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UNIVERSITÉ PARIS OUEST NANTERRE LA DÉFENSE,
U.F.R. DE SCIENCES SOCIALES ET ADMINISTRATIVES
École doctorale: Milieux, cultures et sociétés du passé et du présent
THÈSE DE DOCTORAT
Discipline: Histoire des Mondes Modernes
Présentée et soutenue publiquement
par Amaia Cabranes le 14 décembre 2009
L’Espace, les Hommes et la Frontière:
les missionnaires du Nord
ede la Nouvelle-Espagne au XVII siècle
Sous la direction de M.Pierre Ragon
Membres du jury:
MM. Thomas Calvo Bernard Lavallé Oscar Mazín Jean-Michel Sallmann| | |L’ESPACE, LES HOMMES ET LA FRONTIÈRE : LES MISSIONNAIRES
eDU NORD DE LA NOUVELLE-ESPAGNE AU XVII SIÈCLE
eAu XVII siècle l’avancement conquérant des Espagnols se heurta au nord de la
Nouvelle-Espagne à la résistance des terres et des hommes. Les vastes espaces
septentrionaux se consolidèrent alors comme des régions de frontière : les plus
lointaines étaient à peine explorées, celles situées plus près des centres de
colonisation furent progressivement, mais de manière précaire, intégrées à la
monarchie. Au cours du siècle, les missionnaires, notamment franciscains et
jésuites, jouèrent un rôle très actif dans le processus d’appropriation de ces
marges : en tant qu’explorateurs, évangélisateurs et colonisateurs au service du
roi, ils s’insérèrent graduellement dans les espaces du septentrion. Tout d’abord, il
fut nécessaire d’imaginer les contrées qui restaient inconnues – la Californie, le
Nouveau Mexique : à partir d’une amalgame de mythes et de savoirs à la double
origine, européenne et indienne, les religieux dressèrent des cartes et des
rapports représentant ces régions convoitées. Avec le passage du temps, la
composante américaine desdites représentations s’accentua. Parallèlement,
pendant le processus d'incorporation de la Nouvelle-Biscaye, la Compagnie de
Jésus y articula un réseau de missions afin de christianiser-« civiliser » les
populations et d’occuper les territoires toujours réfractaires à la conquête. Les
religieux durent ainsi adapter leurs stratégies d’appropriation aux caractéristiques
de l’espace. Enfin, les frontières du Nord génèrent des conditions de vie difficiles
pour les missionnaires qui furent parfois découragés de leur travail et conduits
vers des comportements peu orthodoxes du point de vue religieux.
TERRITORIES, MEN AND FRONTIERS: MISSIONARIES
IN THE NORTH OF NEW SPAIN IN THE XVIIth CENTURY
In the XVIIth century, the conquering advance of Spaniards was met by resistance
from territories and men in the north of New Spain. The vast septentrional reaches
were then consolidated as frontier regions, as the most remote areas were barely
explored, while regions located closer to settlement centers were progressively,
yet precariously, integrated to monarchy. In the course of the century,
missionaries, especially Franciscans and Jesuits, played a very active role in the appropriation process of border regions. As explorers, evangelists and colonizers
for the King of Spain, they gradually settled in the septentrional regions. At first, it
was necessary to imagine unknown reaches: California, New Mexico. Picking from
a set of myths and knowledge with a dual – European and Native American –
origin, the priests drew up maps and reports of the coveted areas. As time passed,
representations showed increased American influence. In parallel, as integration of
New Biscay progressed, the Company of Jesus articulated a network of missions
with the objective to christianize – “civilize” – populations and occupy the territories
that resisted conquest. The missionaries had to adapt their appropriation
strategies to land characteristics. Finally, missionaries had to face difficult life
conditions at the northern frontiers, and were at times disheartened in their work
and lapsed into rather unorthodox behaviors from a religious point of view.
MOTS CLÉS
eXVII siècle, espace frontalier, missions-missionnaires, Nord de la Nouvelle-
Espagne, représentations, stratégies, américanisation, résistance, colonisation,
insertion.
KEYWORDS
XVIIth century, frontier regions, missions-missionaries, north of New Spain,
representations, strategies, Americanization, resistance, colonization, integration. REMERCIEMENTS
Ce travail n’aurait pas été possible sans le concours, l’appui et les conseils d’un
certain nombre de personnes que je tiens à remercier ici.
