Ponson du terrail corde du pendu ocr

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UU)VRESPE„KONS0NDU IERRAIL" -ROCAAIBOLE- 'TORDU PEINDI 'ADll PniTFMD - IIUDC nnnill UlMHruin. PONSON DU TERRAÏL ROGAMBOLE XY LA CORDE Î\TT "O TG^ "\T T\ TT JLJ ^>-S -«- JL-4 J» ii JLJ' IL,/ PARIS ÂRTKÈME FAYARD SÈdlteur du X.IVR.E POPULAIM S&- KS §0j SOT DIT SAIira-SOÏHASB Tous droits résenés ROCAMBOLE xv LA CORDE DU PENDU i L'écroulement du souterrain durait toujours. La voûte de la galerie se détachait pac fragments de blocs énormes. Le sol continuait à mugir et à trembler. On eût dit un de ces tremMements de terre qui ébrmtr lent les cités du nouveau monde, Vanda était tombée à genoux et priait. Pauline, suspendue au cou de Polyte, lui disait : — Au moins, nous mourrons ensemble I Milon hurlait de fureur et brandissait ses poings énor­ mes en répétant : • . — Ah ! lés gredins de iénians ! les propres à rien S les canailles ! Marmouset, lui, regardait le maître. Le maître était calme, debout, le front haut. 11 semblait attendre la fin de ce cataclysme avec la tranquillité d'un homme qui se sait au-dessus de la mort. Enfin, l'ébranlement s'apaisa. Le bruit cessa tout à coup et les blocs de roche ces­ sèrent de tomber. — En avant 1 dit alors Rocambole.% Vanda se redressa, l'œil en feu. — Ah 1 dit-elle, nous sommes sauvé3 ! — Pas encore, répondit-il. Mais marchons toujours. Le souterrain était obstrué de Mocs d,e roche énormes. Cependant, Rocambole, armé d'une pioche, se fraya le premier un passage au milieu de ces décoanhres. Ses compagnons, rassurés, le suivaient. Us firent ainsi une centaine de pas. Tout à coup, Roeamhole s'arrêta. g ROCAMBOLE Au milieu de la galerie, un objet volumineux venait S'attirer son attention. Oet objet était un tonneau. i&t ce tonneau était rempli de poudre. H était facile de s'en convaincre en voyant une mèche soufrée qui dépassait la bonde d'un demi-pied. Que faisait là ce tonmeatu ? Qui donc l'avait apporté ? ILes fénians connaissaient-ils donc aussi ce passage ? Marmouset s'était pareillement approché. ®t, comme le maître, il regardait avec étonnement le hax& et semblait se poser les mêmes questions. V&nda et les autres se trouvaient à une certaine dis­ tance. •Rocarobole dit enfin : *~ Il est impossible que las fénians aient apporté cela •— Qui voulez-vous que ce soit, alors, maître ? de­ manda Marmouset Rccambole tournait et retournait •auitour du tonneau, «Enfin, son front plissé se dérida ; un sourire revint à &as lèvres. *— Mes enfants, dit-il, nous n'étions pas nés le jour — En vérité 1 murmura' Marmouset. » cette poudre a deux cents ans, continua Rocam- hcâé. i— Est-ce possible ? — Voyez le tonneau, examinez-le. Le bois en est ver- g&aobi. et se déchiquette sous le doigt. e— C'est vrai, dit M armera sèt- s— Ne touche pas à la mèche, dit encore le maître, ser elle eaî tetenant sèche qu'elle tomberait en pous- — Et, dit Polyte, qui n'avait pas fait des études bien approfondies sur la matière, c'est de la poudre, je crois, ggs m'est pas méchante.. '*— Tu crois ? 3£f Rocambole regarda en souriant le gamin de Paris. — Dame î fit Polyte, une poudre si vieille doit être imitée. •— Tu te trompes. **• Ah ! =— Elle est dix fois plus violente que de la poudre aœve. : *- Bigre ï alors, il faut faire attention, s*- A quoi ? s— A ne pas y mettre le feu. s— Ef pourquoi cela? •'•.•• LA CORDE DU PENUU t - Mais, dame ! après oe qui vient de nous arriver ! -—.Laissons là cette poudre et marchons toujours, dit •Rocambole. Et il continua son chemin. Le souterrain allait toujours en s'abaissant, et le sol fuyait sous les pieds. - C'était là une preuve qu'on approchait de. plus en plus de la Tamise. Mais, tout à coup, Rocambole s'arrêta de nouveau. — Ah ! dit-il, voilà oe que je craignais. Le souterrain était fermé par un bloc de rochers qui s'était détaché de la voûte et remplissait l'office d'une porte. — (Prisonniers ! murmura Vanda, que son épouvante reprit. Rocambole ne répondit pas. H voyait sa dernière espérance s'évanouir. La route était barrée. Revenir en arrière serait tout aussi impossible.. - C'était s'exposer, du reste, à tomber aux mains des polioemen, qui, dans quelques minutes peut-être, la première stupeur passée, .envahiraient les souterrains découverts tout à coup et que la génération actuelle avait ignorés. — Allons ! dit Rocambole après un moment de silence, il faut vaincre ou mourir. — Je suis bien fort, dit Milon, mais ce n'est pas moi qui me chargerait do pousser ce caillou-là. — Si on pouvait le saper, dit Marmouset. — Avec quoi î Nous n'avons pas les outils néces­ saires — C'est vrai. — Et puis, c'est de la roche dure... — Ah !' dit encore Vanda, je le sens bien, nous mour­ rons ici. — Peut-être.... dit Rocambole. ^auline s'était de nouveau jetée au cou de Polyte. . Et Polyte lui disait : — Ne pleure pas ; tout n'est pas désespéré encore. Regarde cet homme comme il est calme... En effet, Rocambole était