Biographie universelle ancienne et moderne/SAYANA et aussi SAYANATCHARYA

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Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843Tome 38 page 183 à 184SAYANASAYANA et aussi SAYANATCHARYA (maître SAYANA), auteur hindou du 14e siècle de notre ère. Sâyana a compose un très-grandnombre d’ouvrages ; mais le plus connu et le plus important est son commentaire sur le Rig-Véda. C’est, à ce qu’il parait, le seulcommentaire complet qui existe aujourd’hui ; et c’est là ce qui a fait que M. Max-Müller, dans sa magnifique édition du Rig-Véda, l’achoisi de préférence à tout autre pour le reproduire avec le texte sacré. Sâyana et son frère Mâdhava étaient tous les deux ministresd’un roi du sud de l’Inde nommé Boukka, qui régnait à Vidjayanagara, et qui étendait sa puissance sur un assez grand nombre deprovinces voisines. Les deux frères profitèrent de la faveur dont ils jouissaient pour encourager autour d’eux les études religieuses, etparticulièrement celles dont le Véda était l’objet. Ils provoquèrent une foule d’ouvrages sur toutes les parties de l’exégèse védique ; et,comme ce fut Sâyana qui se chargea plus spécialement de diriger ces difficiles travaux, c’est son nom qui a été le plus célèbre. Il estprobable qu’il eut de nombreux collaborateurs et que les ouvrages qu’on lui attribue ne lui sont pas exclusivement personnels. C’estdu reste une coutume fort répandue dans l’Inde ; et les grands personnages qui font travailler les brahmanes sous leurs ordres et àleurs frais mettent leur nom, sans même aucune vanité d’auteur, à tous les ...
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Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 Tome 38 page 183 à 184 SAYANA
SAYANA et aussi SAYANATCHARYA (maître SAYANA), auteur hindou du 14e siècle de notre ère. Sâyana a compose un très-grand nombre d’ouvrages ; mais le plus connu et le plus important est son commentaire sur leRig-Véda. C’est, à ce qu’il parait, le seul commentaire complet qui existe aujourd’hui ; et c’est là ce qui a fait que M. Max-Müller, dans sa magnifique édition duRig-Véda, l’a choisi de préférence à tout autre pour le reproduire avec le texte sacré. Sâyana et son frère Mâdhava étaient tous les deux ministres d’un roi du sud de l’Inde nommé Boukka, qui régnait à Vidjayanagara, et qui étendait sa puissance sur un assez grand nombre de provinces voisines. Les deux frères profitèrent de la faveur dont ils jouissaient pour encourager autour d’eux les études religieuses, et particulièrement celles dont leVédaétait l’objet. Ils provoquèrent une foule d’ouvrages sur toutes les parties de l’exégèse védique ; et, comme ce fut Sâyana qui se chargea plus spécialement de diriger ces difficiles travaux, c’est son nom qui a été le plus célèbre. Il est probable qu’il eut de nombreux collaborateurs et que les ouvrages qu’on lui attribue ne lui sont pas exclusivement personnels. C’est du reste une coutume fort répandue dans l’Inde ; et les grands personnages qui font travailler les brahmanes sous leurs ordres et à leurs frais mettent leur nom, sans même aucune vanité d’auteur, à tous les ouvrages qui ont été exécutés sous leur protection, et qui sans eux n’auraient jamais été accomplis. Quoi qu’il en soit, le commentaire dit de Sâyana sur leRig-Véda estde la plus haute importance ; et c’est un immense service que l’illustre M. Max-Müller a rendu aux études védiques en le publiant. Commencée il y a près de quinze ans, cette belle entreprise est arrivée au quatrième volume, sur les six qui la doivent composer (in-4° de 1,000 à 1,200 pages, imprimé par les presses de l’université d’Oxford, 1849-1862). C’est la compagnie des Indes qui, au début, l’a généreusement patronée, en faisant toutes les dépenses nécessaires ; et le gouvernement de la Reine, en