FREREF FONDATION DESRÉGIONSEUROPÉENNES POUR LARECHERCHE ENEDUCATION ET ENFORMATION Apprendre tout au long de la vie : les défisLa photo de la première de couverture est reproduite avec l’aimable autorisation de Champagne FM.
FREREF
Fondation des Régions Européennes pour la Recherche en Education et en Formation
Apprendre tout au long de la vie :
les défis
Synthèse des travaux de « l’Université d’été de la Recherche et des Innovations pour Apprendre tout au long de la vie » mis en forme par Jean-Marie Albertini.
L’essentiel du texte de cet ouvrage a pour origine les travaux de la première session de « l’Université Européenne d’Eté de la Recherche et des Innovations pour Apprendre tout au long de la vie. Elle a eu lieu à Lyon les 8, 9 et 10 septembre 2003. Cette Université due à une initiative de la FREREF a été soutenue dans le cadre d’un contrat Etat/Région par la Région Rhône-Alpes et l’Etat français. Sa préparation a été réalisée par un réseau européen unissant des Régions, des organisations syndicales et patronales, des centres de recherches, des centres de formation et des universités. Cette Université s’inscrit dans le cadre de la mise en place d’une plate-forme permanente d’échange entre partenaires sociaux, professionnels de l’éducation et de la formation et responsables politiques régionaux. Le lecteur qui le désire ...
FONDATION DESRÉGIONSE POUR LARECHERCHE ENEDUCATION ET ENFORMATION
Apprendre tout au long de la vie : les défis
La photo de la première de couverture est reproduite avec laimable autorisation de Champagne FM.
FREREFFondation des Régions Européennes pour la Recherche en Education et en FormationApprendre tout au long de la vie : les défis
Synthèse des travaux de « lUniversité dété de la Recherche et des Innovations pour Apprendre tout au long de la vie» mis en forme par Jean-Marie Albertini.
Lessentiel du texte de cet ouvrage a pour origine les travaux de la première session de « lUniversité Européenne dEté de la Recherche et des Innovations pourApprendre tout au long de la vie. Elle a eu lieu à Lyon les 8, 9 et 10 septembre 2003. Cette Université due à une initiative de la FREREF a été soutenue dans le cadre dun contrat Etat/Région par la Région Rhône-Alpes et lEtat français. Sa préparation a été réalisée par un réseau européen unissant des Régions, des organisations syndicales et patronales, des centres de recherches, des centres de formation et des universités. Cette Université sinscrit dans le cadre de la mise en place dune plate-forme permanente déchange entre partenaires sociaux, professionnels de léducation et de la formation et responsables politiques régionaux. Le lecteur qui le désire trouvera sur le site http://www.gate.cnrs.fr/repal3/ actes de luniversité, notamment en ce qui les concerne les innovations présentées dans cet ouvrage.
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Préface Yves LichtenbergerPrésident de l'Université de Marne-la-Vallée
Il faut saluer le travail accompli par la FREREF. Dans ces temps d'apparents désarrois, l'Europe hésite à se définir politiquement tandis qu'elle ne cesse de se consolider sur les plans économique et social. De son côté l'innovation sociale peine à redéfinir les formes de stabilité des parcours professionnels alors que s'accroît l'importance de limplication productive des salariés. Le présent ouvrage illustre combien, derrière ces désarrois, sont à l'uvre d'intenses moments d'apprentissages conjoints. Il faut ainsi remercier la FREREF d'avoir pris la peine de synthétiser la riche documentation préparatoire et les débats de ces journées pour fournir à un plus grand nombre des perspectives et des outils pour faire avancer les pratiques. Il est significatif que ces journées se soient déroulées en région Rhône-Alpes qui a joué un rôle pilote à la fois en matière pédagogique grâce à des précurseurs comme Jean-Marie Albertini et en matière institutionnelle grâce à son Conseil Régional qui a été un des premiers à se saisir de ces enjeux dune façon large et à rassembler les partenaires concernés, professionnels et responsables de l'Etat décentralisé, en y impliquant, fait rare, ceux de l'Education Nationale. Ce qui différencie le contenu de ces journées par rapport à d'autres tenues antérieurement est moins l'évolution des objectifs que celle des acteurs impliqués. Les rapports Etat/partenaires qui focalisaient l'essentiel des débats se sont considérablement complexifiés. D'un côté lEurope a acquis, par ses orientations et ses aides, une existence concrète dans les pratiques les plus décentralisées, de l'autre la Région, comme lieu de synergie possible de ces pratiques, est devenue responsable de leur cohérence. Pour rebâtir de la cohésion sociale face à la concurrence mondiale, l'Europe se fait porteuse d'une nouvelle légitimité à définir des orientations communes pendant que les Régions deviennent garantes de leur effectivité. Cette multiplication des acteurs, ces changements de niveaux induisent une transformation plus profonde qu'il n'y paraît du fonctionnement de nos sociétés.
