Activité d'imagerie et reconnaissance de noms provenant d'un texte narratif - article ; n°1 ; vol.81, pg 69-86

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L'année psychologique - Année 1981 - Volume 81 - Numéro 1 - Pages 69-86
Summary
Adult subjects classified as high or low imagers according to an imagery questionnaire (Marks' VVIQ) were asked to read a 2,000-word concrete narrative at their own rate. After reading subjects were presented with a series of single lexical items, ail highly concrete nouns. One half were nouns that had appeared in the text (positive items) while the other half were distractors (negative items). Subjects had to give recognition responses for each item. Items were presented as written nouns for half of the subjects and as pictures for the other half. High imagers gave a greater number of correct recognitions than low imagers and they had significantly shorter response latencies for both positive and negative items. This result lends support to the hypothesis that the imagery activity developed by high imagers during the reading of a concrete text arouses representations that remain highly available for further cognitive tasks, such as a recognition task. Furthermore, latencies of correct recognitions were shorter for nouns than for pictures among low imagers, but there (vas no difference among high imagers. This result indicates that the relative difficulty of recognizing a picture versus a noun is considerably lowered in high imagers. It suggests that high imagers have greater ability than low imagers to store imaginal representations which are more directly accessed by a further pictorial stimulus.
Résumé
Des sujets adultes présentant des capacités d'imagerie soit élevées, soit relativement faibles, d'après leurs réponses à un questionnaire approprié (le VVIQ de Marks), ont été invités à lire un texte narratif concret d'environ 2 000 mots, à leur propre rythme. Après la lecture, on présentait aux sujets une série d'items lexicaux, substantifs concrets, dont la moitié avaient effectivement figuré dans le texte (items positifs) et l'autre moitié étaient des distracteurs (items négatifs). Les sujets devaient fournir une réponse de reconnaissance pour chacun de ces items. Ceux-ci étaient présentés sous forme de noms écrits pour la moitié des sujets et sous forme de dessins pour l'autre moitié. Les sujets présentant les capacités d'imagerie les plus élevées donnent un plus grand nombre de reconnaissances correctes que les sujets peu enclins à imager et leurs latences de reconnaissance sont significativement plus courtes que celles de ces derniers, tant pour les items positifs que pour les items négatifs. Ce résultat suggère que l'activité d'imagerie développée par les sujets les plus imageants au cours de la lecture d'un texte concret actualise des représentations qui restent disponibles pour une tâche cognitive ultérieure, comme une tâche de reconnaissance. En outre, chez les sujets les moins imageants, la reconnaissance correcte des noms suscite des latences plus courtes que celle des dessins, tandis que la différence entre noms et dessins disparaît chez les sujets les plus imageants. Ce résultat montre que la difficulté relative de la reconnaissance d'un dessin par comparaison avec la reconnaissance d'un nom est sensiblement réduite chez les sujets ayant les capacités d'imagerie les plus élevées. Ces derniers seraient donc en mesure, plus que les autres, de conserver en mémoire, après la lecture, dés représentations auxquelles il est relativement aisé d'avoir accès à partir d'une information figurative.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.
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Publié par

