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2013
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Foot de joie
En juillet 1998, la France remporte la Coupe du Monde de foot. Le pays est en
liesse. Vécu.
La dernière Coupe du Monde de foot du XXème siècle se déroulait en France.
C’était un signe. Météorologiquement parlant, les quelques jours qui ont
précédé la finale ont été plutôt maussades. Pour le jour de gloire, dimanche 12
juillet 1998, le soleil a brillé sur la France du matin jusqu’au soir. Pendant ce
temps, il pleuvait sans cesse sur Rio. C’était encore un signe. Vaincus mais
poètes, les Brésiliens affirmaient qu’il s’agissait là de « toutes les larmes versées
par le peuple brésilien ».
Dès le lundi matin, après avoir laissé au peuple de France la nuit pour fêter la
victoire dans toutes les rues du pays, la pluie s’imposait à nouveau. Et comme
par magie, lundi en tout début d’après‐midi, le soleil ressortait et chassait les
nuages pour la remontée triomphale des Bleus sur « la plus belle avenue du
monde ». Le Ciel était décidément avec nous. Personne n’aurait pu priver la
France de sa Coupe du Monde.
Tout le monde rêvait d’une finale entre le Brésil, la plus grande équipe du
XXème siècle avec 4 titres et le pays organisateur : nous. Pour la première
victoire de la France, il fallait un adversaire énorme.
Jamais deux sans trois…
La France est chavirée de bonheur le 12 juillet au terme d’une finale historique,
dominée 3 à 0. Sans doute, l’une des plus belles finales de tous les temps.
Zidane de la tête au premier poteau sur un corner frappé de la droite par Petit,
pour un premier but qui soulève la France. Zidane encore de la tête et toujours
au premier poteau sur un corner adressé de la gauche cette fois par Djorkaeff,
pour un second but avant la mi‐temps. L’issue ne fait déjà presque plus de
doute, même si en football rien n’est jamais sûr avant le coup de sifflet final. Il
faut donc jouer la seconde mi‐temps. A 20 minutes de la fin, histoire de mettre
un peu de suspense, Dessailly sort sur carton rouge. A quelques minutes de la
fin, Denilson tire même sur la transversale de Barthez. Mais ce 12 juillet, rien
ne peut nous arriver. La France guette le moment où l’arbitre va mettre son
ème
sifflet à la bouche et nous autoriser à exploser quand, à la 91 minute, Petit
nous envoie au paradis d’une frappe croisée du gauche. Histoire de ne pas
assimiler ce but à un but en or – même si ça l’est pour tout un peuple –
l’Homme en noir ramène les 22 joueurs au milieu du terrain pour un ultime
engagement. Deux secondes plus tard, il siffle la fin du match. La légende bleue
peut commencer.
Les Champs‐Elysées occupés
« On est les champions, on est les champions, on est, on est, on est les
champions », sur l’air bien connu des supporters de « on est chez nous »,
entonne la France entière quelques secondes après le coup de sifflet final. Un
million et demi de personnes sur les Champs‐Elysées, la place de l’Etoile et les
avenues adjacentes, des milliers de drapeaux tricolores, des visages
peinturlurés, des cris de bonheur, des klaxons et des chants à s’en étrangler la
voix. Sur l’Arc de Triomphe, les portraits des 22 joueurs projetés. Grandiose !
En appui, des slogans en lettres vertes au laser s’inscrivent au fronton du
monument. Le colossal score du match inlassablement répété : « et un et deux
et trois zéro ». Zidane, le meneur de jeu et double buteur est à l’honneur avec
un « Zidane président » qui fait écho aux « Zizou, Zizou » hurlés par la foule.
Le lendemain de cette folle nuit, la France se réveille aphone. Comme le
rappellent de nombreux Français, « on a pas vu pareille fête dans toutes les
rues du pays depuis la Libération ». Tout le monde y est : supporters réguliers
du foot ou non. Toute la France de 7 à 77 ans et autant d’hommes que de
femmes descend dans la rue pour hurler et communier.
L’après‐midi, on remet ça sur les Champs‐Elysées. Encore 600 000 personnes,
les mêmes chants, la même liesse. L’autobus à impérial au sommet duquel sont
juchés les 22 héros ne peut même pas remonter jusqu’à l’Etoile. Il lui faut plus
de deux heures pour fendre une marée humaine et couvrir seulement quelques
centaines de mètres, entre le Rond Point des Champs‐Elysées et l’Avenue
Georges V.
Le surlendemain, mardi 14 juillet, jour de la Fête Nationale, les Bleus sont reçus
à l’Elysée par le Président de la République. Du 12 au 14 juillet, le pays vit à
l’heure de son équipe de France. On suit ses déplacements pas à pas. A chaque
prise d’antenne pour les informations, on est « en direct avec l’équipe de
France ».
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