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Français
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1966
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Publié par
Publié le
01 janvier 1966
Nombre de lectures
17
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
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G. de Montmollin
Influence sociale et jugement perceptif. Effet de la dispersion
des informations sur les changements individuels
In: L'année psychologique. 1966 vol. 66, n°1. pp. 111-129.
Citer ce document / Cite this document :
de Montmollin G. Influence sociale et jugement perceptif. Effet de la dispersion des informations sur les changements
individuels. In: L'année psychologique. 1966 vol. 66, n°1. pp. 111-129.
doi : 10.3406/psy.1966.27880
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1966_num_66_1_27880Abstract
Summary
According to a first experiment, when a 5-person group is asked to give two estimations of the number
of elements in a set, the second responses given after announcement of the 5 first responses tend to
get nearer to the mean of the first ones. Using the same material and the same kind of situation, four
informations chosen by the experimenter are individually communicated to each subject to control the
first responses dispersion. Six experimental conditions are created according to the communicated
information range (20 or 60) and to the distance to the objective value (80). Results are that, according
to the descriptive model submitted to validation : 1) When informations are gathered, responses get
nearer to the center of the 5 available responses distribution : change is proportional to the distance
between R1 and this center ; 2) When informations are scattered, subjects tend to use a reduced range,
not taking into account the farthest information from their first answers ; 3) Holding equal the first
responses value, there is more or less change in responses according to the different experimental
conditions.
Résumé
Une expérience antérieure avait montré que dans un groupe de 5 sujets à qui on demande d'estimer le
nombre des éléments d'un ensemble, les réponses, après communication des premiers résultats,
avaient tendance à se rapprocher de la moyenne des 5 réponses initiales du groupe. En reprenant le
même matériel et le même type de situation, on a cherché à contrôler la dispersion des réponses
initiales en communiquant à chaque sujet pris individuellement, 4 informations choisies à l'avance. Six
conditions expérimentales sont réalisées selon la marge des communiquées (20 ou 60) et
la centration par rapport à la réponse objective. Les résultats montrent que lorsque les informations sont
groupées, les sujets se rapprochent du centre de la distribution des 5 réponses disponibles (R1 + 4
informations) : le changement est proportionnel à la distance de R1 au centre, conformément au
modèle descriptif soumis à validation. Dans le cas où les informations sont dispersées, les sujets ont
tendance à n'utiliser qu'une marge réduite, en ne tenant pas compte des informations les plus éloignées
de leur réponse initiale. A valeur de réponse initiale égale, les sujets changent plus ou moins de
réponse selon les différentes marges de réponses communiquées.de Psychologie expérimentale et comparée Laboratoire
INFLUENCE SOCIALE ET JUGEMENT PERCEPTIF
EFFET DE LA DISPERSION DES INFORMATIONS
SUR LES CHANGEMENTS INDIVIDUELS
par G. de Montmollin
Dans une recherche antérieure (1965), nous avons montré que
les jugements individuels après communication de la réponse Rx
de chaque membre du groupe, tendaient à se rapprocher de la
tendance centrale de la distribution des réponses Rx du groupe1.
