Anatole FranceLe Puits de sainte ClaireCalmann-Lévy, 1900 (pp. 135-244).À J. M. Rosny.VIIL’HUMAINE TRAGÉDIEΠᾶς δ’ὸδυνηϱὁς βίος ἀνθρώπων,ϰοῠ'ϰ ἒστι πόνων ᾰνάπαυσιςἀλλ’ὃ τι τοῦ ζῇν φὶλτερον, ἄλλοσϰότος ἀμπίσχων ϰρὐπτεινεφέλαις.(Eurip. Hipp. v. 190 et ….).IFRA GIOVANNIEn ce temps-là, celui qui, né d’un homme, était vrai fils de Dieu, et qui avait pris pour sa dame celle à qui pas plus qu’à la Mort nuln’ouvre la porte en souriant, le pauvre de Notre Seigneur Jésus-Christ, saint François, était monté au ciel. La terre, qu’il avait parfumée de ses vertus, gardait son corps nu et la semence de ses paroles. Ses fils spirituels se multipliaient parmi les peuples, car labénédiction d’Abraham était sur eux.Les rois et les reines ceignaient le cordon du pauvre de Jésus-Christ. Les hommes en foule cherchaient dans l’oubli de soi-même etdu monde le vrai contentement. Et, fuyant la joie, ils la trouvaient.L’ordre de Saint-François s’étendait sur toute la chrétienté ; les maisons des pauvres du Seigneur couvraient l’Italie, l’Espagne, lesGaules et les Allemagnes. Et une maison très sainte s’élevait dans la ville de Viterbe. Fra Giovanni y professait la pauvreté. Il vivaithumble et méprisé, et son âme était un jardin clos.Il eut, par révélation, la connaissance des vérités qui échappent aux hommes habiles et prudents. Et, bien qu’il fût ignorant et simple, ilsavait ce que ne savent point les docteurs du siècle.Il savait que le soin des richesses rend les hommes ...
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