Fiche de révision économie: Progrès technique, investissement et emploi 1. Notions de base 2. Problèmes économiques et sociaux 3. Théories et auteurs 4. Repères historiques Le progrès technique et l’investissement, par la mécanisation qu’ils apportent, créent-ils ou suppriment-ils des emplois ?
1. Notionsde base 2. Problèmeséconomiques et sociaux 3.Théories et auteurs 4. Repèreshistoriques
Série ES
Le progrès technique et l’investissement,par la mécanisation qu’ils apportent,créent-ils ou suppriment-ils des emplois ?
Notions de base
Substitution du capital au travail :politique définissant la stratégie de l’entreprise visant à remplacer des salariés par des machines pour développer la production.
Le terme «croissance intensivedu PIB par des investissements sans création d’emplois nouveaux.» définit une augmentation
Le terme «croissance extensiveaugmentation de tous les facteurs de production,» définit une augmentation du PIB par une c’est-à-dire un accroissement quantitatif à la fois du capital et du travail et donc des créations d’emplois.
L’élasticité de la demandemesure la variabilité de la demande en fonction du prix.Le progrès technique apporte une productivité meilleure conduisant à des économies d’échelle.En cas de baisse du prix du produit : • si l’élasticité est forte,cela augmentera la production et donc la création d’emplois ; • si l’élasticité est faible,la demande n’augmentera pas et cela occasionnera des suppressions d’emplois.
Destruction créatrice: célèbreformule deSchumpeter(cf. fiche6) indiquant que l’innovation crée des activités nouvelles, mais détruit également des secteurs anciens et condamne les entreprises à licencier.
Ledéversementest une expression d’AlfredSauvypour expliquer que la main-d’œuvre,suite à l’introduction de la mécanisation dans une branche, va se déverser dans une autre branche économique pour retrouver un emploi. On parlera alors de théorie du déversement ou de compensation.
Problèmes économiques et sociaux
Le progrès technique destructeur d’emploi Le progrès technique est accusé de supprimer des emplois,la machine prenant la place des travailleurs comme l’écritAlfredSauvy(1898-1991) «puisqu’elle est précisément conçue dans ce but. » Il apparaît en effet que : • labaisse du prixdu produit obtenu par le progrès technique peut,si l’élasticité de la demande est faible ou si le produit n’est pas jugé indispensable,entraîner des suppressions d’emplois ; • lesinnovations de procédésréorganiser la production ou le travail dans l’entreprise, peuvent conduire à des, consistant à destructions d’emplois ; • le progrès technique est également créateur de chômage car les qualifications requises par les emplois nouvellement créés ne correspondent pas aux qualifications anciennes. La difficulté dereconversiondu personnel licencié crée un véritable sentiment d’exclusion de la société ; • l’entrée de nos sociétés dans l’ère des machines intelligentes avec larobotiqueentraînerait, àterme, l’impossibilitéde fournir du travail à la plupart des individus.C’est la thèse défendue par JeremyRifkindans son livre paru en 1995 :La Fin du travail.
Le progrès technique créateur d’emploi La productivité apportée par le progrès technique,avec le temps,est créatrice d’emplois : • labaisse du prixsi l’élasticité de la demande est forte, une production accrue génératrice d’embauche àdu produit entraîne, venir ; • lesgains de productivitéobtenus favorisent le partage de la valeur ajoutée auprès des salariés dont l’augmentation des revenus va accroître la demande,ce qui est créateur d’emploi ; • la fabrication demachines nouvellesdues au progrès technique réclame l’embauche de salariés pour les construire ; • la création deproduits nouveaux, grâce àl’innovation, créesur le marché une demande nouvelle de la part des consommateurs, favorable à des embauches supplémentaires ; • le progrès technique développé dans une branche supprime certes des emplois mais conduit les salariés à se déverser, selon AlfredSauvy,Il y a doncdans une autre branche.compensationentre les emplois détruits et les emplois créés ; • laréduction du temps de travailpouvant compenser également les effets négatifspermet de maintenir un niveau d’emploi de la mécanisation ; • enfin, il est reconnu que le progrès technique est créateur d’emploi lorsque le taux decroissanced’un pays est supérieur à la croissance de la productivité du travail.L’équation est la suivante :taux de croissance économique = taux de croissance de l’emploi + taux de croissance de la productivité du travail.