Les sujets avaient à estimer le nombre de pastilles de cou
leur (80) collées au hasard sur un grand carton rectangulaire,
sans pouvoir les compter en raison de la brièveté de la présenta
tion (4 sec. environ). — Les sujets participaient à l'expérience par
groupes de cinq : les cinq donnaient d'abord un premier
jugement par écrit (Ri) ; puis l'E. lisait tout haut les cinq
réponses, sous prétexte d'aider les sujets à faire dans un deuxième
temps une estimation aussi exacte que possible ; on présentait
à nouveau le carton et les cinq sujets écrivaient leur seconde
réponse (R2). — • Nous avions, dans cette première recherche,
proposé un modèle descriptif, basé sur l'idée que le centre de la
distribution des réponses apparaît comme plus probablement
vrai aux sujets du fait du renforcement qui s'attache aux accords
partiels réels ou potentiels : on pouvait prévoir que chaque sujet
changerait de jugement en fonction de la position et de la dis
tance de sa réponse initiale Rx par rapport au centre de la distr
ibution des réponses Rt ; en conséquence, celui qui donnerait une
réponse inférieure à la tendance centrale tendrait à augmenter
dans son estimation, celui qui donnerait une réponse supérieure
tendrait à diminuer ; la quantité de changement serait d'autant
1. Nous appellerons Rx la réponse individuelle avant communication et
R2 la réponse individuelle après communication. 112 MÉMOIRES ORIGINAUX
plus importante que la distance au centre est plus grande. Dans
ses grandes lignes, le modèle s'est trouvé vérifié ; mais la situa
tion expérimentale ne permettait pas de contrôler systématique
ment la dispersion des réponses d'un groupe à l'autre, puisqu'elle
dépendait des réponses spontanées des sujets ; d'autre part, il
apparaissait que, lorsque la dispersion des réponses était très
grande dans un groupe du fait d'un sujet qui donne une estima
tion très faible (par ex. : 20) ou très forte (par ex. : 200 ou 300),
les sujets avaient tendance à se rapprocher, non pas de la
moyenne réelle de la distribution, mais de la moyenne d'une
distribution réduite ; nous avions fait l'hypothèse de l'existence
de « marges de vraisemblance » (cf. Psychologie française, à
paraître) : les sujets considéreraient certaines réponses comme
non vraisemblables et ne leur accorderaient pas la même valeur
« informative » pour la détermination de la réponse la plus proba
blement exacte.
Afin de contrôler la dispersion des informations dont di
sposent les sujets d'un groupe à l'autre d'une part, de collecter
de nouvelles données susceptibles de confirmer l'hypothèse de
marges de vraisemblance dans le cas des dispersions fortes
d'autre part, nous avons entrepris une nouvelle recherche dans
laquelle, au lieu de communiquer aux cinq membres de chaque
groupe la réponse que chacun d'eux vient de faire, nous
leur faisons connaître quatre réponses qui sont censées pro
venir de camarades non présents, ayant antérieurement subi
l'épreuve : ces quatre réponses sont en réalité choisies à l'avance
et de façon systématique ; tous les sujets dans chacune des
situations expérimentales reçoivent les mêmes : on peut donc
valablement comparer les sujets d'une même situation expéri
mentale, puisque tous ont accès aux mêmes informations. Les
informations à communiquer ont été choisies selon deux cri
tères : la dispersion (distance faible ou forte entre les extrêmes) ;
la centration par rapport à la réponse objective (la moyenne des
informations communiquées est égale à 80, faiblement ou fort
ement éloignée de 80). La troisième variable qui intervient dans
l'analyse est la réponse initiale du sujet et, plus précisément, la
position de cette par rapport aux informations fournies.
La situation expérimentale est en tous points comparable à
celle de l'expérience précédente : les sujets ont à juger du même
stimulus ; les réponses avant (Rx) et après communication (R2)
sont écrites ; les consignes sont à peu de chose près semblables,
en ce sens qu'on dit aux sujets après qu'ils ont donné Ri : « Cette DE MONTMOLLIN. INFLUENCE SOCIALE ET JUGEMENT 113 G.
tâche est difficile. Nous allons vous donner l'occasion de faire
une réponse aussi bonne que possible en vous présentant à nou
veau le carton. Mais auparavant et pour aider, nous allons
vous dire quelles ont été les réponses de quatre de vos camarades
qui ont passé l'expérience la semaine dernière... » Les quatre
« réponses » sont alors lues lentement par l'expérimentateur. Les
sujets subissent par groupes de cinq ; mais c'est
uniquement pour des raisons de commodité matérielle : dans
l'expérience précédente, les participants avaient communication
de la réponse de chacun d'eux et pouvaient identifier l'auteur
de chaque réponse Rj ; cette fois, les quatre réponses s