VanghéliUne vie orientaleEugène-Melchior de Vogüé1880Édition de 1915Avant-proposIIIIIIIVVVIVIIVIIIIXXVanghéli : Avant-proposTollite lapidem... Lazare, veni foras !(Jean, XI.)Le cadre de ce récit s’est élargi pendant que je l’écrivais, en 1877. Tant d’images repassaient sur le miroir où j’avais voulu saisir unreflet de la vie levantine ! Il ne devait être, dans mon intention première, qu’un document pour l’étude de l’esprit oriental ; il fut esquisséaprès une discussion où l’on s’était efforcé de déterminer les caractères particuliers de cet esprit : elle avait roulé sur les erreurs quiégarent le politique et l’historien, quand ils jugent les orientaux avec notre mentalité occidentale.Mais avais-je alors le droit de me réclamer de cette dernière ? Peut-être en étais-je aussi éloigné que Vanghéli, après six années deséjour et de voyages en Turquie. Le vagabond Syrien et ses pareils étaient depuis longtemps mes compagnons fraternels, à uneépoque où je soupçonnais à peine « l’esprit parisien », où je venais seulement de prendre contact avec « l’âme russe ».Oserais-je contrarier ici les critiques qui firent l’honneur d’appliquer leurs facultés psychologiques à mes premiers travaux ? Ils m’ontcomposé une figure toute russe, ils ont ingénieusement expliqué la plupart de mes écrits par des influences slaves. Je laissais direavec admiration, parfois avec un sourire, oh ! très respectueux pour les critiques. Ils ne me persuadaient pas. Je savais trop ...
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