EXTRAITS DES OUVRAGES DE VALERIE POINTET

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Vous Propose des extraits de ses ouvrages Le Château des Tourandelles La Dame Russe Petites Vengeances en Famille Extrait de "Le Château des Tourandelles" La voiture d’Éric roule à une allure modérée sur la route côtière au nord de Bastia, toutes vitres baissées. Un air chaud s’engouffre à l’intérieur. Le thermomètre de l’auto affiche encore trente degrés, passé dix-sept heures trente. Eva, dont c’est le premier séjour en Corse, ne perd pas une miette du paysage qui défile sous ses yeux. Elle ne s’en lasse pas. Même au bout du cinquième jour. La côte escarpée laisse apparaître ici et là, une crique minuscule, déjà dans la pénombre. Aux abords des villages, une plage accueille les baigneurs de fin d’après-midi. Ils étalent leurs serviettes et déplient des parasols colorés. Par endroit, le relief s’avance dans la mer ; on assiste à la rencontre de l’eau et de la montagne. Cette dernière est constellée de tours génoises, devenues l’un des symboles de l’île. Elles étaient destinées autrefois à protéger la Corse des attaques navales. Aujourd’hui, les seuls assauts que connaît l’île de Beauté proviennent des touristes. D’ailleurs, au loin, l’on peut apercevoir l’imposante silhouette jaune d’un Corsica Ferries en provenance du continent. Un long sillon marque son passage dans une mer d’huile, aux reflets argentés.
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08 juillet 2014

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Français

Vous Propose des extraits de ses ouvrages Le Château des Tourandelles La Dame Russe Petites Vengeances en Famille
Extrait de "Le Château des Tourandelles"
 Lavoiture d’Éric roule à une allure modérée sur la route côtière au nord de Bastia, toutes vitres baissées. Un air chaud s’engouffre à l’intérieur. Le thermomètre de l’auto affiche encore trente degrés, passé dix-sept heures trente. Eva, dont c’est le premier séjour en Corse, ne perd pas une miette du paysage qui défile sous ses yeux. Elle ne s’en lasse pas. Même au bout du cinquième jour. La côte escarpée laisse apparaître ici et là, une crique minuscule, déjà dans la pénombre. Aux abords des villages, une plage accueille les baigneurs de fin d’après-midi. Ils étalent leurs serviettes et déplient des parasols colorés. Par endroit, le relief s’avance dans la mer ;on assiste à la rencontre de l’eau et de la montagne. Cette dernière est constellée de tours génoises, devenues l’un des symboles de l’île. Elles étaient destinées autrefois à protéger la Corse des attaques navales. Aujourd’hui, les seuls assauts que connaît l’île de Beauté proviennent des touristes. D’ailleurs, au loin, l’on peut apercevoir l’imposante silhouette jaune d’un Corsica Ferries en provenance du continent. Un long sillon marque son passage dans une mer d’huile, aux reflets argentés. Côté terre, les rayons d’un soleil bas de fin de journée illuminent les façades des majestueuses maisons d’Américains, entourées de jardins richement entretenus que colorent d’immenses parterres d’agapanthes de leur bleu-violet ou blanc intense.
 Touten enfonçant le dernier CD des Stentors dans le lecteur, Élisabeth demande aux autres occupants du véhicule :
 —Où voulez-vous manger ce soir ?
 Enne quittant pas des yeux la route assez encombrée à cette heure, son mari répond :
 —Si on allait sur le petit port de Macinaggio, non ? Qu’en pensez-vous les filles ? Il y a des restos sympas là-bas.
