4
pages
Français
Documents
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
4
pages
Français
Documents
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
N° 1300 - JUIN 2010
Les salaires dans les entreprises
en 2008 : une hausse conséquente
contrebalancée par l’inflation
Stéphanie Depil et Roselyne Kerjosse,
Département de l’Emploi et des revenus d’activité, Insee
n 2008, un salarié à temps complet courants, soit une augmentation quasiment
identique à celle de 2007 (+ 3,3 %).du secteur privé et semi-public,
Cette hausse des salaires intervient cependantEgagne en moyenne 2 753 euros par
dans un contexte de forte résurgence de l’inflation.
mois en brut et 2 069 euros nets de tous
En effet, déduction faite de la hausse des prix à la
prélèvements à la source, en hausse de consommation en 2008 (+ 2,8 %), la progression
3,6 % en euros courants par rapport à des salaires nets moyens est ramenée à 0,7 % en
2007. Compte tenu de la forte hausse des euros constants, soit 1,1 point de moins que
l’année précédente (tableau 1).prix à la consommation (2,8 % en 2008) le
salaire net moyen a donc augmenté de
L’éventail des salaires reste stable
0,7 % entre 2007 et 2008 en euros cons-
Le salaire net médian, qui partage les salariés àtants, soit 1,1 point de moins qu’entre 2006
temps complet en deux groupes d’effectifs égaux,
et 2007. L’éventail des salaires reste globa-
s’élève à 1 655 euros par mois. Il reste de 20 %
lement stable : + 0,8 % pour le premier inférieur au salaire net moyen mais augmente légè-
décile, + 0,9 % pour la médiane et + 0,5 % rement plus vite (+ 3,8 % en euros courants et
+ 0,9 % en euros constants).pour le dernier décile.
En 2008, 10 % des salariés à temps complet (1erDu fait de la crise, la structure de l’em-
décile ou D1) ont gagné un salaire net mensuelploi du secteur privé s’est modifiée en
inférieur à 1 123 euros (tableau 2). En haut de
2008 : moins d’ouvriers et notamment d’ou- el’échelle (9 décile ou D9), 10 % disposent de plus
vriers non qualifiés, davantage de femmes. de 3 267 euros et les 1 % les mieux rémunérés (ou
eEn prenant en compte ces effets, le salaire 99 centile) bénéficient de plus de 7 890 euros. Le
er erapport entre le 1 et le 9 décile demeure égal àmoyen net à structure constante n’aug-
2,9, comme les cinq dernières années. L’évolutionmente que de 0,1 % en euros constants.
des salaires nets a été positive pour l’ensemble de
la hiérarchie salariale. Elle est un peu plus faible
erpour le 1 décile (+ 0,8 %) que pour la médiane
(+ 0,9 %). Il s’agit de la poursuite d’une évolutionEn 2008, un salarié travaillant en France (métro-
observée depuis 2005 (+ 0,8 % en moyennepole et DOM) à temps complet dans une entreprise
annuelle en euros constants pour le D1 contredu secteur privé ou semi-public gagne en moyenne
+ 1,1 % pour la médiane), en lien avec le ralentis-2 753 euros par mois en salaire brut (définitions) et
esement de la hausse du Smic. C’est le 9 décile qui2 069 euros en salaire net de tous prélèvements à
eaugmente le moins en 2008. Le 99 centilela source. Malgré le fort ralentissement de l’activité quant à lui de 1,1 % en 2008 (contreéconomique amorcé au printemps 2008, le salaire
2,8 % en 2007).net moyen affiche une hausse de 3,6 % en euros
Évolutions annuelles des salaires moyens pour les emplois à temps complet
en % en euros constants
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
1Salaire brut moyen 1,7 0,6 0,9 0,9 0,3 0,6 1,1 1,0 1,7 0,6
Salaire moyen net de prélèvements 1,6 0,5 1,1 0,6 – 0,3 0,0 1,0 0,4 1,8 0,7
Salaire brut moyen à structure constante 1,1 0,0 0,2 0,1 – 0,2 0,2 0,9 0,8 1,4 0,0
Salaire moyen net de prélèvements à structure constante 1,0 – 0,1 0,4 – 0,2 – 0,8 – 0,4 0,8 0,2 1,5 0,1
2Incidence des effets de structure sur le salaire net 0,6 0,6 0,7 0,8 0,5 0,4 0,2 0,2 0,3 0,6
Pour mémoire : indice des prix à la consommation 0,5 1,7 1,7 1,9 2,1 2,1 1,8 1,6 1,5 2,8
1. Les variations des rémunérations non soumises à cotisations sociales (participation, intéressement) sont prises en compte dans les évolutions
du salaire brut moyen seulement à partir de l'évolution 2001/2002.
2. Voir Définitions.
Champ : salariés à temps complet du secteur privé et semi-public, France.
