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N°899- MAI 2003
PRIX : 2,20€
Les comptes financiers
de la Nation en 2002
Taux d’endettement en baisse pour
les entreprises, en hausse pour les ménages
Dominique Durant, Banque de France
lors que les incertitudes sont très La chute des cours boursiers pèse
fortes sur les marchés boursiers, sur les opérations transfrontièresAles émissions d’actions se contrac-
L’envol des cours boursiers sur les marchéstent, de même que les prises de participa-
européens à partir de 1999 avait favorisé pen-
tions transfrontières. Néanmoins, les flux
dant trois années consécutives de très impor-
nets de participations entre entreprises tantes émissions nettes d’actions et
résidentes non cotées se maintiennent à accompagné de nombreuses opérations de
fusion-acquisition, notamment avec des entre-leur niveau de l’année précédente, contri-
prises étrangères. En 2002, le CAC 40 perdbuant à la recomposition de leur capital.
33,7 % de sa valeur au cours de l’année etLes sociétés non financières diminuent
chute de 56 % par rapport aux niveaux les plus
très fortement leurs émissions nettes
élevés de septembre 2000. Les émissions net-
d’obligations et de titres de créances né- tes d’actions et autres participations par les
gociables. L’État, en revanche, accroît entreprises françaises reviennent à des
niveaux plus modestes (79,4 milliards d’eurosnettement ses émissions d’obligations et
après 87,5 en 2001 et 134,7 en 2000). Poursurtout de bons du Trésor. Tous bénéfi-
l’essentiel, les émissions réalisées en 2002ciaires confondus, le crédit bancaire
concernent le capital d’entreprises non cotées,
augmente au même rythme que l’année
les émissions nettes de valeurs cotées étant
précédente. Les flux de crédits aux ménages, pratiquement taries.
notamment immobiliers, sont plus impor- Les acquisitions des non-résidents représen-
tent seulement un quart du total des émissionstants qu’en 2001. Ils baissent par contre
des résidents (19,4 milliards d’euros) contrepour les sociétés non financières qui, rédui-
plus du tiers l’année précédente et près dessant leurs investissements productifs et
deux tiers en 2000. Réciproquement les entre-
leurs stocks, amorcent la décrue de leur
prises résidentes réduisent encore leurs acqui-
taux d’endettement. Les placements des sitions à l’étranger (41,7 milliards d’euros après
ménages restent substantiels et conti- 60,3 en 2001). Les deux tiers de ces investis-
sements sont réalisés en dehors de la zonenuent à se porter pour leur plus grande
euro alors qu’ils s’orientaient quasi intégrale-part vers les produits d’assurance-vie
ment dans cette zone en 2001. Au contraire,les moins risqués, et dans une moindre
les prises de participations entre entreprises
mesure vers les comptes sur livrets.
françaises augmentent (43,7 milliards d’euros
après 39,1 en 2001). Au total, la chute des
cours boursiers met un frein aux acquisitions
Dans un contexte de ralentissement écono- transfrontières sans geler les opérations de
mique général, de forte volatilité des cours recomposition du capital au sein des entrepri-
boursiers et d’attentisme provoqué par les ses françaises non cotées.