Extrait d’un tableau de l’OCDE
Croissance annuelle du PIB,de l’emploi total et de la productivité par tête dans certains pays de l’OCDE Etats-Unis France PIB de 1990 à 19962,4 1,4 Emploi total de 1990 à 19961,2–0,1 Productivité par tête de 1990 à 19961,2 1,5
On constate que la productivité aux Etats-Unis (1,2) étant plus faible que le taux de croissance (2,4), l’emploi a augmenté.En revanche la France,avec une productivité supérieure au taux de croissance,a connu sur la même période une augmentation du chômage.
Théories et auteurs
DavidRicardo (1772-1823)a souligné l’ambiguïté du progrès technique : si les quantités produites grâce à la machine sont supérieures à la demande, il faudra licencier une partie des salariés. Mais, d’un autre côté, les chefs d’entreprise pourront produire dans d’autres secteurs et embaucher d’autres travailleurs.On trouve déjà,chezRicardo, l’idéede la compensation et d’un équilibre entre les emplois détruits et créés.
A l’opposé,Jean-BaptisteSay(1767-1832) s’est rendu célèbre par sa «loi des débouchéslui, la production d’un bien entraîne». Pour une distribution de revenus permettant d’acheter des produits.Il en découle que plus la production est importante, et c’est le cas avec l’introduction du machinisme,plus la demande sera forte.C’est donc l’offre de produit qui est à l’origine de la demande.John MaynardKeynesrésumera ainsi sa thèse :«l’offre crée sa propre demande».
AlfredSauvydans le secteur primaire, la productivité réalisée étant supérieure à la demande de produits(1898-1991) souligne que, agricoles, lesagriculteurs licenciés se sont «déversésdans le secteur secondaire.Puis, lesgains de productivité du secteur » industriel ayant dépassé la demande, les salariés licenciés se sont tournés vers le secteur tertiaire. Sur le long terme, la destruction et la création d’emplois se compensent et le progrès technique ne peut donc être cause de chômage. Il convient de noter,par ailleurs,que le secteur tertiaire devrait durablement conserver son rôle de recueil au «déversement» pour les raisons suivantes : • en vertu de la loi d’Engelhausse des revenus entraîne une diminution , lade la part du budget consacrée aux dépenses alimentaires mais une augmentation de la part consacrée aux services.Toute société de croissance est amenée à offrir,en conséquence,de plus en plus de services à sa population ; • en outre,la productivité étant naturellement moins forte dans ce secteur,les emplois sont beaucoup moins menacés.La robotique ne permet pas encore de remplacer le chirurgien,l’avocat ou le serveur de restaurant.
La machine usurpant l’emploi de l’ouvrier est un débat qui remonte à l’Antiquité. On raconte que l’empereurDioclétienreçut un jour un architecte ayant conçu une machine pour dresser des colonnes.Il refusa le projet en arguant que cette machine priverait d’emploi et de ressources les ouvriers construisant des bâtiments.
e A la fin du XVIIIouvrier anglais du nom de N.siècle, unLuddTamise des machines à fabriquer des bas en coton.jeta dans la e Depuis, onappelleluddismecanuts lyonnaismouvement ouvrier se révoltant contre le progrès technique.Au XIXsiècle, lestout jetèrent également dans le Rhône les machines à tisser Jacquard,accusées de leur voler leurs emplois. On considère généralement le secteur tertiaire comme peu favorable au développement de la productivité.Il se pourrait cependant que l’introduction de l’informatique et des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) apporte progressivement une productivité beaucoup plus forte qu’attendue dans certains secteurs.Le développement de la vente de produits parinternet,le«e-commerce»ouceluidesbanquesouassurancesenligneapourconséquencederéduirelenombredessalariés.La mise sous caméra électronique de crèches d’enfants réduit l’encadrement du personnel de surveillance.Le « déversement » dans le secteur tertiaire pourrait dans l’avenir connaître quelques difficultés.