A propos d'une expérience fétichiste de l'échec scolaire à Brazzaville - article ; n°1 ; vol.43, pg 47-57

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Actes de la recherche en sciences sociales - Année 1982 - Volume 43 - Numéro 1 - Pages 47-57
Zu einer fetischistischen Erfahrung schulischen Scheiterns in Brazzaville. Gilbert, aus einer Bauernfamilie stammend und nach Brazzaville verschlagen, hatte zunächst alle sozial verfugbaren Strategien schulischen Erfolgs ausprobiert (intensive Arbeit, Beziehungen, Magie...), bis er schliefilich doch die Erklärung seines wiederholten Scheiterns in Begriffen der Hexerei akzeptierte. Anhand der Analyse der bei zwei Gesprächen gemachten Aussagen und deren Konfrontation mit den gesellschaftlichen Bedingungen der mitgeteilten Erfahrungen läßt sich die spezifische Logik der Selbstdeutungen Gilberts nachzeichnen,närnlich die einer individuellen Praxis, deren objektiv mögliche Zukunft zu jedem Zeitpunkt das symbolische Bezugssystem determiniert. Die durch das soziale Umfeld produzierte Einstellung, vorab an die Wirksamkeit der Magie zu glauben, fuhrt im gegenwärtigen Kontext der Arbeitslosigkeit zu Handlungen und Interpret-tionen, die ihrer Tendenz nach die gesellschaftlichen Bedingungen, unter denen dieser Glaube einst Wurzeln gefaßt hat, reproduzieren und damit zugleich Gilbert erneut den Zwängen seiner Stammeslinie unterwerfen.
A Fetishistic Experience of Educational Failure in Brazzaville. Gilbert, a student of peasant origin exiled in Brazzaville, had tried ail the socially available strategies for scholastic success (intensive work, «connections», magic) before he began to interpret his repeated failures in terms of sorcery. The remarks he made in two interviews are here analysed in relation to the social conditions of the experiences he describes. It is thus possible to reconstruct the logic of his interpretations, which is the logic of an individual practice whose objectively possible future determines at every moment his system of symbolic reference. In the present context of unemployment, the propensity his social world has induced in him to believe a priori in the efficacy of magic gives rise to actions and interpretations which tend to reproduce the social conditions in which that belief is rooted, by subjecting him once again to the constraints of his lineage.
A propos d'une expérience fétichiste de l'échec scolaire à Brazzaville. Issu d'une famille paysanne, exilé à Brazzaville, Gilbert a éprouvé toutes les stratégies de réussite socialement disponibles (travail intensif, relations, magie...), avant d'accepter d'interpréter ses échecs répétés en termes de sorcellerie. L'analyse des propos recueillis au cours de deux entretiens permet, en les confrontant aux conditions sociales des expériences rapportées, de reconstituer la logique des interprétations de Gilbert, celle d'une pratique individuelle dont l'avenir objectivement possible détermine à chaque instant le système symbolique de référence. La disposition, produite par son univers social, à croire a priori en l'efficace magique engendre, dans le contexte actuel du chômage, la mise en œuvre d'actions et d'interprétations qui tendent à reproduire les conditions sociales où s'enracinait cette croyance, en soumettant à nouveau Gilbert aux contraintes lignagères.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.
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Publié le

