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N° 848 - MAI 2002
Prix : 2,20€
Le commerce en 2001
Ralentissement
Sylvie Bernadet, Catherine Berthier, Anne Gouëzel-Jobert et Bruno Lutinier,
division Commerce, Insee
n 2001, dans le commerce de dé- 610 000 entreprises commerciales
tail, l’emploi demeure dynamique. Le commerce est l’activité principale deEMais le volume du chiffre d’affai- 610 000 entreprises, dont près de la moitié sont
des entreprises individuelles. Plus de quatreres progresse moins qu’en 2000 : 2,1 %
salariés sur dix du commerce de détail ou ducontre 3,5 %. Ce ralentissement touche en
commerce et réparation automobile travaillent
particulier les grandes surfaces alimen- dans une entreprise comptant moins de dix
salariés.taires, qui vendent plus du tiers des pro-
Chaque année, 70 000 entreprises commercia-duits : + 1,4 % en volume, alors que leur
les se créent ; ce nombre diminue légèrement
rythme annuel a dépassé 3 % pendant depuis 1994. Les défaillances d’entreprises
cinq ans. Le commerce de gros marque le commerciales, qui ne sont qu’une partie des
cessations, voisinent les 10 000 en 2001.pas : en 2001, il n’est plus soutenu par les
Depuis deux ans, elles reculent, plus nettement
ventes de biens d’équipement profes-
que dans l’ensemble des entreprises. Néan-
sionnel. Parmi ces biens, le matériel infor- moins, comme dans tous les secteurs compre-
nant de nombreuses petites entreprises, lematique subit un coup d’arrêt après sept
renouvellement démographique est rapide :années de forte expansion. Le secteur
près de 40 % des entreprises commerciales
du commerce et réparation automobile créées en 1996 n’existent plus trois ans plus
tard. Pour les générations d’entreprises desaffiche une hausse de 5,2 % de son chiffre
années 1994 à 1996 (graphique 2), le risque ded’affaires en volume, en grande partie
disparaître a été le plus grand au cours de la
grâce à la vigueur des ventes de véhicu- première année. Il est resté élevé les années
les automobiles. suivantes. Cependant, les entreprises créées
en 1996 ont jusqu’à présent mieux survécu que
celles des deux générations précédentes.
En fin d’année 2001, le commerce emploie
Le chiffre d’affaires des secteurs commer-
2 950 000 salariés et environ 360 000
ciaux et de l’artisanat commercial (boulange-non-salariés. En outre, l’artisanat commercial
ries, pâtisseries et charcuteries) dépasseemploie 220 000 personnes, dont 54 000
non-salariés, dans quelque 51 000 boulange-
ries, pâtisseries et charcuteries. Depuis 1995, l'emploi salarié*
Au cours de l’année 2001, l’emploi salarié aug- du commerce ne cesse de progresser
mente fortement, + 62 000 (graphique 1). La
quasi-totalité de cette hausse provient du com- Effectifs salariés trimestriels, en milliers
3 000merce de détail : + 61 000 salariés, soit + 4,1 %
(en glissement), encore davantage que les 2 900
années précédentes. L’emploi augmente tout
2 800
particulièrement en fin d’année, période de
2 700préparatifs du passage à l’euro.
A contrario, dans le commerce de gros et le 2 600
commerce automobile, l’emploi progresse net-
2 500
tement moins vite en 2001 qu’en 2000. Au
2 400total, l’emploi salarié dans le commerce aug-
2 300mente pour la huitième année consécutive, et
cette fois davantage (+ 2,2 %) que dans 2 200
l’ensemble de l’économie (+ 1,5 %).
2 100
Dans le commerce de détail, le temps partiel
est fréquent : il touche le tiers des salariés. En
moyenne, dans ce secteur, 100 salariés occu-
* En nombre de postes. Données corrigées des variations saisonnières.
pent l’équivalent de 89 emplois à temps plein,
Note : raccord de deux séries (une série en NAP jusqu'en 1993 et une
contre 96 dans le commerce de gros et le com- série en NAF depuis).
