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Profil couleur : Profil d’imprimante CMJN gØnØrique
Composite 150 lpp 45 degrØs
Éducation, formation 2
Les progrès de la scolarisation des jeunes
de 1985 à 2003
Sébastien Durier*
Durant les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix,
les taux de scolarisation ont progressé à tous les âges,
d’abord dans le secondaire, puis dans l’enseignement supérieur.
L’allongement de la durée des études a été plus marqué pour les filles
parce qu’elles choisissent plus fréquemment des formations générales
en fin de troisième. Parmi les générations nées avant 1970, les inégalités
de durée d’études ont augmenté entre les jeunes qui atteignent
les plus hauts niveaux de formation et les jeunes sortant précocement
du système scolaire. Pour les générations suivantes, qui ont connu
l’essor de la scolarisation dès le secondaire, ces inégalités ont
à l’inverse diminué puis se sont stabilisées.
la rentrée 2003, l’espé- core en moyenne 6,6 années en à environ 6,7 années à la rentrée
rancedescolarisation, formation initiale (6,8 années 1995 (figure 1).À indicateur conjoncturel pour une fille et 6,3 pour un gar-
quimesurel’étatdelascolarisa- çon). Les évolutions récentes La physionomiedelascolarisation
tion par âge une année donnée, sont toutefois d’une ampleur mo- ayant été bouleversée durant les
augmente légèrement comme en dérée en comparaison de la forte vingt dernières années, on peut se
2002, après avoir reculé de 1997 progression de la scolarisation de demander si les progrès de scola-
à 2001. Dans les conditions de la fin des années quatre-vingt. risation ont été uniformes, ou si
scolarité de la rentrée 2003, un L’espérance à 15 ans était en ef- au contraire certains jeunes en ont
élève âgé de 15 ans resterait en- fet passée de 4,9 années en 1985 plus ou mieux profité que d’autres.
*Sébastien Durier fait partie de la Direction de l’Évaluation et de la Prospective du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement
supérieur et de la Recherche.
Données sociales - La société française 95 édition 2006
032.ps
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formation jusqu’à 15 ans révolus, plôme : au début des années1985-1995 :
mais dès 16 ans, près d’un jeune quatre-vingt, 40 % des sortantsforte progression
sur dix a déjà interrompu ses de formation initiale étaient sans
de la scolarisation
études. Puis, à partir de 17 ans, aucundiplôme oumunisduseul
à tous les âges la proportion de jeunes non sco- brevet. Un second groupe de
larisés progresse rapidement, même importance atteint un ni-
À la rentrée 1985-1986, la struc- doublant quasiment à chaque veau de formation plus élevé,
ture par âge de la scolarisation âge,pouratteindreprèsdetrois mais sa « durée de vie » au-delà
des jeunes à partir de 15 ans jeunes sur quatre à 20 ans. Ainsi, du secondaire est courte. Seuls
montre une forme typique hé- un premier groupe de jeunes les 20 % restant vont suivre une
ritée du passé proche. L’obliga- quitte le système éducatif avant scolarité longue dans l’enseigne-
tion scolaire aidant, la quasi- l’âge de 18 ans avec un faible, ment supérieur.
totalité des jeunes sont bien en voire très faible, niveau de di-
La politique engagée au milieu
des années quatre-vingt avait no-Figure 1 - Espérance de scolarisation à 15 ans
tamment comme objectif d’ame-
ner 80 % d’une génération au
niveau du baccalauréat. Elle a
bouleversé radicalement cette
structure de la scolarisation. Elle
a en effet permis à un plus grand
nombre de jeunes de poursuivre
leursétudespluslongtempset
jusqu’à des niveaux de formation
plus élevés (figure 2).
Sur la période 1985-1995, la pro-
gression de la scolarisation est
spectaculaire. Les gains sont su-
périeurs à 20 points pour la
tranche d’âge 18-22 ans et même
à 30 points à 19 et 20 ans. Parmi
les sortants de formation initiale,
la proportion de diplômés de
Figure 2 - Proportion de jeunes non scolarisés par âge l’enseignement supérieur passe
dèslorsde18 % au milieu des
années quatre-vingt à 28 % au
milieu des années quatre-vingt-
dix. Les progrès de la scolarisa-
tion peuvent également être
mesurés relativement à la popu-
lation des non-scolarisés, c’est-à-
dire en évaluant, parmi les jeu-
nes qui quittaient auparavant le
système scolaire, la part de ceux
qui poursuivent désormais leur
formation. Cet indicateur met en
avant l’effort réalisé pour la
tranche d’âge 16-18 ans, où 60 %
des jeunes ont été en quelque
sorte « récupérés » afin de pou-
voir atteindre un niveau plus im-
portant de qualification. La
généralisation de l’accès en troi-
sième a fortement contribué à ce
Données sociales - La société française 96 édition 2006
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Éducation, formation 2
résultat (Durier et Poulet-Couli- une poursuite d’études dans le secondaire perd 0,24 année en
bando, 2004). supérieur. Mais les parcours dans l’espace de neuf rentrées scolai-
le, tout en étant plus res. Ainsi, les jeunes générations
fréquents, se sont aussi allongés : arrivent au terme de leur scolari-
L’essor de la de 20 à 24 ans, l’espérance de té secondaire plus tôt que leurs
scolarisation dans le supérieur a aînées. Cela se fait toutefois à ni-scolarisation s’est
été multipliée par deux, et au-de- veau de formation atteint cons-diffusé du secondaire
là de 25 ans, elle a augmenté de tant. Le second changement
vers le supérieur
25 % (figure 4). En définitive, sur concerne les choix d’orientation
l’ensemble de la période en fin de troisième. Avant 1993,
L’essentiel des progrès de scolari- 1985-1995, l’enseignement supé- les familles privilégiaient les filiè-
sation dans le secondaire a été rieur hors apprentissage a contri- res générales et technologiques,
réalisé de 1985 à 1993. Seuls les bué pour 61 % au progrès de la et donc des études longues. À
taux à 20 et 21 ans dans le se- scolarisation, contre 32 % pour partir de 1993, la tendance s’in-
condaire progressent encore jus- l’enseignement secondaire sco- verse et la filière professionnelle
qu’en 1995, en raison du fort laire. Les 7 % restant sont impu- trouve un regain d’intérêt, sur-
développement de la filière pro- tables à l’apprentissage. tout sous la forme de l’apprentis-
fessionnelle amorcée en 1985 sage. Depuis 1997, la répartition
avec la création du baccalauréat entre enseignement général et
professionnel. Le supérieur se Depuis 1995 : vers une technologique et enseignement
développe à un rythme modéré à professionnel se stabilise. Mais lestabilisation de la durée
partir de 1985, puis progressive- choix de certaines générationsdes études dans le
ment plus important à partir de pour des études plus courtes a
secondaire…
1989. Les progrès dans l’ensei- des répercussions importantes
gnement supérieur sont les plus dans l’enseignement supérieur.
décisifs de 1991 à 1995, avec une À partir de 1995, deux change-
progression des taux pour les 18 ments structurels modifient la
à 24 ans comprise entre 4 et physionomiedelascolarisation … et des évolutions
8points (figure 3). La scolarisa- dans le secondaire. Le premier contrastées dans le
tion dans le supérieur a ainsi bé- concerne la durée des parcours
supérieur
néficié des progrès réalisés dans scolaires. Sous l’effet d’une baisse
le secondaire, avec notamment régulière et cumulative des re-
un essor des filières générales et doublements dès le primaire, l’es- Les taux de scolaris