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DYNAMIQUES
CROISSANCE SYSTÈME RÉGIONALE PRODUCTIF 2ÉCONOMIQUES
Des groupes aux Systèmes Productifs
Locaux, des stratégies différentes
face à la concurrence internationale
La Picardie se caractérise par la forte
implantation de groupes français
et étrangers qui contrôlent 1 emploi sur 2
et 2 sur 3 dans l'industrie. À l'inverse,
les groupes picards ne représentent
que 10 % de l'emploi régional et les têtes
de groupes sont surtout localisées
dans l'Oise, reflet de la dynamique induite
par l'Île-de-France.
L'importance des centres de décision
extérieurs à la région est souvent perçue
comme un facteur de fragilité.
Or, s'ils ne créent pas d'emploi, les groupes
préservent une partie de l'emploi
en s'implantant par reprise d'établissement. Les entreprises appartenant à des groupes
français et étrangers ont de meilleurs résultats économiques que les entreprises
indépendantes, en particulier leur part de chiffre d'affaires à l'exportation est deux fois
plus importante pour les groupes français, quatre fois plus pour les groupes étrangers.
Pour faire face à un environnement de plus en plus concurrentiel, les PME se regroupent
en microgroupes (de moins de 500 salariés) drainant 3 entreprises en moyenne ;
d'autres formes de coopération entre entreprises se développent comme les systèmes
productifs locaux, qui permettent aux entreprises de s'adapter et de se renforcer
en mutualisant leurs ressources et leurs compétences.
La région dispose d'un dynamisme à l'international qu'elle doit développer pour conquérir
de nouveaux marchés.
PICARDIE : DIAGNOSTIC ET PERSPECTIVES
73DYNAMIQUESSYSTÈME PRODUCTIF2 ÉCONOMIQUES
1 Dans la région, les groupes français (non pi- du Royaume-Uni. Les salariés dépendant de grou-
cards) et étrangers sont bien plus présents qu'en pes français non picards sont employés par des
moyenne nationale. Ils emploient près d'un sala- groupes franciliens, loin devant les groupes du
rié sur deux, et près de deux sur trois dans l'in- Nord - Pas-de-Calais. Ils sont fortement représen-
dustrie. Bien que la région ait très peu de frontières tés dans la métallurgie et la transformation des
avec l'étranger, elle se situe au deuxième rang, métaux (Alcatel, Pechiney, Montupet SA), dans la
derrière l'Alsace, pour la part d'emplois contrôlés transformation de matières plastiques (Faurecia
par les groupes étrangers. La région attire ainsi Interieur Industrie), dans l'industrie des équipe-
des investisseurs étrangers, le plus souvent in- ments du foyer et dans l'industrie des produits
dustriels, et provenant principalement des États- minéraux : la fabrication de verre et d'articles en
Unis, d'Allemagne, des Pays-Bas, de Suisse et verre dans la région est réalisée en grande partie
par la Compagnie de Saint-Gobain dont le plus
grand établissement se trouve à Compiègne.
:
# Un tiers des têtes
2= de groupes picards dans l'Oise
En contrepartie de l'importance des groupes étran-&
gers, les salariés employés par des groupes ré-
gionaux sont bien moins nombreux qu'au niveau
=
national (10% contre 20%). La localisation des
& têtes de groupes picards s'inscrit dans une dyna- (
1Un groupe d’entreprises est un ensemble d’entreprises liées entre elles
par des participations au capital et parmi lesquelles l’une détient sur les
autres un pouvoir de décision.& * O
2 La tête de groupe est une entreprise qui contrôle au moins une autre
entreprise appelée filiale et qui n’est contrôlée par aucune autre société.
Le contrôle est défini par la détention de plus de 50 % des voix en
assemblée d’actionnaires. La localisation de la tête de groupe détermine
) 88 9 ! 6 la nationalité du groupe.
