Les groupes dans le commerce : une présence croissante

N° 1115 - JANVIER 2007
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Les groupes dans le commerce :
une présence croissante
Annette Kadjar, département des Activités tertiaires, Insee
uatre groupes de sociétés sur dix Fin 2003, 40 % des groupes de sociétés, soit
13 800 groupes, ont au moins une filiale danspossèdent une implantation
les secteurs commerciaux ; 30 %, soit 10 400Qcommerciale. Les groupes de so-
groupes, emploient la plus grande partie de
ciétés concentrent la moitié des effectifs
leurs salariés dans les secteurs commerciaux
et de la valeur ajoutée du commerce. et peuvent donc être considérés comme des
Cette présence des groupes de sociétés groupes commerciaux (définitions). Cette
dans le commerce s’est renforcée de fa- forme d’organisation est ainsi très fréquente
dans le commerce, lequel représente 15 % desçon notable sur la période 1994-2003, en
effectifs salariés et 25 % des sociétés de l’en-s’accompagnant d’un accroissement de
semble de l’économie.
la présence étrangère. Au total, la
Au total, en 2003, 4,6 % des sociétés commer-
concentration financière augmente sur la ciales (27 000, hors artisanat commercial),
période récente. appartiennent à un groupe (tableau 1). Cette
Les trois quarts des groupes implantés proportion est équivalente dans les services
marchands (4,3 %) mais nettement plus fortedans le commerce sont spécialisés sur
dans l’industrie (9,8 %). Cependant, comme lesleur cœur de métier. Ces groupes
sociétés commerciales contrôlées par des
commerciaux emploient 89 % de leurs ef-
têtes de groupe comptent parmi les plus gran-
fectifs dans des activités commerciales. des de leur secteur, elles pèsent beaucoup
Leur taille est très variable : les dix plus plus en termes de chiffre d’affaires. En effet, les
grands emploient autant d’effectifs que deux tiers du d’affaires total du
commerce (hors artisanat commercial) sontles 10 000 micro-groupes de moins de 500
sous contrôle des groupes. Dans le commercesalariés.
de détail en grande surface à prédominance
alimentaire, les groupes réalisent plus des trois
quarts du chiffre d’affaires total.
Les groupes de sociétés sont très présents En termes d’emploi comme de valeur ajoutée,
dans le commerce. Ils rassemblent des socié- l’importance des groupes est tout aussi signifi-
tés fortement liées financièrement qui mettent cative, bien qu’un peu moins marquée qu’en
en œuvre une stratégie commune ; ce faisant, termes de chiffre d’affaires (tableau 1 et gra-
ils modifient la concentration des secteurs phique 1). La moitié de l’emploi commercial
commerciaux et donc l’intensité concurrentielle salarié (1 545 000 salariés) dépend des grou-
des marchés. pes. Cette part est équivalente dans les
Poids des filiales commerciales contrôlées par des groupes,
par secteur et sous-secteur en 2003
Vente par correspondance
Commerce de détail non alimentaire en magasins non spécialisés
Grandes surfaces à prédominance alimentaire
Commerce de gros de produits intermédiaires non agricoles
Commerce de gros de produits agricoles bruts de gros de produits alimentaires
Commerce de gros de biens d'équipement professionnel
Intermédiaires du commerce (dont centrales d'achat)
Commerce de gros de biens de consommation non alimentaires
Ensemble du commerce
Commerce de détail d'équipement du foyer
Petites surfaces à prédominance alimentaire
Commerce de détail habillement-chaussures de détail d'aménagement de l'habitat
Commerce de détail culture, sports, loisirs
Commerce de détail d'équipements de la personne
Réparations d'articles domestiques
Autres commerces de gros non classés ailleurs
Commerce de détail d'autres produits non alimentaires
Pharmacies et commerce de détail d'articles médicaux
0 10 203040 50607080 90 100
effectifs salariés en %
Sources : comptes du commerce, enquête Lifi, Suse, Insee ; Diane.
