XVII°, cum Wido, sancte Romane ecclesie legatus, Viennesis vero
archiepiscopus, nunc autem papa catholicus, redisset a concilio quod apus Divionense castrum cum multorum
episocrum et abbatum aliarumque religiosarum personarum conventu celebarat, venit ad novum manasterium
quod usitato vocabulo Cistercium nuncupatur, rogavitque domnum Stephanum, abbatem illius loci, ut in
Viennensi suo archiepiscopatu monasterium construeret, ubi monachi sub regula et abbate viventes pro se et
omni clero et populo sibi commisso misericordiam Dei devote exorarent. Cujus petitioni idem abbas,
communicato monachorum sibi commissorum consilio, annuens venit Viennam et, consilio et adjutorio
prescripti domni pape Calixti, in valle quadam cepit cenobium edificare, quod Bonam Vallem idem papa dictavit
vocari ; et sciendum quod omnes sumptus ad hoc opus necessarii ejusdem pape providentia seu administratione
provenerint ».
6 Saint-Jean-de-Bournay. Cette terre étant fertile et éloignée de grandes villes et de châteaux.
L’archevêque se rendant donc sur le lieu qu’il choisit « avec Siboud de Beauvoir, Siboud,
doyen de l’Église de Saint-Maurice, Guigues de Surieu, Pierre de Milieu, Humbert de
4Bellegarde, Guillaume de Cheyssieu, Gui de Septème et Amblard de Verney » . Guy de
Bourgogne fut l’un des plus gros donateurs pour la fondation de l’abbaye. On peut cependant
constater que les personnages que nous venons de citer représentaient l’aristocratie locale. On
5retrouve ainsi une donation de Siboud de Beauvoir à l’abbaye de Bonnevaux en 1117 , ou
6encore une donation du seigneur Garin de Pinet à la même date .
7
L’abbaye de Bonnevaux est la septième fille de l’abbaye de Cîteaux . Guy de
Bourgogne ne décida pas sans raison de faire bâtir cette nouvelle abbaye par les moines de
Cîteaux, cet ordre qui fut fondé par Robert de Molesme étant alors relativement jeune. Robert
de Molesme naquit dans les années 1030. Vers 1069, il fut désigné comme abbé de l’abbaye
bénédictine de Saint-Michel-de-Tonnerre dans l’Yonne. En 1071 il renonça à sa charge afin
de diriger un groupe d’ermites qui était situé dans une forêt voisine, y vivant durant deux ans
dans le dénuement le plus extrême. Le 20 décembre 1075, il transféra sa communauté dans un
bois donné par les seigneurs de Molesme afin de vivre dans le pur respect de