aussi tranquille en oe mo­ ment que s'il se fût encore trouvé dans le salon du gou­ verneur de Newgate. — Marmouset, dit-il enfin, et toi, Milon, écoutez^moi bien. — Parlez, maître. <— N'mtendez-vous pas un bruit sourd ? — Oui. 8 „ R0CAM30LE — C'est la Tamise, qui n'est plus qu'à une faible dis­ tance de nous. — Bon ! fit Milon. — Examinez maintenant la voûte de cette galerie. Elle est taillée dans le roc vif. — Oui, dit Marmouset, et c'est une roche vive qui nous déiend d aller plus loin. — Attendez donc, fit Rocambole. "Vous avez manié souvent, l'un et I autre, des armes à feu. — Parbleu ! dil Maimouset. —i Eh bien i suivez mon raisonnement. Supposons deux dnoses : la première, que cette galerie ejst tout près de la Tamise. — Ceci est sûr, dit Milon. <— Supposons encore qu'elle est comme un canon de fusil. -- Bon i fit Marmouset. — Et que cette roche que nous avons devant nous et :jui noua ferme le chemin, est un projectile. — Après ? dit Milon. — Nous avons la poudre, continua Rocambole. — Vous voulez faire sauter le rocher ? — Non pas, mais le projeter en avant. — Ah I — Et le chasser jusqu'au bout de la galerie, où il ren­ contrera la Tamise. — Cela .me parait difficile, dit Marmouset. — Pourquoi ? — Parce que la poudre, ne rencontrant point de tabe sn arrière, n'aura pas de point d'appui, et tout ce quo nous aurons gagné à cet effet sera de produire un nouvel écroulement dans la galerie qui nous enseveMra jette fois. — Marmouset a raison, dit Vanda. — Il a tort, dit froidement Rocambole. Alors, on se regarda avec anxiété. Mais lui, toujours calme, toujours froid, regarda Mar­ mouset et lui dit : — C'est la force de résistance qui te manque, n'est-ce pas î — Oui, la force dee que la poudre rencontre au '.oraerre, et qui lui permet de produire son expansion en avant. — Eh bien. 1 rien n'est plus simple à obtenir. — Ah 1 — Milon, toi et moi, nous allons pousser le baril de­ vant nous, et nous le coucherons contre le rocher, la mèche en arrière, bien entendu. — Et puis ? demanda Marmouset. LA CORDE DU PENiJU 9 — Puis, nous couderons les uns après les autres tous les Mocs plus petits qui obstruent ia galerie — Et nous élèverons une sorte de muraills derrière le tonneau, n'est-ce pas, maître 1 fit Milon — Précisément, et nous ferons cette muraille six fois plus épaisse que la roche qu il s'agit de pousser. — Et combien d'heures estimez-vous que va nous coûter un pareil travail ? — Six heures au moins — Mais, dit Vanda, avant six heures, avant une heure peut-être nous serons perdus ! — Et pourquoi cela ? — Parce que les policaman et les soldats vont envahir les souterrains. Rocamboie haussa les épaules. — D'abord, dit-il, l'écroulement complet de la salle dnculaire que nous avons laissée derrière nous nous protège. Ensuite, il est probable qu'on cous croira' morts. — Un bout de temps, six heures I dit Milon. Rocamboie se prit à sourire. — Tu trouves que «'est long ? — Dame I — Eh bien ! suppose que la muraille qu'il s'agit d'édi­ fier est construite. — Bon ! — Et qu'il ne nous reste plus qu'à mettre le feu au baril. — Eh bien? — 11 nous faudrait encans attendre sep* ou huit heures. Et comme on le regardait et que personne ne parais­ sait comprendre : — Le brait sourd que nous entendons, dit-D, nous prouve que nous sommes près de la Tamise. — Oui, dit Milon. — Et c'est l'heure de la mané» ; il faut done attendre que la Tamise ait baissé. — Pourquoi ? — Parce qwe le bloc de roche, au lieu d'être poussé en avant, rencontrerai! une force de résistance invin­ cible dans la ootanne d'air que le fleuve emprisonnera, tant qu'il ne sera pas descendu au-dessous de l'orifice du souterrain. — Tout cela est fort juste, dit Marmouset. Mais j'ai encore une objection à faire. — Voyons ? — Comment mettrons^nous le feu au baril, quand 10 ' R0CAMB0LE nous raierons emprisonné entre le Moc de roche et la muraille que nous' allons élever ? — An moyen de la mèche, que nous laisserons passer entre les pierres. — Mais elle sera trop courte. ~ Nous rallongerons avec nos chemises coupées en lanières. — Pas assez pouir que celui qui se dévouera... ~ Cela ne te regarde pas, dit Roc&mfoole. — Hein ? fit Marmouset. — Un seul hoEftme mettra le feu, et cet homme c'est moi ! — Qui ? Vous ! exclamèrent à la fois Milon, Vanda et Marmouset. — Moi, 'répéta-t-U 'tranquillement avec un' sourire hautain aux lèvres. Vous m'appelez le maître ; quand j'ordonne, vous devez obéir !... A l'œuvre !.... II Le maître avait parlé. •H fallait obéir. D'ailleurs, l'heure du péril était loin encore. Marnîoîuset dit à l'oreille de Milon : — Construisons toujours la muraille, nous verrons après. — Ça y est, dit Milon. Et on se mit à l'œuvre. ' En outre de Marmouset, de Milon, de Vanda, de Po- lyte et de Pauline, il y avait encore trois personnes dans le souterrain. L'une était le matelot Wiilianx celui que jadis l'homme gris avait terrassé
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