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)5$1&. /2=$& + JOURNAL1995 1 Janvier Propretéde la ville Les villes sont sales, et ce ne sont pas les employés municipaux, qui pourtant, accomplissent leur métier avec conscience et sérieux qui me contrediront. Les villes sont sales, - tout simplement, parce que des FHQWDLQHV GH PLOOLHUV G¶KRPPHV GH YRLWXUHV G¶DQLPDX[ SDVVHQW FKDTXH jour par le même endroit. -H UHJDUGDL LO \ D TXHOTXHV MRXUV WDQGLV TXH M¶pWDLV j %DGDORQD un balayeur qui ramassait les feuilles des arbres tombées. Il se penchait, faisait des petits tas, les assemblaient pour enfin les faire disparaître dans une poubelle. PouUTXRL Q¶D-t-LO SDV G¶DVSLUDWHXU? dis-je. Celui-ci permettrait G¶DVSLUHU OHV IHXLOOHV les mégots, les papiers et les saletés des chiens. Il y DXUDLW GRQF XQ WUDYDLO GH SUpFLVLRQ HW GH QHWWHWp TX¶LO Q¶HVW WRXMRXUV SRVVLEOH G¶REWHQLU DYHF OH EDODL ,O IDXGUDLW GRQF TXH OHV PXQLFLSDOLWpV V¶RFWURLHQW GHV DVSLUDWHXUV avec des charges autonomesG¶pOHFWULFLWp SHUPHWWDQW GH WUDYDLOOHU SHQGDQW TXDWUH KHXUHV ³ &HFL VHPEOH SRVVLEOH 0DLV SRXUTXRL GLV-MH SHUVRQQH Q¶\ D VRQJp DYDQW PRL " ´ 2 Traductionsde théâtre antique Le dernier jour du dernier moisVH PHXUW O¶DQQpH V¶pWHLQW doucement. Quel bilan littéraire puis-je exprimer ? Quelle analyse fidèle vais-je tenter avec ces quelques notes. Je doute hélas de la certitude de mes paroles. Non, je ne prétends pas me poser en juge impartial et proposer une véracité de critique.
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25 septembre 2016

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FRANCK LOZAC’H JOURNAL 1995
1
Janvier  Propreté de la ville Les villes sont sales, et ce ne sont pas les employés municipaux, qui pourtant, accomplissent leur métier avec conscience et sérieux qui me contrediront. Les villes sont sales, - tout simplement, parce que des centaines de milliers d’hommes, de voitures, d’animaux passent chaque jour par le même endroit.
Je regardai, il y a quelques jours, tandis que j’étais à Badalona, un balayeur qui ramassait les feuilles des arbres tombées. Il se penchait, faisait des petits tas, les assemblaient pour enfin les faire disparaître dans une poubelle. Pourquoi n’a-t-il pas d’aspirateur? dis-je. Celui-ci permettrait d’aspirer les feuilles,les mégots, les papiers et les saletés des chiens. Il y aurait donc un travail de précision et de netteté qu’il n’est toujours possible d’obtenir avec le balai.Il faudrait donc que les municipalités s’octroient des aspirateurs avec des charges autonomesd’électricité permettant de travailler pendant quatre heures. “ Ceci semble possible. Mais pourquoi dis-je, personne n’y a songé avant moi ? ”
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 Traductions de théâtre antique Le dernier jour du dernier moisse meurt, l’année s’éteint doucement. Quel bilan littéraire puis-je exprimer ? Quelle analyse fidèle vais-je tenter avec ces quelques notes. Je doute hélas de la certitude de mes paroles. Non, je ne prétends pas me poser en juge impartial et proposer une véracité de critique. Pourtant cette année ne me paraît pas détestable, faible ou inutile. Elle me semble riche en productions nouvelles. Je suis parvenu à traduire six pièces de théâtre antique -Phèdre, Andromaque, Iphigénie -suivies de la trilogie d’Eschyle- Agamemnon *, les Choéphores et les Euménides. Je puis donc me satisfaire d’un certain résultat. * Agamemnon n’est toutefois pas encore achevé.