01 janvier 1982

Nombre de lectures

36

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Madame Martine Dumont
A propos d'une expérience fétichiste de l'échec scolaire à
Brazzaville
In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 43, juin 1982. pp. 47-57.
Citer ce document / Cite this document :
Dumont Martine. A propos d'une expérience fétichiste de l'échec scolaire à Brazzaville. In: Actes de la recherche en sciences
sociales. Vol. 43, juin 1982. pp. 47-57.
doi : 10.3406/arss.1982.2158
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1982_num_43_1_2158Zusammenfassung
Zu einer fetischistischen Erfahrung schulischen Scheiterns in Brazzaville.
Gilbert, aus einer Bauernfamilie stammend und nach Brazzaville verschlagen, hatte zunächst alle sozial
verfugbaren Strategien schulischen Erfolgs ausprobiert (intensive Arbeit, Beziehungen, Magie...), bis er
schliefilich doch die Erklärung seines wiederholten Scheiterns in Begriffen der Hexerei akzeptierte.
Anhand der Analyse der bei zwei Gesprächen gemachten Aussagen und deren Konfrontation mit den
gesellschaftlichen Bedingungen der mitgeteilten Erfahrungen läßt sich die spezifische Logik der
Selbstdeutungen Gilberts nachzeichnen,närnlich die einer individuellen Praxis, deren objektiv mögliche
Zukunft zu jedem Zeitpunkt das symbolische Bezugssystem determiniert. Die durch das soziale Umfeld
produzierte Einstellung, vorab an die Wirksamkeit der Magie zu glauben, fuhrt im gegenwärtigen
Kontext der Arbeitslosigkeit zu Handlungen und Interpret-tionen, die ihrer Tendenz nach die
gesellschaftlichen Bedingungen, unter denen dieser Glaube einst Wurzeln gefaßt hat, reproduzieren
und damit zugleich Gilbert erneut den Zwängen seiner Stammeslinie unterwerfen.
Abstract
A Fetishistic Experience of Educational Failure in Brazzaville.
Gilbert, a student of peasant origin exiled in Brazzaville, had tried ail the socially available strategies for
scholastic success (intensive work, «connections», magic) before he began to interpret his repeated
failures in terms of sorcery. The remarks he made in two interviews are here analysed in relation to the
social conditions of the experiences he describes. It is thus possible to reconstruct the logic of his
interpretations, which is the logic of an individual practice whose objectively possible future determines
at every moment his system of symbolic reference. In the present context of unemployment, the
propensity his social world has induced in him to believe a priori in the efficacy of magic gives rise to
actions and interpretations which tend to reproduce the social conditions in which that belief is rooted,
by subjecting him once again to the constraints of his lineage.
Résumé
A propos d'une expérience fétichiste de l'échec scolaire à Brazzaville.
Issu d'une famille paysanne, exilé à Brazzaville, Gilbert a éprouvé toutes les stratégies de réussite
socialement disponibles (travail intensif, relations, magie...), avant d'accepter d'interpréter ses échecs
répétés en termes de sorcellerie. L'analyse des propos recueillis au cours de deux entretiens permet,
en les confrontant aux conditions sociales des expériences rapportées, de reconstituer la logique des
interprétations de Gilbert, celle d'une pratique individuelle dont l'avenir objectivement possible
détermine à chaque instant le système symbolique de référence. La disposition, produite par son
univers social, à croire a priori en l'efficace magique engendre, dans le contexte actuel du chômage, la
mise en œuvre d'actions et d'interprétations qui tendent à reproduire les conditions sociales où
s'enracinait cette croyance, en soumettant à nouveau Gilbert aux contraintes lignagères.:
:
.
martine dumont
peine de supporter. Les autres conti sœur me dira que «non, tu ne pourras
pas faire le domestique». J'étais obligé nuent les études, j'étais obligé de me
de partir ; il y avait un Centre de lancer encore dans le travail de domest
ique ; là, j'ai eu la chance de travailler formation professionnelle, un CEFP
chez un chef comptable du CFCO (Centre élémentaire de formation