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Cet accent mis sur les interactions est aussi un accent mis sur ces nuds de crise que constituent les articulations formation/emploi, formation initiale/formation continue, acquisition/reconnaissance des compétences, etc. Chacune désigne à la fois des acteurs particulièrement impliqués et la nécessité d'un travail commun entre eux. Or agir ensemble nest jamais qu'une question de volonté, cela nécessite une compréhension commune et donc un travail, ici réalisé, entre chercheurs et acteurs. Chacun ne peut réussir que si lautre fait bien son travail et qu'il le fait en tenant compte de ce que les autres font. C'est parce que les interactions sont aussi sources d'interdépendances qu'elles construisent du lien social et peuvent être la base de nouvelles solidarités. Cela situe le moment auquel cet ouvrage entend contribuer : les acteurs concernés par cet apprendre tout au long de la vie en sont à un stade où est moins en cause leur volonté de coopérer que leur capacité à le faire. Il est du coup aujourd'hui plus important d'éclairer les opportunités et les pratiques que les intentions. Mais, l'ouvrage le souligne bien, tout cela ne serait rien sans l'envie d'apprendre des individus, envie qui ne se développe qu'au regard de sa faisabilité et des perspectives qu'elle ouvre. J'aime assez de ce point de vue la sécheresse de ces trois « L » anglais qui parlent de la vieLife, cest-à-dire partent de lindividu, mais qui rappellent aussi qu'il n'y a pas de vie ni d'acteur sans perspective ; c'est leLongqui met laccent sur les institutions, sur les processus sociaux d'accompagnement et de reconnaissance ; et enfin le L du "comment faire", l'intégration des savoirs et de lactivité, leLearning, si bien traduit ici par le verbe d'action "apprendre" tant il est vrai que le terme formation évoque une substance plutôt qu'un processus. De plus, il faut le rappeler sans cesse, le LLL, l'apprendre tout au long de la vie ne peut se résumer à un processus cognitif, cest un processus social.
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Sommaire
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.p 13 .p 15 .p 21 .p 27
Introduction :PourquoiApprendre tout au long de la vie? Première Partie Comment le mettre en œuvre ? Développer le désir d'apprendre Créer les conditions pourApprendre tout au long de la vie,. l'organiser et le financer Cycles de vie et Parcours de formation Deuxième partie Quelle stratégie pour les acteurs ?.p 33 L'Etat, les Régions et leurs territoires.p 35 Les partenaires sociaux.p 41 L'Union Européenne.p 45 Aller de l'avant......................................................................................p 50 Compléments Glossaire index p 54 Indications bibliographiques p 58 Adresses utiles p 60 Présentation de la FREREF p 62 Annonce de la session 2004 / Présentation du partenariat de l'Université
Une nécessité démographiqueUne nécess t Une n cessité économi ueour les individus Une nécessité iale et politi Apprendre tout au long de vieLa formation e ormé Fin de la libérée du carc au centre dichotomie de lemploi formation éducation
Une transformation radicale de lacte dapprendre
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IntroductionPourquoiApprendre tout au long de la vie?Apprendre tout au long de la vie est au croisement de la volonté duerepprendAludgnotatu développement personnel des individus et du développement de la ola vie compétitivité des entreprises, des nations et des régions. Sa mise enau croisement uvre entraîne une transformation profonde des systèmes éducatifs.Une nécessité pour tout individu.Pour vivre dans une société et une économie de plus en plus complexe, unedseesnc personne doit aujourdhui développer en permanence ses capacités et enexige acquérir de nouvelles. Elle ne peut plus se contenter de celles acquises lorsde sa formation initiale, qui dailleurs se périment rapidement. Désormais,pour maintenir et développer de nouvelles compétences, il faut poursuivredes études ou des apprentissages tout au long de la vie. Tout individu doitudividniled avoir lassurance dune formation de base qui lui permettra dacquérir de nouvelles compétences et de nouveaux apprentissages. Il doit aussi êtreassuré que ses acquis par lexpérience seront pris en compte et que lesobstacles à laccessibilité de la formation seront levés.Une nécessité économique. Nous entrons aujourdhui dans lère des économies de la compétence. Lade léconomie compétitivité dune économie y dépend de plus en plus de la capacité de sesacteurs à gérer des connaissances, à en acquérir de nouvelles et à en tirerprofit. Pour y parvenir, un développement durable doit donc êtreaccompagné d'une amélioration quantitative et qualitative de l'emploi et d'une plus grande cohésion sociale. Former, toujours former, encore formerdevient un impératif tant pour les pouvoirs politiques que pour lesentreprises.Lévolution démographique ne fait quaccentuer cet impératif. Le vieillissement de la population implique daugmenter le taux dactivité despersonnes en âge de travailler (de 10 points en 10 ans). Une retraite plustardive ny suffira pas. Il faut aussi une meilleure adaptation aux nouvellesconditions de lemploi et un raccourcissement de la durée de la formationinitiale. Ce raccourcissement nest socialement acceptable que sil est possible de progresser tout au long de la vie. 7