Hygiène - InventionJe pense souvent au travail difficile de certains employés municipaux qui sont dans l’obligation de nettoyer les toilettes publiques. Pour améliorer leurs conditions de travail, il faudrait pouvoir créer un
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appareil muni de brosses circulaires capables de frotter et de désinfecter la cuvette des W.C. Un appareil similaire pourrait être conçu pour les urinoirs. Cet appareil, qui n’existe pas, servirait aussi bien à l’hygiène des lieux publics que privés - entreprises, hôpitaux, écoles, universités, restaurants, bars, etc ? Il faudrait donc concevoir des dizaines de milliers de machines de par la planète. De la gloireJe me pose parfois cette question, sans réelle angoisse toutefois, de savoir ce que seront sur cette terre mes écrits d’ici à cent ans. Jene puis comprendre, alors que nulle édition n’a été possible, alors que nul éditeur n’a daigné accorder quelque intérêt à ma production, comment tout ce travail aurait quelque chance de durer au-delà de ma mort.  Le relationnel poétique Les conversations poétiques ne débouchent sur rien. Tout y est affaire de civilités, d’affabilité, de caresses mielleuses et courtoises. Tout sonne faux, tout est faux. Ce sont des risettes par-devant et des “Quel connard !” par-derrière. Ha ! Que je déteste me frotter aux uns et aux
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autres. Cela m’est fort pénible, cela me coûte tant. Quels déchets et quelle pourriture de contacts ! On ne peut accéder à une réflexion utile qu’en se regardant dans la glace, car l’on pense à son “ propre niveau ”, avec son matériel intellectuel, avec ses raccourcis et ses certitudes. Il n’y a pas cette résistance de langage, ou cette nécessité de se mettre “ sur le même plan que ”. Il y a donc gain de temps.Ce qu’instruit, ce sont les Pléiades et la collection Poésie Gallimard *. Le resteme semble d’un intérêt dérisoire hélas !* ou équivalent. Fatigue abrutissanteLourdeur extrême de l’ensemble du corps. Je suis comme un éléphant obèse qui ne peut marcher. Je ne parviens pas à achever cet Agamemnon d’Eschyle. Ma cervelle ne veutplus caramboler les combinaisons et les coups qui sont mis à sa disposition. Il y a lassitude et besoin d’en cesser avec cette traduction. Pourtant je ne puis l’abandonner ! Elle appartient à la trilogie de l’Orestie, et en est même la première pierre.
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Les mêmes difficultés s’observent avec le dixième livre de l’Enéide de Virgile. Il y a saturation et dégoût du cerveau qui ne saurait produire plus. Pourtant 3 200 vers sont encore à transcrire, pour achever cet exercice. Je dois me convaincre d’agir, d’avancer, mais où trouver la force ?  * Une gastrique m'a retenu au lit ce premier jour du nouvel an. Voilà déjà le cinquième dérangement que m’imposecet estomac depuis juin 94. Les gastriques sont à répétitions, et perturbent suffisamment l'emploi du temps que je m'étais fixé. À présent, je suis armé pour combattre ces embarras : Primperam, Zymglex, Magnésie - médicaments efficaces. Misère de l’hommeMisère de la condition humaine. Je ne suis que cela. Quelle pauvreté d'intelligence ! Quelle médiocrité d'esprit !
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Que puis-je avec cette cervelle ? Une immense tristesse envahit tout mon être, car je comprends ce que je vaux, je sais ce que représente mon identité face à l'univers composé et construit par Dieu. Je suis insignifiant. Quelle détestable condition ! Celui qui s'ignore ne souffre pas autant.
 * Ma mère parlant de Mécanique : "Il a deux heures et demie de travail par jour, et encore il passe une heure au café... " Les primitifsJe pourrais proposer les primitifs de mon travail 78/79,c’est-à-dire les textes tels qu'ils ont été conçus et pensés sur la feuille de papier. Cela correspond à des brouillons et permet d'apprécier l’évolution du recueil depuis sa genèse jusqu'à sa transformation finale. Il faudrait pour cela que j'offre à nouveau à Maïté le travail original à dactylographier et je ne pense pas qu'actuellement cet exercice à accomplir soit réellement utile et réponde à un quelconque besoin.