 Lespassagères approuvent le choix du conducteur. Après plusieurs échanges sur leurs envies culinaires du moment - « moi je mangerai bien du poisson » - le silence s’installe et la contemplation du paysage les absorbe à nouveau. Tout comme les mélodies des vieilles chansons françaises reprises par le quatuor et que tous trois fredonnent doucement. «... Commentne pas perdre la tête, serrée par des bras audacieux... Lalalalala... Moi qui l’aimais tant, je le trouvais le plus beau de Saint-Jean... Lalalala... »
Extraits de "La Dame Russe"
[...] Claire a choisi Candide, en référence à cet illustre écrivain et philosophe dont elle a visité le château dans la petite bourgade de Ferney-Voltaire aux portes de Genève, ville Suisse où elle a vécu de nombreuses années.  Cespensées-là plongent soudain la jeune femme dans son passé. Nostalgique, elle s’allonge sur le lit, aux côtés de l’animal. Elle ferme les yeux. Des images de ces moments de bonheur défilent dans sa tête : le petit appartement dans la vieille ville, non loin de la cathédrale Saint-Pierre. L’agitation d’un samedi après-midi, dans la rue du Rhône qui regorge de commerces en tous genres. Le va-et-vient des bus qui déversent leur lot de promeneurs de toutes nationalités. Les façades des palaces avec leur défilé de belles voitures. Les devantures des boutiques de luxe ou les promenades le long du lac avec le fameux jet d’eau qui, les jours de grand vent vient arroser les promeneurs passant sur les quais.  Puiselle se voit également sur l’un de ces bateaux qui l’emmène en croisière autour du lac Léman. Entre un Jura aux monts verdoyants et le massif du Mont Blanc aux cimes enneigées, il laisse découvrir ses deux rives, Suisse et Française, de Versoix à Yvoire. Soudain elle se transporte dans ce petit village médiéval réputé. Il est si apprécié des visiteurs, la ballade romantique par excellence qui s’impose. Elle se promène dans les ruelles étroites de ce petit bourg fortifié, chargé de sept cents ans d’histoire, que surplombe son château tel un gros cube de pierre. Mais surtoutil est là, à ses côtés. Elle le tient tendrement par la main… Soudain, une boule se forme dans sa gorge. Ses yeux s’humidifient. Une larme est prête à couler. Il est plus que temps de chasser ces rêveries et de revenir à l’instant présent. Tout le reste appartient au passé. Elle sait pertinemment qu’il n’est pas bon de ressasser ce dernier. Aussitôt la jeune femme se redresse sur son lit. Elle bouscule le minet qui se retourne pour mieux se recoucher dans une autre position. Elle quitte la chambre et va se changer les idées en écoutant de la musique au salon tout en vidant encore un carton contenant les livres de sa bibliothèque, et attendant le sommeil. ----Au filde leurs rencontres, elle apprend à comprendre cet homme et ce qu’elle découvre lui plaît. Ils ne possèdent en commun pas seulement leur goût pour l’Histoire, cette curiosité à faire revivre le passé, mais également l’attrait de la pierre.  Elleprend un plaisir fou à arpenter les ruelles du vieux Lyon, à visiter la cathédrale Saint-Jean, à gravir les gradins de l’amphithéâtre romain au pied de la colline de la Croix-Rousse et à partager avec Tom ses connaissances. Dans un autre registre, il dit adorer la campagne française tellement aux antipodes du paysage qu’offre la mégapole californienne qui l’a vu grandir. Une seule chose lui plaît là-bas: se promener sur les plages dès que le soleil se retire et quand celles-ci se vident de leurs baigneurs. Ou lorsque le vent retourne les énormes rouleaux d’un océan Pacifique déchaîné et que blanchit le rivage sous l’écume bouillonnante. La jeune
femme raconte à son tour avoir énormément apprécié ces moments de plénitude, à contempler la mer tourmentée qui vient se fracasser contre les falaises abruptes des côtes britanniques. Un autre jour, elle exprime son engouement pour les sports d’hiver. Lui, en Amérique, est allé quelques fois dans son enfance skier dans les Montagnes Rocheuses du Colorado. Mais c’est surtout la planche à voile et le surf qu’il pratiquait chez lui du côté de Santa Monica ou de Venice Beach, des noms qui font rêver la jeune femme. Depuis son arrivée en France, il compte à son actif une bonne demi-douzaine de séjours dans les Alpes où il a repris goût au ski. Cependant, au cours de leurs longues conversations, Claire n’apprend rien sur sa famille :ses parents vivent-ils encore? Retourne-t-il parfois en Californie pour les voir ? Et a-t-il des frères et sœurs ? Tout ça, elle l’ignore encore. ---- Aprèsun nouveau et interminable contrôle à leur arrivée à l’aéroport international de Los Angeles peu avant seize heures, heure locale, Claire retrouve dans la zone des bagages Tom pour qui les démarches ne sont qu’une formalité. Une