De la répartition de la contribution foncière dans le
département des Landes
Frédéric Bastiat
1844
Je me propose d’établir quelques faits qui me paraissent propres à jeter du jour sur
ces deux questions :
1° Les forces contributives des trois grandes cultures du département des Landes,
le pin, la vigne, les labourables, furent-elles équitablement appréciées lorsqu’on
répartit l’impôt entre les trois arrondissements ?
2° Depuis la répartition, est-il survenu des circonstances qui ont changé le rapport
de ces forces ?
S’il résultait de ces faits
Que, dès l’origine, la région des pins fut ménagée et celle des vignes surchargée ;
Que, depuis, l’une a constamment prospéré et l’autre constamment décliné ;
Il faudrait conclure qu’aujourd’hui celle-ci paye trop par deux motifs :
Parce qu’on aurait, en 1821, exagéré sa force contributive ;
Parce que, depuis 1821, cette force aurait diminué ;
Et que celle-là ne paye pas assez :
Parce qu’en 1821 ses revenus auraient été atténués ;
Parce que, depuis 1821, ses revenus se seraient accrus.
Je ferai mieux comprendre ma pensée par des chiffres.
Soient deux portions de territoire, P et V, donnant ensemble, et chacune par moitié,
un revenu net de 10,000 fr.
1Soient 1,000 fr. d’impôts ou / du revenu à répartir entre elles.10
Cette répartition devra équitablement se faire ainsi :
P pour un revenu de 5,000 fr., 500 fr. d’impôts, ou 1 fr. sur 10.
V pour un revenu de 5,000 fr., 500 fr, d’impôts, ou 1 fr, sur 10.
Mais si l’on atténue la force ...
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