merce automobile. Source : comptes du Commerce, Insee
31/12/79
31/12/85
31/12/91
31/12/97
31/12/01
INSEE
PREMIERE1 000 milliards d’euros. Il se répartit 13 % du chiffre d’affaires pour les faveur pour les achats de proximité, en
entre le commerce de détail, 32 % du supermarchés et 10 % pour les hyper- lien avec le vieillissement de la popula-
total avec l’artisanat commercial, le marchés. tion et la réduction de la taille des famil-
commerce de gros, 53 % et le com- Sur les autres produits, la croissance les. Ils modernisent en outre leur parc et
merce et réparation automobile, 15 %. des hypermarchés ralentit en volume mènent une politique très active de fidé-
Les ventes de marchandises génèrent depuis 2000, après les efforts promo- lisation du client.
pour près de 180 milliards d’euros de tionnels consentis à la fin des années
marges commerciales. La production de quatre-vingt-dix, et malgré la modernisa-
services ne cesse de se développer : tion du parc. Les ventes d’habillement
Dynamismeelle atteint 60 milliards d’euros. La pro- par exemple croissent moins vite dans
duction de biens est d’environ 20 mil- les hypermarchés que dans le reste du des détaillants spécialisés
liards d’euros ; elle est essentiellement commerce de détail. À la différence des
Concurrent des hypermarchés sur lesle fait de l’artisanat commercial et du années précédentes, les ventes de ser-
produits non alimentaires, le commercecommerce de gros. vices soutiennent peu l’activité des
spécialisé résiste en 2001. Son dyna-hypermarchés.
misme perdure : + 3,8 % en 2001, àL’activité des supermarchés progresse
moins qu’en 2000, mais davantage peine moins que les 5 % des troisCommerce de détail :
années précédentes. Soutenu par lacependant que celle des hypermarchés.ralentissement pour les grandes
demande des ménages, le commerceLes ventes sont plus régulières en cours
surfaces alimentaires non alimentaire spécialisé regagne und’année du fait de la part importante
peu des parts de marché concédées auxoccupée par l’alimentaire. Les super-
En 2001, le chiffre d’affaires de marchés bénéficient d’un regain de grandes surfaces dans la distribution
l’ensemble du commerce de détail et de non alimentaire depuis 1995 (tableau 2).
l’artisanat commercial s’accroît de 4,1 % Dans l’habillement et la chaussure, les Plus forte chance de survie pouren valeur, moins qu’en 2000 (+ 5,7 %). commerçants spécialisés progressent
les entreprises nées en 1996Les produits alimentaires, en particulier davantage que les années passées. Ils
Probabilité de survivre au moins un an de plus selon l’âge dela viande, subissent de fortes hausses s’appuient sur la reprise de la consom-
l’entreprise (années de création 1994, 1995 et 1996)de prix. Les prix de certains autres pro- mation des ménages. Quoique
Probabilité, en %duits de consommation courante aug- 92 modeste, celle-ci se prolonge pour la
1994mentent. En revanche, ceux de l’énergie deuxième année, après une longue
1995et des biens durables se replient forte- 90 période de repli.1996
ment. Au total, la hausse en volume du Le chiffre d’affaires du commerce spécia-
chiffre d’affaires du commerce de détail 88 lisé en électroménager et radio-télévision
et de l’artisanat atteint 2,1 % en 2001, augmente, peu touché par le ralentisse-
86alors qu’elle s’élevait à 3,5 % en 2000. ment de la consommation des ména-
L’activité des grandes surfaces alimentai- ges : celle-ci faiblit après trois années de
84res (hypermarchés, supermarchés, maga- forte croissance.
sins populaires) ralentit, après deux L’activité des pharmacies reste vive,
82années de forte croissance (tableau 1). comme depuis quatre ans. Les achats
Les grandes surfaces représentent un des ménages en médicaments demeu-
80peu plus de 42 % des ventes du com- 01 2 3 4 rent soutenus, même s’ils ralentissent
Âge de l’entreprise (en années)merce de détail et de l’artisanat commer- après une pointe en 2000.
Lecture : 82 entreprises sur 100 nées en 1996 exerçaientcial. Le parc s’est peu modifié en 2001,
toujours une activité au bout de la première année. C’était leles ouvertures et les extensions de
cas de 80,7 parmi 100 nées en 1994. En outre, plus les entre-
magasins restant soumises à autorisa- prises avancent en âge, plus leur probabilité de survivre une Seuls les grossistes en biens
tion. Les hypermarch