Charles Augustin Sainte-Beuve : Pensées d’août (Édition Poésies, 1863)
PENSÉES D’AOÛT
« Tous les petits sujets qui se présentent,
rendez-les chaque jour dans leur fraîcheur : ainsi
vous ferez de toute manière quelque chose de bon,
et chaque jour vous apportera une joie… Toutes
mes poésies sont des poésies de circonstance :
elles sont sorties de la réalité, et elles y trouvent
leur fonds et leur appui. Pour les poésies en l’air, je
n’en fais aucun cas. »
Paroles de Gœthe à Eckermann.
(OCTOBRE 1857)
Le titre général de ce volume est tiré de la première pièce,
comme c^était la coutume dans plusieurs des recueils poétiques
des Anciens. Ce titre exprime d’ailleurs avec assez de justesse la
disposition (faut-il dire Tinspiration ?) d’où sont nés presque
tous ces vers. 11 en est qui ont été composés sans doute à d’autres
instants de Tannée que ceux que le nom d’Août signale ; mais,
si Ton considère la saison morale de Tâme, on verra qu’ils sont,
en efTet, le fruit quelquefois, et plus souvent le passe-temps des
lents jours et des heures du milieu. Que ces heures ne paraissent
pas trop lentes et sommeillantes, c’est seulement ce que je désire. Si j’avais suivi
.mon vœu, ces vers, au lieu de paraître réu’
nis dans un petit volume à part et d’appeler sur eux une atten’
tion toujours redoutée, se seraient ajoutés et glissés à la suite
d’une édition in-8’ des ConsoUUiom, non pas dans le courant
de ce recueil dont la nuance est close et veut ne pas être rom’
pue, mais comme ...
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