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N° 1294 - MAI 2010
LescomptesdelaNationen2009
Une récession sans précédent depuis l’après-guerre
Guillaume Houriez, Vladimir Passeron, Adrien Perret,
département des Comptes nationaux, Insee
n 2009, le produit intérieur brut premier trimestre 2009. Même si l’économie
croît à nouveau depuis le printemps 2009, lerecule de 2,6 % en moyenne
décrochage n’est pas résorbé : l’activitéEannuelle, après + 0,2 % en 2008 et
demeure fin 2009 à un niveau proche de celui
+ 2,4 % en 2007. Corrigée du nombre de
observé trois ans auparavant. Sur l’année, la
jours ouvrables, la baisse est un peu production manufacturière recule de 12,1 %,
moindre (– 2,5 %). Entamée au printemps après un repli de 1,7 % l’an passé ; toutes les
2008, la contraction de l’activité s’est grandes branches participent à cette chute. La
production énergétique baisse fortement et l’ac-accentuée en fin d’année 2008 et au
tivité dans la construction se contracte (– 5,1 %premier trimestre 2009. La demande des
après – 0,7 %). L’ampleur de la diminution
entreprises chute du fait à la fois d’un
de la production de services principalement
décrochage de leurs investissements et marchands est inédite depuis l’après-guerre
d’un déstockage massif. Les flux (– 2,1 % après + 0,7 %), en particulier dans les
d’échanges extérieurs se contractent services aux entreprises et dans les transports.
fortement. En revanche, la consomma-
tion des ménages résiste et celle des
L’investissement chute,
administrations publiques accélère sous
les entreprises déstockent
l’effet du plan de relance. Le pouvoir
massivement tout au long de l’année
d’achat des ménages progresse, notam-
ment grâce à la baisse de l’inflation ; leur
L’investissement de l’ensemble des agents
taux d’épargne augmente. Le taux de chute en 2009 (– 7,1 % après + 0,5 % en 2008).
marge des sociétés non financières se Jusqu’alors, la plus forte baisse avait eu lieu lors
de la récession de 1993 (– 6,2 %). Seul l’investis-replie. La valeur ajoutée des sociétés
sement des administrations publiques résiste etfinancières rebondit.
croît même légèrement (+ 0,5 % contre – 2,8 %
en 2008), sous l’effet du plan de relance. L’inves-
tissement de l’État accélère nettement ; celui desEn 2009, en données brutes, l’économie fran-
collectivités locales recule faiblement, commeçaise recule de 2,6 %, après + 0,2 % en 2008.
c’est souvent le cas en période post-électorale.C’est la récession la plus importante depuis
L’investissement des ménages, constitué pourl’après-guerre : la baisse du PIB avait atteint
l’essentiel d’achats de logements neufs, recule– 1,0 % en 1975 et – 0,9 % en 1993. Entamée
de 8,7 % (après – 2,7 % en 2008). L’investisse-au printemps 2008, la contraction de l’activité
ment des entreprises non financières ses’est accentuée en fin d’année 2008 et au
Contributions à l'évolution du PIB en volume
en %
3,0
2,0
1,0
Produit intérieur brut (PIB)
0,0
Consommation
–1,0 Investissement
Solde du commerce extérieur
–2,1
Variation de stocks
–3,1
2005 2006 2007 2008 2009
Source : Insee, comptes nationaux, base 2000.
INSEE
PREMIEREcontracte (– 8,0 % après + 2,4 %), particu- comme celui des importations (– 10,7 % des dépenses de transport et dans les
lièrement en biens d’équipement et en après + 0,6 %). Avec la récession hôtels-cafés-restaurants.
construction. mondiale, la forte contraction de la Les dépenses de consommation des
Comme lors des précédentes phases de demande adressée à la France est le administrations publiques, soutenues par
fort ralentissement ou de récession, les facteur principal de la chute des exporta- le plan de relance, accélèrent à + 2,7 %
entreprises déstockent massivement. tions, notamment en produits manufactu- après + 1,7 %, soit la plus forte progres-
Alors même que les perspectives se rés et en produits pétroliers raffinés. Dans sion depuis 1993 (pour plus de détails sur
dégradaient, tant pour la demande que le même temps, le recul de la demande les comptes des administrations publi-
pour les prix de vente, l’aggravation de la intérieure française (– 2,4 % en 2009 après ques en 2009, cf. bibliographie).