Les 10 plus grands groupes picards en 2003 (en effectif salarié français)
Tranche d'effectif Localisation
Raison sociale du groupe Activité
salarié français de la tête de groupe
COBEVIAL Plus de 3 000 La Chaussée-Tirancourt Industrie agroalimentaire
SUCRERIES ET DISTILLERIES DE L'AISNE 2 500-3 000 Origny-Sainte-Benoîte Industrie agroalimentaire
A NOVO 1 500-2 000 Beauvais Services aux entreprises
SOCIÉTÉ AUTONOME DE VERRERIES 1 000-1 500 Feuquières Industrie des biens de consommation
GROUPE K FINANCE 1 000-1 500 Albert Services aux entreprises
SOCIÉTÉ VERMANDOISE DE SUCRERIES 500-1 000 Estrées-Deniécourt Industrie agroalimentaire
PH FINANCE 500-1 000 Verberie Industrie des biens d'équipement
AGRO PICARDIE 500-1 000 Boves Commerce
S2F FLEXICO 500-1 000 Hénonville Industrie des biens intermédiaires
SOCIÉTÉ APPROVISION PROMOTION
ÉTUDES COMMERCIALES 500-1 000 Breuil-le-Sec Commerce
Source : Insee, Lifi 2003
PICARDIE : DIAGNOSTIC ET PERSPECTIVES
74DYNAMIQUES
CROISSANCE SYSTÈME RÉGIONALE PRODUCTIF 2ÉCONOMIQUES
mique induite majoritairement par l'Île-de-France, Les groupes,
et beaucoup moins par la région elle-même. En atout ou faiblesse pour la région ?
effet, un tiers des têtes de groupes picards se si-
La dépendance du tissu productif picard à l'égardtuent dans l'Oise. La zone d'Amiens n'occupe pas
des centres de décision extérieurs et notammentla première place en terme d'implantation de tê-
des groupes étrangers est souvent perçue commetes de groupe ni en termes de sièges sociaux puis-
un facteur intrinsèque de fragilité. Elle présenteraitque la zone du Sud-Oise concentre près de 23 %
des risques forts de délocalisations à l'étranger facedes têtes de groupes picards, contre seulement
à la mondialisation et donc une menace pour l'em-16% pour Amiens. En revanche, les groupes
ploi local : les groupes étrangers délocaliseraientamiénois contrôlent un plus grand nombre de sa-
un peu plus souvent parce qu'ils privilégieraient leurlariés que ceux du Sud-Oise (18 % de plus).
pays d'implantation dans le cas d'une réorganisa-
tion, les groupes français garderaient plus souvent Une région attractive
leurs unités de production en France. D'un autrepour les groupes
côté, confronté à une trop forte concurrence, un
groupe qui délocalise ne ferme pas forcémentLa forte implantation des groupes en Picardie est
la totalité de ses usines alors qu'une entreprise in-liée à son histoire, à sa géographie et à sa struc-
dépendante est contrainte de fermer complète-ture productive fortement tournée vers l'industrie.
ment. Mais rien ne permet d'affirmer que lesLa région dispose de nombreux atouts qui expli-
délocalisations sont liées au type d'unité : les en-quent l'attraction des grands groupes industriels.
treprises, qu'elles soient indépendantes ou non, ontElle offre de nombreux territoires, susceptibles
toutes la nécessité de rechercher la baisse desd'accueillir de grands établissements, une main-
coûts de production en prenant en compte les dif-d'œuvre ouvrière formée depuis longtemps aux
férences de fiscalité, de réglementations ou d'aidesmétiers industriels et une position géographique
des états… Dans tous les cas, le phénomène dede carrefour des échanges. Elle se situe en effet
délocalisation est certainement à relativiser et trèsà proximité des grands marchés de l'Île-de-France
peu de cas ont été recensés en Picardie sur la pé-et du Nord, et au carrefour des grands flux entre
riode 1995-2001 (voir encadrés page suivante). Celes pays européens. De plus, nombre des activi-
ne sont pas les délocalisations les premières res-tés caractéristiques de la Picardie sont fortement
ponsables de la perte d'effectifs industriels maisinternationalisées et attirent les investisseurs
bien la réorganisation des activités, en lien avecétrangers : chimie, matières plastiques et caout-
l'évolution des choix des consommateurs vers leschouc (BASF, Goodyear, Continental AG...), phar-
services, et la concurrence des pays émergents.macie, parfumerie, produits d'entretien (Colgate
De plus, les établissements sous contrôle de grou-Palmolive, Procter and Gamble Company...), in-
pes présentent des caractéristiques économiquesdustrie du papier… La région accueillait déjà dans
qui jouent en faveur de leur résistance à la concur-les années 1950 des implantations étrangères et
rence (marketing, innovationR