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Mais du moins si cette œuvre de jeunesse s’avérait avoir vertu ou valeur, il serait bon qu'un dossier accompagnant les recueils dans une édition complétée fût associé à la publication originale. LassitudeJe subis une sorte de lassitude qui encombre ma cervelle et m'interdit toute tentative de traduction nouvelle. J'en suis encore à cet Agamemnon d'Eschyle, et je ne puis l'achever. Il dort ou croupit dans mes tiroirs et ne veut aller plus loin dans le mouvement de la pièce. Seuls quelque sept cents alexandrins ont été passés en première manière, ce qui doit représenter 40 % du texte, - je ne saurais faire plus. Cela serait stupide d'en cesser ici, et de laisser dans une fausse expectative un travail qui doit être poursuivi à chaud. Le poids du GénieJe pèse Victor Hugo par la Collection Bouquins qui a édité son œuvre complète.Victor Hugo pèse 650 000 lignes. Ses carnets, sa correspondance, ses écritsintimes ? Difficile de donner un nombre exact... Je propose : 800 000.
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Comment peut-on résoudre le problème hugolien ? Comment faire plus qu’Hugo et mieux qu’Hugo ?UtilitéPour qui ? Pourquoi écrire toutes ces choses ? Qui les lira ? Personne. Je le sais fortement. Nul lecteur ne voudrait se soucier de ce que je pourrais bien produire. Et nul éditeur ne trouverait quelconque intérêt à publier ce type d'âneries.  * On travaille par besoin, par stupide nécessité. Ceci correspond à un acte d'expulsion comparable à l'éjaculation sexuelle, je suppose. Il faudrait pour cela comprendre la sublimation en psychanalyse, il faudrait. La théorie de la valeurQue vaut un poète ? Que vaut le travail poétique ? Peut-on le convertir en travail scientifique ? Quand la science faut 100, la poésie est à 20 ? Échanger la monnaie de singe du poète en dollar sonnant et trébuchant du scientifi-que ? Où est le poids ? Qui pèse quoi ? Qui est qui ? Que vaut untel ?
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 * Pourquoi m'as-tu donné la conscience du savoir ce que cela valait ? Analyse et synthèse ; finesse et subtilité ;  * Incapable de tenir le gouvernail de sa raison.  * À mesure que l'intelligence s'éveille, croît et s'instruit, on découvre plus de savoir dans la science, dans la science appliquée et les hautes technologies et plus de faiblesse dans les arts et leurs dérivés. Les hommes les plus élevés chez les poètes s’émerveillent de l'aptitude et du discernement nécessaires pour résoudre des problèmes de plus en plus difficiles, et complexes. Pourquoi s'étonner de ce que la science suscite de grands espoirs dans l'humanité tandis que la poésie et les arts ne sont que de la bouffonnerie et confrères de divertissements ?
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 * La plus grande des lumières de l'homme sera non pas de connaître Dieu, ou le fils de Dieu, mais sera d’accéder à l'onction de l'Esprit. Le Fils de Dieu aurait-il été Christ s'il n'avait reçu l'Onction de l'Esprit ?  * La chair est détestable, dans le sens qu'elle nous soumet et nous impose à régler notre existence d'après sa nature. Nous focalisons notre principe de vie d'après ses nécessités et ses obéissances : nos actes au quotidien sont déterminés par sa satisfaction que cela soit boire, manger, dormir, s'accoupler, ou se reproduire. La transmission même de la vie impose de la part des géniteurs une attention quasi constante de la progéniture. Que reste-t-il pour Dieu ? Pour l'élévation de l'esprit de l'homme ? Quelques secondes, quelques minutes dans une journée, et encore cela serait une belle chose, si autant d'instants lui étaient consacrés !  *
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