Source : Insee, DADS fichier semi-définitif.
INSEE
PREMIERE Distribution des salaires mensuels nets de tous prélèvements en 2008 et 0,4 %. Ce sont les rémunérations des
évolution entre 2007 et 2008 en euros constants cadres qui, après trois années favora-
bles, pâtissent le plus de ce contexte deEnsemble Hommes Femmes
crise, avec une baisse de 0,7 %. Cette
Salaire net Évolution Salaire net Évolution Salaire net ÉvolutionDéciles
évolution, plus cyclique, des rémunéra-2008 2007-2008 2008 2007-2008 2008 2007-2008
(euros) (%) (euros) (%) (euros) (%) tions des cadres trouve largement son
origine dans la part variable du salaireD1 1 123 0,8 1 170 1,1 1 064 0,6
D2 1 261 0,9 1 316 1,3 1 188 0,6 plus élevée que la moyenne.
D3 1 382 1,0 1 446 1,3 1 287 0,7 Les salaires moyens des cadres bais-
D4 1 509 1,0 1 580 1,3 1 392 0,6
sent notamment dans les activités finan-
D5 ou Médiane 1 655 0,9 1 734 1,2 1 517 0,5
cières et immobilières (respectivementD6 1 836 0,9 1 927 1,2 1 674 0,5
de – 4,6 % et – 3,9 % en euros cons-D7 2 078 0,8 2 196 1,0 1 883 0,4
D8 2 466 0,7 2 640 0,8 2 178 0,5 tants) après une hausse particulière-
D9 3 267 0,5 3 563 0,6 2 754 0,6 ment importante dans la finance en
Moyenne 2 069 0,7 2 219 0,9 1 795 0,5
2007. En revanche, le salaire moyen des
Lecture : En 2008, 10 % des salariés à temps complet du secteur privé et semi-public gagnent un salaire mensuel net inférieur à ouvriers augmente davantage en euros
1 123 euros.
constants que la moyenne dans lesChamp : salariés à temps complet du secteur privé et semi-public, France.
Source : Insee, DADS fichier semi-définitif. secteurs qui connaissent une forte
baisse d’effectifs : dans les services aux
Hausse des salaires sur fond eau 4 trimestre 2008, le volume de travail entreprises y compris intérim (+ 3,2 %)
de crise économique : une temporaire est à son plus bas niveau et dans l’industrie automobile (+ 1,8 %).
contradiction apparente depuis 1999. Or, ces emplois intérimai- Ces augmentations sont, là encore, très
res sont pour les trois quarts d’entre eux largement le résultat d’un effet méca-
La hausse modérée des salaires des emplois d’ouvriers. La baisse des nique : c’est, en effet, principalement la
moyens du secteur privé intervient dans effectifs d’ouvriers est également à relier baisse de l’emploi des ouvriers les moins
un contexte de crise économique à la forte destruction d’emplois observée qualifiés qui provoque la hausse du
apparue mi-2008. Le produit intérieur dans l’industrie en 2008. salaire moyen ouvrier. Dans les services
ebrut (PIB) se replie dès le 2 trimestre et Ainsi, la structure des salariés s’est aux entreprises, cette augmentation est
ecette contraction s’aggrave au 4 modifiée entre 2007 et 2008 : la part des liée au contexte particulier de l’intérim en
trimestre. Au total, le PIB s’accroît de ouvriers a diminué au profit des cadres. 2008. En effet, dans ce secteur, la
0,2 % en volume en moyenne en 2008 Ces changements contribuent pour hausse constatée en 2008 est de 5,4 %
contre 2,4 % en 2007. En lien avec le 0,6 point à la hausse du salaire net pour le salaire moyen des intérimaires.
ralentissement de l’activité économique, moyen entre 2007 et 2008 et cet effet de Si l’on ne prenait pas en compte l’intérim,
le taux de chômage au sens du BIT structure est le plus important depuis la hausse du salaire moyen de l’en-
repart à la hausse début 2008 après 2002. À structure constante, c’est-à-dire semble des ouvriers serait ainsi ramenée
deux années de baisse. Enfin, l’emploi à répartition identique des effectifs par de 1,3 % à 0,8 %.
es’ajuste également à compter du 2 secteur d’activité, tranche d’âge, sexe et
trimestre 2008, avec une chute des catégorie socioprofessionnelle, le salaire
Évolutions des déciles de salaires
effectifs du tertiaire marchand. L’intérim, moyen, exprimé en euros constants, a
mensuels nets entre 2007 et 2008 par
principal vecteur d’ajustement de l’em- quasiment stagné en 2008 (0,0 % pour le
catégorie socioprofessionnelle
ploi à l’activité économique est à l’origine salaire brut et + 0,1 % pour le salaire net),
% en euros const