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L’Epître aux Romains
Traduction littérale et commentaire révélateur
CHAPITRE 1
Argument du chapitre 1 : Saint Paul se désigne comme Apôtre mandaté par Jésus-
Christ, afin d’annoncer l’Evangile dont il rappelle l’essentiel (v.4) parmi toutes les nations
(1-7). Il prend contact avec les chrétiens de Rome en leur disant son désir d’aller les
visiter (8-15). Après avoir énoncé le principe de la Vie qui procède de la foi, laquelle
justifie (16-17), il donne les causes de la colère de Dieu qui se manifeste du haut du ciel
sur l’humanité entière soumise à la souffrance et à la mort (19-23) : idolâtrie et impiété
qui conduisent à la dépravation sexuelle et à la dégradation des personnes (24-31).
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Section I : 1/1-7 : Paul se désigne comme Apôtre et ministre de l’Evangile, dont il rappelle le
Principe : la Filiation divine de Jésus.
1/1 – Paul esclave du Christ-Jésus, élu apôtre, distingué pour une Bonne Nouvelle de
Dieu, 2- qu’Il avait annoncée à l’avance par les Prophètes dans les Ecritures Saintes, 3-
en ce qui concerne son fils, issu de la semence de David selon la chair, 4- qui a été
révélé en puissance fils de Dieu selon l’Esprit de sainteté, du fait de sa résurrection des
morts, Jésus-Christ notre Seigneur, 5- par qui nous avons reçu grâce et apostolat, pour
(provoquer) un assentiment de foi parmi tous les peuples, en faveur de son Nom, 6-
parmi lesquels vous êtes, vous aussi, élus de Jésus-Christ, 7- vous tous qui êtes à
Rome, aimés de Dieu, élus saints : grâce à vous et paix de la part de Dieu notre Père, et
du Seigneur Jésus-Christ.
Explication et commentaire
Il n’y a pas de difficulté majeure dans cette seule phrase.
A la première mention de la Bonne Nouvelle (v.1), Paul la précise par le petit
développement des versets 2-4. Puis il revient sur l’élection dont il a été l’objet de la part de
Jésus, ce qui lui donne autorité et mission pour tous les peuples païens, et en particulier pour
ceux qui sont à Rome, auxquels il souhaite grâce et paix.
Paul qui est « élu » de Jésus-Christ, s’adresse à des « élus » : l’auteur et ses
destinataires ont tous reçu une « vocation ». Ils ont accepté l’Evangile, ils connaissent Jésus-
Christ. Paul ne leur parle donc pas en Evangéliste, mais en Docteur. Il ne leur apprend pas la
foi, mais il la fortifie et l’éclaire, il leur en montre la cohérence interne et les applications
pratiques, par lesquelles ils auront la sanctification assurée, et au terme de cette sanctification
la vie impérissable.
C’est le verset 4 de cette section qui est le VERITABLE THEME DE L’EPÎTRE, sous-
jacent à tout le développement qui va suivre jusqu’à la fin du chapitre 8. La filiation divine de
Jésus en notre nature humaine - filiation prouvée manifestement par sa résurrection d’entre les
morts - est l’Evangile dont Paul « ne rougit pas, car il donne la vie » (v.17). C’est parce que
Epître aux Romains - Abbé Joseph Grumel -1-Jésus est conçu de l’Esprit Saint qu’il est victorieux de la mort. De ce fait, le péché est dévoilé :
il peut désormais être évité dans le domaine de la génération. Et c’est ainsi que la nature
humaine obtiendra la Justice, une justice très semblable à celle de Jésus le Juste ; c’est ainsi
qu’elle enlèvera la promesse de l’immortalité et la vie en plénitude attachées à la Justice. Ceux
qui ont reçu par grâce cette foi et cette espérance sont établis dans la paix.
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Il conviendrait ici de relire les Textes du Nouveau Testament, qui sous des formes
diverses et complémentaires nous parlent aussi de cette filiation divine de Jésus.
1- Les deux premiers chapitres de Luc. Rappelons que Luc était l’Evangéliste de Paul, et
son compagnon de voyage (2 Cor. 8/17). Luc historien fidèle (prologue de son Evangile
et des Actes), tenait les faits de la conception spirituelle et virginale de Jésus de la
bouche même de Marie, tout comme d’ailleurs les autres Apôtres.