incertitudes politiques internationales, la plu- Les performances des Organismes de place-
part des flux de financements de marché ment collectif en valeurs mobilières (OPCVM)
-émissions d’actions et de titres de dette (obli- non monétaires, qui investissent essentielle-
gations et titres de créance négociables) par ment en actions et obligations et dont la valeur
les entreprises, émissions de titres d’OPCVM des parts reflète celle du portefeuille, sont
non monétaires- se réduisent en 2002. médiocres en 2002. À la suite d’une baisse de
INSEE
PREMIEREla demande pour leurs propres titres, ils Seuls les investisseurs financiers compagnies d’assurance restent le pre-
modèrent leurs achats nets d’actions résidents soutiennent la demande, en mier secteur acquéreur d’obligations
(20,4 milliards d’euros après 36,5 mil- particulier les banques, qui opèrent (39,5 milliards d’euros après 31,2) : les
liards en 2001). De la même manière, des acquisitions substantielles (25,5 contrats dont le capital est exprimé en
les sociétés d’assurance sont confron- milliards d’euros après -1,9 milliard). Les euros, qui ne présentent donc aucun
tées à une chute de 31 % du chiffre
d’affaire sur les contrats dont le capital Flux d’actions, d’obligations et de titres d’OPCVM*
est exprimé en unités de compte en milliards d’euros
(c’est-à-dire en nombre de parts) et qui 2000 2001 2002
sont investis majoritairement en actions
Actions 324,4 162,8 133,0
et OPCVM actions. Elles procèdent ainsi
Emissions nettes
à des ventes nettes (-10,4 milliards
Résidents 134,7 87,5 79,4
d’euros après +11,4 milliards) (tableau 1). dont : Etablissements de crédit, assurances 5,8 -1,9 3,8
Sociétés non financières 119,4 88,7 75,1
Reste du monde 189,8 75,3 53,6
L’État redevient le principal Acquisitions nettes
Résidents 239,1 132,7 113,6emprunteur sur le marché
dont : Etablissements de crédit 36,7 -10,0 37,8
des obligations Assurances 20,6 11,4 -10,4
OPCVM non monétaires 30,6 36,5 20,4
Après avoir réduit pendant trois ans ses Administrations publiques -2,7 0,5 -6,4
Ménages -4,8 5,3 14,4émissions obligataires nettes, l’État,
Sociétés non financières 129,1 56,7 60,3confronté à un besoin de financement
Reste du monde 85,3 30,1 19,4
accru, redevient le principal emprun-
Souscriptions de titres d’OPCVM 116,8 88,7 86,5teur résident sur ce marché avec 35,3
OPCVM monétaires 31,1 43,0 45,3milliards d’euros d’émissions nettes. Les
dont : Ménages -3,0 6,3 2,6administrations publiques hors État se
Sociétés non financières 9,6 16,4 17,4
désendettent (- 5,4 milliards d’euros).
Assurances 4,2 7,9 6,2
Les sociétés non financières et notam- OPCVM monétaires 12,7 9,2 15,3
ment France Télécom, avaient emprunté Autres OPCVM 85,8 45,8 41,1
dont : Ménages 16,4 6,7 -2,5en 2001 des montants exceptionnelle-
Sociétés non financières -7,9 0,9 12,5ment élevés sous forme de titres longs.
Assurances 35,7 7,4 5,7
Elles reviennent à des émissions nettes
OPCVM non monétaires 22,3 15,9 6,3
beaucoup plus faibles (2,1 milliards
Obligations 55,9 104,8 82,2
d’euros après 35,4 milliards d’euros).
Emissions nettesGlobalement, le financement obligataire
Résidents 31,7 68,5 41,7
est plus affecté que les financements
dont : Etablissements de crédit 2,3 8,3 8,6
bancaires ou par titres de créances Administrations publiques 21,5 22,4 29,9
négociables car le faible niveau des taux Sociétés non financières 3,3 35,4 2,1
Reste du monde 24,2 36,3 40,5obligataires semble dissuader les inves-
tisseurs non financiers et les OPCVM Acquisitions nettes
Résidents 5,0 57,1 55,8monétaires (graphique 1).
dont : Etablissements de crédit -14,9 -1,9 25,5
OPCVM non monétaires 17,0 -0,1 0,2 Taux d’intérêt de 1986 à 2002
Assurances 1,9 31,2 39,5
Reste du monde 50,9 47,7 26,4
Titres de créances négociables 95,7 98,0 91,7
Émissions nettes
Résidents 50,8 68,3 70,9
dont : Etablissements de crédit 13,3 36,5 40,8
Administrations publiques 10,2 11,7 28,6
Sociétés non financières 28,0 20,9 0,0
Reste du monde 44,9 29,7 20,7
Achats
Résidents 57,3 43,3 47,6
dont : Etablissements de crédit -2,9 20,0 -0,4
Sociétés non financières 41,0 0,7 5,0
OPCVM non monétaires 10,4 -6,3 8,9
OPCVM monétaires -0,3 35,2 37,0
Reste du monde 38,4 54,7 44,0
Taux à court terme : taux au jour le jour sur le marché inter-
Total 592,9 454,3 393,3
bancaire -TMM
Taux à long terme : taux des emprunts d'État à long terme - TME *Organismes de placement collectif en valeurs mobilières
Source : Banque de France Source : Comptes nationaux, Banque de France (Sesof)
INSEE - 18, BD ADOLPHE PINARD - PARIS CEDEX 14 - TÉL. : 33 (1) 41 17 50 50
Moyennes mensuelles (en %)
15
14
13
12
11
10
9
taux de long terme
8
7
6
5
4
3
2 taux de court terme
1
0
1986
1988
1990
1992
1994
1996