fois ceux-ci récupérés, le couple s’engouffre dans un taxi. Celui-ci prend la direction de Venice, sur les bords du Pacifique. L’horloge du véhicule indique dix-sept heures cinquante-trois. Tom, en bon guide touristique, raconte comment sa ville a été construite à l’image de la Venise italienne avec quantité de canaux. Nombreux sont ceux que l’on a comblés au début des années trente. Aujourd’hui, Venice, c’est une multitude de saltimbanques, de musiciens des rues, de vieux hippies et d’artistes. Le week-end, le coin attire toute la jeunesse de Los Angeles. « Tu verras, c’est très vivant !» Claire écoute attentivement les descriptions de son compagnon tout en contemplant le paysage à travers la vitre du taxi qui zigzague au milieu du trafic. Le chauffeur a un très fort accent étranger. Tom le questionne. Il est d’origine Russe ! « Décidément, ils nous suivent de partout ! » s’esclaffe Claire en étouffant un petit rire complice. ----Alors, il décrète qu’il compte bien profiter de son séjour comme prévu. Il emmène Claire dans tous les endroits qu’il lui a promis et plus encore. Ils se baignent sur la plage de Malibu, que surplombent des collines tachetées ici et là d’immenses propriétés somptueuses. Ils flânent sur le Santa Monica Pier, le célèbre ponton qui s’élance sur le Pacifique. Claire reconnaît de suite l’endroit pour l’avoir vu au cinéma et dans des séries américaines. Une visite à Hollywood bien évidemment s’impose. Une foule de touristes se bouscule sur le Walk of Fame à la recherche des illustres noms que contiennent les non moins célèbres étoiles roses. « Tu auras peut-être la tienne un jour » lui prédit Claire. Ils passent une journée dans les rues du centre de Los Angeles, à sauter de bus en bus pour se rendre d’un coin de la ville à un autre. Le couple fantasme de longues heures devant les vitrines de Beverly Hills et les somptueuses villas de ses beaux quartiers résidentiels. Claire rêve un instant que ce luxe se trouve peut-être à la portée de son compagnon, si la fortune de son grand-père s’avère aussi prestigieuse que ce que les différents notaires lui ont laissé
entendre. Afin de fêter leur départ, Tom invite les deux femmes de sa vie, comme il se plaît à le répéter, dans un succulent et réputé restaurant japonais de Santa Monica.
Extrait de "Petites Vengeances en Famille"
 Lequinze août approche et les couloirs des bureaux chez Dupasquy SA sont quasi déserts. Les ateliers tournent au ralenti. Les salariés ont été poussés à prendre leurs congés. Inutile de faire tourner des machines et produire du stock alors que la demande décroît en cette période de l’année. Pas question de dépenser plus que nécessaire. M-Logix a laissé entendre que leur réponse tomberait après la mi-août. Dupasquy père est sur des charbons ardents. Une seule idée le taraude : gagner cette partie de poker. Parce que s’il ne devait pas remporter ce marché, après cette attente interminable et le report des mesures de la restructuration, cela se révèlerait catastrophique.
Il est seize heures. Dupasquy fils est sur le point de quitter le bureau. Son père qui passe dans le couloir un café à la main, s’arrête devant sa porte :
- On te voit à la maison durant le weekend ? demande-t-il d’une voix fatiguée.
Sans même le regarder et tout en rangeant les dossiers qui traînent sur son bureau, son fils s’excuse :
- Non, désolé, je pars avec des amis. On profite des trois jours pour aller faire de la voile à Trouville. L’un d’entre eux possède une petite maison là-bas. Il m’a invité.
- Ah bon… dommage. Cela aurait fait plaisir à ta mère… eh bien, je te souhaite un bon week-end !
- Merci, toi aussi, répond Franck, toujours employé à mettre de l’ordre dans ses affaires.
Dès qu’il entend Georges tourner les talons, il relève la tête et le regarde s’éloigner d’un pas las, le dos courbé. Il contemple avec satisfaction les premiers résultats de la bataille livrée en secret contreson père. Un sourire effrayant apparaît sur son visage. « Il a pris dix ans en quelques semaines, le vieux ! »
Un coup d’œil à sa montre. Il ne doit pas tarder. Il passe récupérer Virginie chez elle à dix-sept heures et, ensuite, ils prendront leur mal en patience dans l’auto, coincés dans les bouchons. Peu importe ; ces trois jours loin de son père lui feront du bien. Trois jours de perdus pour le vieux Dupasquy. Trois jours de gagnés en revanche pour le fils. Néanmoins, celui-ci ne doit pas se relâcher pour autant et doit rester fermement rivé à son objectif. Par ailleurs, il va lui falloirtra-vailler au corpsla petite Chaplan. « Je la sens un peu anxieuse ces derniers jours, ce n’est pas le moment qu’elle flanche » se dit Franck en s’installant au volant de l’Audi.
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