Publié le

01 janvier 1981

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26

Langue

Français

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1 Mo

J. Chaguiboff
Michel Denis
Activité d'imagerie et reconnaissance de noms provenant d'un
texte narratif
In: L'année psychologique. 1981 vol. 81, n°1. pp. 69-86.
Citer ce document / Cite this document :
Chaguiboff J., Denis Michel. Activité d'imagerie et reconnaissance de noms provenant d'un texte narratif. In: L'année
psychologique. 1981 vol. 81, n°1. pp. 69-86.
doi : 10.3406/psy.1981.28358
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1981_num_81_1_28358Abstract
Summary
Adult subjects classified as high or low imagers according to an imagery questionnaire (Marks' VVIQ)
were asked to read a 2,000-word concrete narrative at their own rate. After reading subjects were
presented with a series of single lexical items, ail highly concrete nouns. One half were nouns that had
appeared in the text (positive items) while the other half were distractors (negative items). Subjects had
to give recognition responses for each item. Items were presented as written nouns for half of the
subjects and as pictures for the other half. High imagers gave a greater number of correct recognitions
than low imagers and they had significantly shorter response latencies for both positive and negative
items. This result lends support to the hypothesis that the imagery activity developed by high imagers
during the reading of a concrete text arouses representations that remain highly available for further
cognitive tasks, such as a recognition task. Furthermore, latencies of correct recognitions were shorter
for nouns than for pictures among low imagers, but there (vas no difference among high imagers. This
result indicates that the relative difficulty of recognizing a picture versus a noun is considerably lowered
in high imagers. It suggests that high imagers have greater ability than low imagers to store imaginal
representations which are more directly accessed by a further pictorial stimulus.
Résumé
Des sujets adultes présentant des capacités d'imagerie soit élevées, soit relativement faibles, d'après
leurs réponses à un questionnaire approprié (le VVIQ de Marks), ont été invités à lire un texte narratif
concret d'environ 2 000 mots, à leur propre rythme. Après la lecture, on présentait aux sujets une série
d'items lexicaux, substantifs concrets, dont la moitié avaient effectivement figuré dans le texte (items
positifs) et l'autre moitié étaient des distracteurs (items négatifs). Les sujets devaient fournir une
réponse de reconnaissance pour chacun de ces items. Ceux-ci étaient présentés sous forme de noms
écrits pour la moitié des sujets et sous forme de dessins pour l'autre moitié. Les sujets présentant les
capacités d'imagerie les plus élevées donnent un plus grand nombre de reconnaissances correctes que
les sujets peu enclins à imager et leurs latences de reconnaissance sont significativement plus courtes
que celles de ces derniers, tant pour les items positifs que pour les items négatifs. Ce résultat suggère
que l'activité d'imagerie développée par les sujets les plus imageants au cours de la lecture d'un texte
concret actualise des représentations qui restent disponibles pour une tâche cognitive ultérieure,
comme une tâche de reconnaissance. En outre, chez les sujets les moins imageants, la
reconnaissance correcte des noms suscite des latences plus courtes que celle des dessins, tandis que
la différence entre noms et dessins disparaît chez les sujets les plus imageants. Ce résultat montre que
la difficulté relative de la reconnaissance d'un dessin par comparaison avec la reconnaissance d'un
nom est sensiblement réduite chez les sujets ayant les capacités d'imagerie les plus élevées. Ces
derniers seraient donc en mesure, plus que les autres, de conserver en mémoire, après la lecture, dés
représentations auxquelles il est relativement aisé d'avoir accès à partir d'une information figurative.L'Année Psychologique, 1981, 81, 69-86
Laboratoire de Psychologie
Université de Paris VIII1
ACTIVITÉ D'IMAGERIE
ET RECONNAISSANCE DE NOMS
PROVENANT D'UN TEXTE NARRATIF8
par Jean Chaguiboff et Michel Denis
SUMMARY
Adult subjects classified as high or low imagers according to an imagery
questionnaire (Marks1 VVIQ) were asked to read a 2,000-word concrete
narrative at their own rate. After reading subjects were presented with a
series of single lexical items, all highly concrete nouns. One half were nouns
that had appeared in the text (positive items) while the other half were
distractors (negative items). Subjects had to give recognition responses for
each item. Items were presented as written nouns for half of the subjects
and as pictures for the other half. High imagers gave a greater number of
correct recognitions than low imagers and they had significantly shorter
response latencies for both positive and negative items. This result lends
support to the hypothesis that the imagery activity developed by high
imagers during the reading of a concrete text arouses representations that
remain highly available for further cognitive tasks, such as a recognition
task. Furthermore, latencies of correct recognitions were shorter for nouns
than for pictures among low imagers, but there was no difference among
high imagers. This result indicates that the relative difficulty of recognizing
a picture versus a noun is considerably lowered in high imagers. It suggests
that high imagers have greater ability than low imagers to store imaginai
representations which are more directly accessed by a further pictorial
stimulus.
1. 2, rue de la Liberté, 93526 Saint-Denis Cedex 2.
2. Le présent article est issu d'une recherche conjointe du Laboratoire
de Psychologie de la Culture (era au cnrs, n° 191, Université de Paris X,
Nanterre) et du Laboratoire de Psychologie (era au cnrs, n° 235, Université
de Paris VIII, alors à Vincennes). Les demandes de tirés à part doivent
être adressées à Michel Denis, Laboratoire de Psychologie, de
Paris VITI, 2, rue de la Liberté, 93526 Saint-Denis Cedex 2. 70 J. ChaguiboffelM.Denis
Les effets des variables d'imagerie sur la mémoire de matér
iels verbaux sont attestés par de nombreux travaux, dont la
plus grande partie utilisent des matériels d'un degré d'organisa
tion et de complexité structurale relativement faible : listes de
mots indépendants, paires de mots, groupes nominaux. Un
nombre plus restreint, mais encore important, de recherches
a permis d'étendre les investigations à des matériels plus
complexes, de l'ordre de la phrase. En général, il s'avère que
les phrases concrètes, à valeur d'imagerie élevée, sont mieux
retenues que les phrases abstraites, à faible valeur d'imagerie
(Begg et Paivio, 1969 ; Holmes et Langford, 1976), et que
l'application d'une activité d'imagerie, suggérée par une consigne,
à l'apprentissage des phrases favorise également leur rappel
(Anderson, 1971 ; Andre et Sola, 1976). Moins nombreuses dans
ce domaine sont les recherches portant sur la mémoire de matér
iels verbaux de plus grande ampleur, comme des paragraphes
ou des textes. A nos yeux, ce type de recherche présente un
double intérêt : celui d'étendre notre connaissance des effets
de l'imagerie à d'autres échantillons, plus complexes, de matériel
verbal, et surtout celui d'examiner des matériels plus repré
sentatifs des situations réelles où les individus sont amenés,
dans la vie courante, à mettre en œuvre des activités d'imagerie.
Dans bien des de la vie quotidienne, en effet, nous
nous trouvons exposés à des messages informatifs d'un degré
élevé de complexité, qui excède largement celui de la simple
phrase déclarative : textes didactiques, œuvres romanesques, etc.
L'imagerie n'est évidemment pas étrangère au traitement cögnitif
dé tels m-essages.
L'examen de la littérature expérimentale nous apporte; à
cet égard, les informations suivantes. Tout d'abord, le rappel
de paragraphes concrets, à valeur d'imagerie élevée, est plus
riche et comporte moins d'erreurs que celui de paragraphes
abstraits, caractérisés par une faible valeur d'imagerie (Yuille
et Paivio, 1969 ; Philipchalk, 1972). Si, dans un texte, on consi
dère séparément les parties jugées les plus concrètes et les
parties les plus abstraites, ce sont les premières qui sont les
mieux restituées (Johnson, 1972). Lorsque l'on fait varier la
« vivacité » des. mots figurant dans un paragraphe, on constate
que les mots accompagnés d'épithètes à valeur

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