(Chemin de fer Congo Océan) qui me professionnelle) dans le temps, qu'on maman que débrouille Bon, d'abord partais Avant raconte Arrivé En fréquentais; 1967, chacun arrivé à pas que était les Brazzaville la à pour je la conditions maman maintenant de l'école morte. suis nous se allé parce était en vêtir quand De de jusqu'au est 1969, en que, morte, là, vie, lui-même. même 1967, l'un vu Gilbert il je CE2. tout faut ne de je la se payait 4 500; bon, c'est là où j'ai vu appelait un CEFP, à Mansimou là ; je
que là donc c'était l'insuffisance, ça ne suis allé là-bas. Donc, j'essayais un peu
me suffisait pas pour me nourrir, de fréquenter, mais puisque là il fallait
j'étais obligé d'avertir tout d'abord le commencer par la 4ème, comme je
beau-frère que vraiment je suis en n'avais même pas le niveau du CM2,
train de souffrir, donc je voulais quand donc je suis obligé encore de forcer la
même rejoindre la sœur Il dit que mémoire pour me maintenir. J'avais
«bon, si vous avez des possibilités, il résisté. A la fin de l'année, j'avais eu
faut quand même venir». Le jour que propos une moyenne de 4. Bon, puisque je ne c
d'une expérience fétichiste
pouvais pas être autorisé encore à
redoubler, j'étais obligé de réfléchir. Je
dis que, bon, comme ça n'a pas tenu de lechee scolaire mais comment ferai-je ? Ah ! j'étais
obligé maintenant de chômer; le
mieux, c'est de rejoindre le père au
village, au lieu de rester ici. La grande
sœur me dira que «non, tu ne peux pas
repartir là -bas».
le gars du CFCO là, j'ai soumis le cas
que «je suis orphelin de mère et puis —Pourquoi ?
— Puisque notre père là, avec notre donc comme je suis encore trop jeune àbrazzaville d'abord moyen nous comme grande Brazzaville, fallait tout maintenant sœur. on la en grande doit d'abord elle 1968 Donc, s'est faire sœur de moi, chercher mariée pour se faire là, j'étais débrouillait qui rejoindre ici, le par est domestbon, obligé quel ici la à il ; et je suis trop sensible donc je n'arrive marâtre, ils ne voulaient pas s'en
même pas vraiment à maîtriser, à faire occuper de nous, ils ne voulaient pas
ce travail là, donc le mieux c'est de me nous voir des yeux. Et jusqu'à mainte
donner tout d'abord, même si vous nant que je ne me rends plus au
ique chez un policier à S. Il payait n'aviez pas pour l'instant de moyens village ; depuis que j'ai laissé le village,
1 500 francs; 1 500 dans ce temps-là, je n'ai jamais encore reparti au village financiers, le mieux c'est de me donner
c'était trop. Après avoir ces 1 500 là, pour voir le père. un permis, comme vous êtes un agent
j'ai réfléchi; j'ai dit que «bon, ici du CFCO». Et puis, lui, il m'avait
vraiment actuellement je suis encore compris, il m'avait fait un permis pour
très jeune, je suis lancé dans ce do venir ici à Brazzaville. Et puis il m'a L'oncle paternel maine-là de faire le domestique, étant ajouté encore 2 000 francs. Chez lui,
jeune comme ça au lieu de fréquenter —A cause de la marâtre ? j'ai fait deux mois, tu vois. Après ça, il
comme font les autres; en tout cas je —Si, ce qui m'avait empêché de partir m'avait compris; bon, c'était un B.
ne peux pas rester». Et là, dès que au village c'est que je ne sais pas si la [allusion à son appartenance ethnique].
j'avais eu cette idée, j'étais obligé de sorcellerie existe mais je crois que ça Il était un gars de confiance. Il m'a
prendre l'argent de la fin du mois, de payé le billet de Brazzaville. existe ; or que il y a tout d'abord
payer le billet pour venir à M., parce Je suis arrivé ici. Dès que je suis l'association des sorciers qui la nuit
que à M. là, je devais quand même arrivé ici, bon, je rejoins la grande sœur envoûtent les gens; donc pour moi ils
rejoindre l'oncle paternel, le petit pendant la saison sèche. «Je voulais ont tenté tout d'abord à me donner la
frère à mon père, qui m'avait bien pris quand même rentrer, grande sœur, je mort ; ils ne m'ont pas eu...
mais sa femme ne voulait pas de nous, suis venu mais je ne fréquente pas ;
— A quel moment ? elle nous rendait la vie difficile. A qu'est-ce que vous en pensez ?». Dans
— Au où je tentais maintechaque fois que le papa partait au le temps, là, son mari était encore un
travail —lui, il était

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