La longue marche versApprendre tout au long de la vieAu début du XIXème siècle et dans la continuité du XVIIIème, les colporteurs diffusent des méthodes pour apprendre à lire, à écrire ou à compter tant aux adultes quaux enfants, notamment sous forme de jeux. Les jeux diffusés par les colporteurs font découvrir lhistoire ou encore la géographie et informent les citoyens sur les grands événements politiques. De leur côté, les almanachs sont à leur manière des outils de développement culturel et les corporations de métier organisent la formation permanente de leurs membres. A partir de la seconde moitié du XIXèmeles universités populaires et les mouvements déducation siècle, populaire apportent leur contribution à lidée de formation tout au long de la vie. Des sociétés philanthropiques luttent contre lanalphabétisme des adultes. On assiste aussi, notamment en Allemagne, aux premiers développements dune éducation alternée.Entre les deux guerres mondialesdans les pays européens, les mouvements de jeunesse, les partis politiques et les syndicats mettent en place des actions de formation. La formation devient un moyen de renforcer le militantisme. En 1936 en France, Léo Lagrange, sous-secrétaire dEtat aux Loisirs, Jeunesse et Sports veut aussi que le loisir devienne une occasion de développement culturel. La fin du second conflit mondialaccélère,en France comme dans dautres pays, le foisonnement de centres déducation populaire, dassociations éducatives et de maisons de la culture. De leur côté, les musées ne se considèrent plus comme des lieux de conservation mais aussi comme des centres de développement culturel. Dans les années 1960,que se développe une éducation permanente prenant en comptecest dans cette filiation toutes les dimensions de la personnalité, toutes les phases de lexistence individuelle et toutes les catégories sociales. Des mouvements, tels en France la JAC et les Jeunes Agriculteurs mettent en place des formations et des actions professionnalisantes. A partir surtout des années 1970,tous les pays européens se dotent peu à peu dune législation sur la formation continue allant au-delà la formation initiale. Même si la formation continue est le plus souvent très liée à la formation et au recyclage professionnel, elle conserve lobjectif général de la formation permanente. Dès les années 1960, 1970, et 1980le BIT,lUnesco et lOCDE introduisent le concept deLong Life Learning.Le BITet des adultes tout au long de la vie,demande une formation professionnelle des adolescents lOCDEparle de formation récurrente tout au long de la vie, lUNESCO de continuum éducatif coextensif à la vie. Dans les années 1990,Apprendre tout au long de la viedevient un thème transversal de programmes mis en uvre par lUnion Européenne. En mars 2000,lors du Conseil européen de Lisbonne, les chefs dEtats et de gouvernements font deApprendre tout au long de la vieun objectif stratégique pour la décennie à venir.
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Une nécessité sociale et politique. sociétés dans les u s la conet des exigences pLeeusventaccepterquunqepelalretiedeleurnsaimsesamnbcreesjosouietunriônlaeliscéreo.isOsar,ntavneecsociales et margpolitiques laccélération des changements, les compétences développées au cours dune formation initiale deviennent vite obsolètes. Par ailleurs les conditions actuelles de la vie économique et sociale produisent des écarts grandissantsentre les riches et les pauvres, entre ceux qui sont capables de participer auxtransformations en cours et de peser sur leurs inflexions et ceux qui deviennent peu à peu des laissés pour compte. Une telle situation est lourde de crises, dintolérances, de violences et de fractures sociales. Sans être à luiseul déterminant,Apprendre tout au long de la vie peut les prévenir etparticiper au maintien de la cohésion sociale. Notamment en favorisantlinsertion dans lemploi et en augmentant chez tous la capacité dêtre des citoyens actifs. Elle est une promesse sinon une garantie dun développement durable. Pour ses promoteurs,Apprendre tout au long de la vie innove de trois innove manières par rapport à la formation continue :Apprendre tout au long de la vie libère la formation du carcan delemploiIl ne sagit pas seulement de répondre aux besoins immédiats de formationprofessionnelle et de recyclage. Sous la pression du chômage, ces besoinsen libérant étaient devenus très contraignants dans la mise en uvre de la formationla formation des continue sans pour autant en garantir lefficacité. Pour faire face auxloidelemparnietsoctn conséquences sur lemploi des transformations de la société et de léconomie, il faut mieux les comprendre, les anticiper et participer activement à leur maîtrise. Sans négliger les problèmes de lemploi, Apprendre tout au long de la vie sinscrit dans une perspective de développement personnel et de promotion de la citoyenneté.Avec Apprendre tout au long de la vie, laccès à lemploi dépend dune réponse efficace à laccès de tous au savoir.