2- Les deux premiers chapitres de Saint Matthieu. Il faut observer que le premier mot du
Nouveau Testament est le v.1 de cet Evangile : « Livre de la génération de Jésus-Christ
Fils de Dieu... » (Mt. 1/1)
3- Le prologue de Saint Jean. Ce texte met en opposition notre de chair et de
sang et la génération de Jésus « né de Dieu ». C’est ici la lumière à laquelle il nous faut
adhérer pour recevoir ce dont le viol de la nature nous a frustrés : « le pouvoir de devenir
fils de Dieu ». Observons aussi que le dernier mot de l’Evangile de Jean est : « Ces
choses ont été écrites afin que vous croyez que Jésus est Fils de Dieu, et que, croyant
en son Nom, vous ayez la vie éternelle. »
4- Le premier chapitre de l’Epître aux Hébreux, qui nous montre Jésus supérieur à tous les
Anges, venir à la suite des prophètes nous instruire « en fils ».
D’une manière générale, toutes les Epîtres parlent de Jésus fils de Dieu comme fondement
et objet principal de la Foi.
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1/1 – Paul esclave du Christ-Jésus, élu apôtre, distingué pour une Bonne Nouvelle de
1 2Dieu , 2- qu’Il avait annoncée à l’avance par les Prophètes dans les Ecritures Saintes ,
1 - Paul esclave de Jésus-Christ... : L’ Epître aux Romains est signé ; son authenticité ne
saurait être mise en doute ; « esclave », ou serviteur. Le mot « esclave » implique un
attachement personnel, un don total, un « dévouement » au Maître. Telle est l’attitude de Paul à
l’égard du Seigneur et son vrai titre de gloire. Pas de plus grand honneur en effet que de servir
le Seigneur Jésus pour la Gloire du Père. (Lc. 6/22 ; Mt. 19/28 ; Jn. 12/26) .
-élu apôtre : le mot « élu » (klètos en grec) que l’on traduit aussi par « appelé » indique la
vocation spéciale que Paul a reçue de Jésus (Act. 9/22, 26 ; tout spécialement en Act. 26/15-
18). Cette apparition de Jésus sur le chemin de Damas a orienté toute sa destinée, a donné
tout son sens à sa vie. Le mot « élu » revient 5 fois dans cette section : les Romains aussi sont
« élus » et « élus saints » : appelés à la sainteté.
L’élection n’est pas le Salut. Le Salut est offert à tout homme, soit en ce monde, soit en
l’autre au moment du jugement particulier (Hb. 9/27). L’élection est le choix sélectif que Jésus,
Maître de l’histoire et de l’économie du Salut fait d’un certain nombre d’hommes, pendant le
temps de l’Eglise et des nations, jusqu’à son retour, pour se constituer un peuple de témoins
tant que subsistent les royaumes de ce monde asservis à Satan. L’élection est en principe un
Epître aux Romains - Abbé Joseph Grumel -2-
gage de Salut, à condition que l’élu demeure fidèle. La confusion entre les notions d’élection et
de Salut a suscité des difficultés insurmontables dans la théologie de la grâce comme dans les
moyens de l’apostolat.
-distingué : grec très expressif ; on peut traduire aussi « mis à part ». C’est plus que l’élection,
c’est une « mission spéciale », qui sera définie plus explicitement au verset 14.
pour une Bonne Nouvelle de Dieu : nous dirions aujourd’hui une bonne information. C’est
l’Evangile qui est avant tout un événement. Le mot ne comporte pas l’article, car il est précisé
par les versets qui suivent. Le mot « Evangile » est usé : il est indispensable d’aller à ce qu’il
signifie originellement : ce que Paul nous invite à faire ici.
2 - ... qu’il avait annoncée ... Paul a la conviction que cette Bonne Nouvelle de Jésus fils de
Dieu était DEJA dans l’Ancien Testament. Il ne peut en être autrement, puisque la filiation
divine de Jésus en sa nature humaine accomplit le Dessein éternel de la Trinité (Préface de
l’Avent). Toutefois la découverte de Jésus Messie, Sauveur et fils de Dieu se fait pratiquement
en trois étapes :
1- Beaucoup d’événements de la vie de Jésus furent effectivement annoncés par les
prophètes : voir les citations explicites de l’Ancien Testament dans les Evangiles,
notamment celui de Matthieu (1/23 ; 2/6, 15, 18 ; 2/