crise financière à l’automne 2008 les a + 0,5 %) entraîne celui des importations,
conduites à limiter au maximum leurs particulièrement de produits manufacturés
Le pouvoir d’achatbesoins de trésorerie. À lui seul, le et de pétrole brut. En valeur, le solde exté-
déstockage réduit le PIB de 1,9 point sur rieur se redresse légèrement tout en des ménages accélère
l’année (– 0,3 point en 2008). restant déficitaire, à – 1,9 point de PIB. sous l’effet de la désinflation
En 2009, le revenu disponible des ména-Les échanges extérieurs
La consommation des ménages ges ralentit à + 1,0 %, après + 3,2 % en
se contractent fortement
résiste, celle des administrations 2008. Cependant, dans le même temps,
En 2009, les échanges extérieurs de biens le prix de la dépense de consommationpubliques accélère
comme de services se contractent forte- des ménages ralentit plus encore (– 0,6 %
ment. La contribution du commerce exté- Les dépenses de consommation des après + 2,9 %), si bien que le pouvoir
rieur à la croissance est légèrement ménages progressent de nouveau en d’achat des ménages accélère : il
négative, à – 0,2 point (après – 0,3 point en 2009 (+ 0,6 %, après + 0,5 % en 2008). Les progresse de 1,6 % contre + 0,4 % l’an
2008). Le recul des exportations en volume achats de produits manufacturés renouent passé. Cette évolution est mesurée pour
(– 12,4 % après – 0,5 % en 2008) est sans avec la croissance (+ 0,8 % après – 0,2 %), l’ensemble des ménages. Le pouvoir d’achat
précédent depuis l’après-guerre, tout sous l’effet des achats d’automobiles. Avec au niveau individuel, c’est-à-dire rapporté
lamiseenplacedudispositifde«primeà au nombre total d’unités de consomma-
la casse », ces achats sont en effet parti- tion dans la population, progresse pour
Encadré 1
culièrement dynamiques (+ 4,7 % après sa part de 0,8 %, après un recul en 2008
Révisions du PIB en volume – 4,1 %). Les dépenses alimentaires (– 0,4 %).
s’accroissent quelque peu. Celles en En valeur, le ralentissement de 2,2La publication du compte provisoire de
l’année 2009 s’accompagne d’une révi- énergie diminuent (– 1,9 %), malgré un points du revenu disponible des ména-
sion des données publiées l’an passé début d’année rigoureux sur le plan clima- ges est imputable à la décélération des
pour 2007 et 2008 (publication des tique. Les dépenses des ménages en revenus nets d’activité (contribution de
comptes de la Nation du 15 mai 2009). La services progressent de nouveau modéré- – 2,3 points) et des revenus du patri-
croissance du PIB en volume est ainsi ment (+ 0,8 % après + 0,7 %). La hausse moine (– 1,5 point). En revanche, le
revue en hausse sur 2007, de + 0,1 point,
des dépenses de loyers et de services recul des impôts sur le revenu et l’accé-
à + 2,4 % (compte définitif), et en baisse
financiers fait plus que compenser le recul lération des prestations sociales
sur 2008, de – 0,2 point, à + 0,2 %
(compte semi-définitif). S’agissant de
2009, la présente publication fournit la Le PIB et les opérations sur biens et services
première évaluation de l’évolution
Évolution en volume
annuelle brute du PIB, à – 2,6 %. Une
aux prix de l’année 2009
première estimation, à – 2,2 %, avait été précédente (en %)
publiée le 12 février 2010 à l’occasion
Prix En Contribution à
des premiers résultats des comptes
2007 2008 2009 évolution milliards la croissance
trimestriels pour le quatrième trimestre (en %) d’euros du PIB
de 2009. Méthodologiquement, cette
Produit intérieur brut (PIB) 2,4 0,2 – 2,6 0,5 1 907,1 – 2,6
estimation était