INSEE
PREMIERE Poids des sociétés commerciales françaises contrôlées par des groupes, en 2003
Sociétés Emploi Chiffre d'affaires Valeur ajoutée réalisée
commerciales des filiales des filiales par les filiales
contrôlées commerciales commerciales commerciales
Activité des entreprises contrôlées
% dans le % dans le % dans le % dans le
Montant Montant
Nombre secteur Effectifs secteur secteur secteur
(Keuros) (Keuros)
commercial commercial commercial commercial
Commerce et réparation automobile 3 745 5,0 177 775 40,9 87 839 489 59,7 7 365 747 40,8
Commerce de gros et intermédiaires du commerce 15 435 11,0 613 576 59,4 416 065 885 73,9 39 485 699 63,7
Commerce de détail et réparation d'articles domestiques 7 909 2,1 753 691 49,0 196 809 244 55,4 29 466 085 44,6
Ensemble (hors artisanat commercial) 27 089 4,6 1 545 042 51,4 700 714 618 65,8 76 317 531 52,2
Lecture : en 2003, 3 745 entreprises ayant comme activité principale le commerce et la réparation automobile sont contrôlées par des groupes, ce qui représente 5 % de l'ensemble des entrepri-
ses commerciales de ce secteur.
Sources : comptes du commerce, enquête Lifi, Suse, Insee ; Diane.
services marchands, et bien plus élevée En 1994, on dénombrait 13 300 sociétés des grands secteurs reste inchangée :
dans l’industrie (72 %). Comme pour le commerciales, têtes de groupe ou le commerce de gros reste le plus
chiffre d’affaires, l’influence des groupes appartenant à un groupe, à comparer concentré, avec un indice qui passe de
est plus forte dans le commerce de gros aux 27 000 sociétés commerciales 77 % à 79 % ; vient ensuite le commerce
(59 % de l’emploi salarié) que dans le contrôlées de 2003. Par ailleurs, le taux de détail pris dans son ensemble (70 %
commerce de détail et la réparation de contrôle par un groupe étranger s’est à 72 %) et enfin le commerce et la répa-
(49 %) ou dans le commerce et la répa- fortement accru entre 1994 et 2003, pas- ration automobile (65 % à 67 %). La
ration automobile (41 %). Par secteur sant de 10,5 % à 20,4 % des filiales concentration financière est maximale
fin, l’emprise des groupes est la plus contrôlées. pour le commerce de détail non alimen-
forte dans les centrales d’achat, le Le contrôle étranger progresse essen- taire en magasins non spécialisés
commerce de détail non alimentaire non tiellement dans le commerce de gros et (grands et bazars) et minimale
spécialisé (grands magasins essentielle- les intermédiaires du : la part pour le secteur des pharmacies et
ment), et dans la vente par correspon- des filiales de commerce de gros contrô- commerces d’articles médicaux (gra-
dance. lées par un groupe étranger par rapport phique 2).
à l’ensemble des filiales commerciales
de groupes fait plus que doubler entre Beaucoup de micro-groupes et
Entre 1994 et 2003, la présence 1994 et 2003, passant de 8,1 % à 16,9 %
quelques très grandes unités
(tableau 2).des groupes s’accroît
La présence croissante des groupes Parmi les groupes présents dans le
De 1994 à 2003, la présence des grou- dans le commerce s’accompagne d’une commerce, c’est-à-dire ayant au moins
pes a crû de façon très significative dans accentuation de la concentration sur les une filiale commerciale, les groupes
chacun des grands secteurs du années 1998-2003. Sur cette période, la commerciaux prédominent nettement.
commerce : le taux de contrôle de l’em- concentration financière peut être Quelques groupes industriels jouent
ploi salarié a augmenté de 13 points sur estimée à partir d’un indice de Gini (défi- néanmoins un rôle significatif dans le
l’ensemble du commerce (38 % à 51 %) nitions). Cette concentration augmente commerce automobile et le commerce
et même de 19 points dans le commerce de 3 points (72 % à 75 %), évolution forte de gros. Les groupes commerciaux
et la réparation automobile. pour un indice synthétique. La hiérarchie contrôlent 21 000 sociétés commercia-
les sur 33 500 tous secteurs confondus, Concentration financière des secteurs et sous-secteurs du commerce
soit 3,5 % des sociétés des secteurs du
en 2003
commerce. Mais comme ces sociétés
Commerce de détail non alimentaire en magasins non spécialisés sont les plus grandes de leur secteur, les
Vente par correspondance
groupes commerciaux pèsent beaucoupCommerce de gros de produits intermédiaires non agricoles
Commerce de gros de pr