succédant à celui de la compagnie, a continué cet honorable patronage. Quand l’édition sera achevée, et nous espérons qu’elle le sera bientôt, il sera permis m’étudier le Rig-Védadans toute son étendue, avec les explications qu’ont données les commentateurs indigènes de ce vénérable monument, qui dès le 5e siècle avant notre ère présentait les plus grandes difficultés d’interprétation aux brahmanes eux-mêmes. Le commentaire de Sâyana a ce grand avantage qu’étant le plus récent de tous, il résume à peu près tout ce qui l’a précédé, et qu’on peut le regarder à juste titre connue le dernier mot de l’exégèse à laquelle l’Inde s’est livrée, pendant plus de vingt siècles, sur les hymnes qui étaient la source et la base de ses croyances religieuses les plus pures. Sâyana débute par une longue préface sur l’étude duVéda; il aborde ensuite le texte duRig Véda; qu’il reproduit sous les deux formes de Samhitâ et de Pada, c’est-à-dire avec les liaisons régulières que les mots forment entre eux dans la langue sanskrite, et avec les mots isolés les uns des autres. Puis il commente longuement chacun de ces mots en les considérant sous toutes les faces qu’ils peuvent offrir à la critique la plus minutieuse et la plus éclairée. Cette carrière est bien vaste et bien laborieuse, quand on songe à la dimension du texte même et à la prolixité habituelle des commentateurs indiens. Mais Sâyana ne laisse de côté rien de ce qui peut intéresser ses lecteurs ; et, bien qu’il s adresse nécessairement à des brahmanes, les philologues européens peuvent y trouver la plus ample lumière et en retirer le plus grand profit. L’étude des commentateurs indigènes est indispensable, quand on veut pénétrer dans le sens vrai de ces antiques monuments, et c’est le premier soin qu’on doit prendre, sauf à le compléter plus tard par toutes les théories dont la science, parmi nous, a l’habitude et le besoin. On doit savoir d’autant plus de gré au savant éditeur de Sâyana que les manuscrits de ce commentaire sont extrêmement défectueux. Le texte même du Rig-Véda a été conservé depuis plus de trois mille ans avec l’exactitude la plus scrupuleuse et la plus surprenante ; mais il n’en a pas été de même des commentaires ; et, en général, ils sont pleins de fautes. M. Max-Müller n’a pas dû consulter moins de quinze ou vingt copies plus ou moins fidèles ; et c’est par la collation attentive de tous ces documents qu’il est parvenu à établir le texte correctement. Ce sont là des labeurs gigantesques et qui, outre la persévérance et l’application infatigable, attestent la science la plus consommée. Frédéric Rosen, dans sa publication du premier ashtaka, et M. Langlois, dans sa traduction générale du Rig-Véda, ont fait déjà un usage très-profitable du commentaire de Sâyana ; mais on peut aller beaucoup plus loin dans cette voie ; et M. Adolphe Régnier, membre de l’Institut, a donné un très-louable exemple dans sonEtude sur l’idiome des Védas, Paris, 1855, in-4°. Il a expliqué à fond quelques hymnes d’après Sâyana, en accompagnant le texte et le commentaire d’une traduction fidèle jusqu’au scrupule, et en fournissant ainsi l’idée la plus précise à la fois du sens des hymnes védiques et de la méthode suivie par les scoliastes hindous. M. Max-Müller se propose, quand son édition sanskrite sera terminée, d’ajouter au Rig-Véda et au commentaire de Sâyana tous les éclaircissements qu’ils réclament. Ce sera l’objet d’une publication spéciale ; mais, en attendant, on doit remercier M. Max-Müller d’avoir consacré les vingt plus belles années de sa vie à établir et à imprimer les textes originaux. Sans le secours de Sâyana, le Rig-Véda serait resté longtemps encore impénétrable aux efforts les plus énergiques et les plus sagaces de nos philologues. B. S. H.
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