C’est dans le cadre du cours de maîtrise du professeur Thomas Calvo qui
naquît le germe de cette thèse ; son enseignement passionné me fit non seulement
découvrir la fécondité du monde ibéroaméricain, mais il stimula également ma
vocation pour la recherche. Pendant des longues années le professeur Calvo a guidé
ce travail, toujours disponible et attentif – malgré la distance géographique qui nous
séparait parfois. Il m’a aidé intellectuellement à ne pas m’égarer dans les vastes
espaces qui s’ouvraient face à moi : nombreux et déterminants ont été mes
apprentissages à ses côtés.
Bien qu’il ait pris en charge la direction de ma thèse dans sa phase finale, le
professeur Pierre Ragon s’est largement investi dans cette tâche. Ses observations
précieuses ont fortement enrichi ma réflexion. Aussi bien lui que M. Calvo se sont
consacrés aux corrections linguistiques du manuscrit – qu’ils trouvent également ma
reconnaissance pour cette besogne à laquelle rien ne les obligeait.
Je voudrais évoquer au professeur Jean-Michel Sallmann qui accepta, dans un
passé lointain déjà – lorsque je venais de débarquer à Paris et ne parlais qu’un
français très rudimentaire – de diriger mon DEA, m’initiant ainsi à la recherche
historique et à la vie universitaire française. Je n’oublie pas ces premiers moments
qui m’ouvrirent ensuite autant des possibilités.
Par ailleurs, le séminaire du groupe de recherches sur les missions ibériques
m’a offert un espace d’échange et de réflexion collective qui a beaucoup nourrit ma
pensée au cours des dernières années. Ses organisatrices, Charlotte de Castelnau-
l’Estoile, Marie-Lucie Copete, Aliocha Maldavsky et Ines G. Zupanov, ont également
à titre individuel participé, par leurs conseils et leurs remarques, au mûrissement de
mes idées.
Mes remerciements chaleureux vont également àJean-Paul Zuñiga qui m’a
énormément encouragé, témoignant un grande intérêt pour mon travail ; pendant nos
conversations animées, ses suggestions pertinentes m’ouvrirent des pistes
importantes. Christophe Guidicelli a attiré mon attention sur nombreux ouvrages et
publications concernant « nos » frontières et généreusement mis à ma disposition sa
1bibliothèque. Enfin, José Francisco Román et Oscar Mazín m’ont accordé leur temps
et leurs recommandations avisées à Mexico et à Zacatecas.
Que soient également remerciées les institutions qui ont financé mes voyages à
Séville et au Mexique : l’ESNA [Centre de recherches Empires, Sociétés, Nations,
e eAmérique, Méditerranée occidentale, XV -XX siclès – Université de Paris Ouest] et
le CEMCA [Centro de Estudios Mexicanos y Centroamericanos]. Je garde un
souvenir particulier de l’accueil que m’a réservé Viviane André pendant mon séjour
dans la résidence du Cemca à Mexico.
Tanya Aurenge, Jean-Pierre Charbouillot, Pascal Mauny et Isabelle Sant,
enseignants à l’Université de Bourgogne, ont manifesté une grande bienveillance à
mon égard au cours des années passées comme ATER auprès de cette université.
Julie Robert, cartographe à l’UFR SSA de l’Université de Paris Ouest, m’a
assisté patiemment pendant l’élaboration des cartes et leur a donné leur allure finale.
Plusieurs amis, lui consacrant généreusement leur travail, ont également
contribué de manière fondamentale à la construction de cette thèse : Juanma Gómez
s’est occupé de rendre une meilleure qualité à toutes les images comprises dans le
mémoire, il a également soigné l’édition de celui-ci ; Damien de Blic, Marie Demarcq,
Othman Karabaghli, Emanuel Licha et Cyril le Roy ont participé, trop souvent dans
l’urgence que je leur imposais, aux lourdes corrections linguistiques ; José Antonio
Platas fut un véritable cicérone à la ville de Mexico ; Guillermo Martín et Lina Gámiz
m’ont offert leur hospitalité infinie dans tous mes séjours sévillans ; j’ai trouvé en
Adina Ruiu une interlocutrice intelligente et affectueuse ; enfin, pendant nombreuses