Pauvretés et Territoires en Nord-Pas-de Calais : Pauvreté et conditions de vie, un éclairage sur le logement et la santé

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Dans quelle mesure les ménages à bas revenus ont-ils des conditions de vie dégradées ? En s'intéressant plus particulièrement aux conditions de logement et à l'accès aux soins médicaux, ce chapitre prend le parti d'apporter des premières réponses à cette question, en mobilisant des éléments statistiques sur des axes prioritaires de l'action publique. À travers l'exploitation de l'enquête logement et de l'enquête santé, nous examinons les conditions de vie des ménages à bas revenus par rapport à celles rencontrées par les ménages modestes et les ménages plus aisés. Tout en rappelant les progrès accomplis au cours des dernières décennies, l'analyse met en lumière les difficultés rencontrées par les personnes en situation de pauvreté, pour lesquelles les conditions de logement ou l'accès aux soins restent difficiles. Les aides « en nature », comme le logement social ou la couverture maladie universelle, répondent à une partie de ces difficultés, sans les effacer entièrement. De plus, les ménages « aux franges de la pauvreté » ne sont pas éligibles à certaines aides, alors que leurs conditions d'existence restent délicates. Avant de détailler ces éléments de réflexion, il convient de préciser deux limites de l'analyse ici conduite. L'enquête logement comme l'enquête santé ne permettent pas d'appréhender les conditions de vie des personnes en très grande précarité, comme les personnes sans abri ou vivant dans des institutions spécifiques. Les situations les plus dramatiques, en particulier pour les conditions de logement ou de soins, échappent donc aux chiffres ici présentés. Par ailleurs, les données reflètent la situation de la période 2001-2002 : pour le cas particulier du logement, la poursuite de la flambée immobilière a pu conduire à une certaine détérioration de la situation des ménages pauvres et modestes.
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Français

- CHAPITRE IV -
Pauvreté et conditions de vie :
un éclairage sur le logement et la santé- CHAPITRE IV -
Pauvreté et conditions de vie :
un éclairage sur le logement et la santé
ans quelle mesure les ménages à bas revenus ont-ils des conditions de vie dégradées ? En s’intéressant
plus particulièrement aux conditions de logement et à l’accès aux soins médicaux, ce chapitre prend leD parti d’apporter des premières réponses à cette question, en mobilisant des éléments statistiques sur des
axes prioritaires de l’action publique.
À travers l’exploitation de l’enquête logement et de l’enquête santé, nous examinons les conditions de vie des
ménages à bas revenus par rapport à celles rencontrées par les ménages modestes et les ménages plus aisés.
Tout en rappelant les progrès accomplis au cours des dernières décennies, l’analyse met en lumière les difficul-
tés rencontrées par les personnes en situation de pauvreté, pour lesquelles les conditions de logement ou l’ac-
cès aux soins restent difficiles. Les aides « en nature », comme le logement social ou la couverture maladie uni-
verselle, répondent à une partie de ces difficultés, sans les effacer entièrement. De plus, les ménages « aux fran-
ges de la pauvreté » ne sont pas éligibles à certaines aides, alors que leurs conditions d’existence restent déli-
cates.
Avant de détailler ces éléments de réflexion, il convient de préciser deux limites de l’analyse ici conduite.
L’enquête logement comme l’enquête santé ne permettent pas d’appréhender les conditions de vie des person-
nes en très grande précarité, comme les personnes sans abri ou vivant dans des institutions spécifiques. Les
situations les plus dramatiques, en particulier pour les conditions de logement ou de soins, échappent donc aux
chiffres ici présentés. Par ailleurs, les données reflètent la situation de la période 2001-2002 : pour le cas parti-
culier du logement, la poursuite de la flambée immobilière a pu conduire à une certaine détérioration de la situa-
tion des ménages pauvres et modestes.
Poste majeur dans le budget des ménages, le logement figure communément parmi les
principales variables pour apprécier les conditions de vie. La qualité de l’habitat et son niveau
d’équipement ont en effet des conséquences directes et multiples sur le bien-être de ses
occupants.
n confort sanitaire en amélioration, Umais des défauts encore nombreux
L’amélioration de l’habitat a d’ailleurs été au coeur des grands programmes de construction
du parc HLM, et reste aujourd’hui une priorité des programmes de rénovation urbaine. De la
sorte, le nombre de logements avec des défauts importants ou des manques d’équipements a
très largement diminué au fil des décennies – tendance qui s’est prolongée au cours des
quinze dernières années.
Ce recul des situations d’inconfort, voire d’indécence, est en particulier visible pour le niveau
d’équipement sanitaire. Sur l’ensemble des ménages du Nord-Pas-de-Calais, la part des
logements sans installation sanitaire ou sans W.-C. intérieur, voire sans l’un ni l’autre, a chuté de
14% à 6% entre 1992 et 2001. L’amélioration des conditions d’habitat a plus particulièrement
bénéficié aux ménages à bas revenus : en 1992, 26% d’entre eux déclaraient un confort
sanitaire insuffisant, contre 10% en 2001 (cf. tableau 1).
INSEE Nord-Pas-de-Calais Dossiers de Profils N°82 - Juin 2006
37- Chapitre IV -
Tableau 1. Confort sanitaire des logements et niveau de revenus
Unités : %
1992 2001
Confort Niveau Ménages Ménages Autres Ménages Ménages Autres
du logement d’équipement bas revenus modestes ménages bas revenus modestes ménages
Logement sans installation sanitaire
(baignoire ou douche) ni W-C. intérieur 16 7443 1
Jugé insuffisant
Logement avec W-C. intérieur mais
sans installation sanitaire, ou avec installation 10 10 5 6 5 3
sanitaire mais sans W-C. intérieur
Logement avec W-C. et installation
sanitaire, mais sans chauffage ou par des 22 24 13 17 18 8
appareils indépendants
Jugé normal
W-C. et installation sanitaire avec
chauffage central (individuel ou collectif) 52 59 78 73 74 88
Ensemble 100 100 100 100 100 100
Source : Insee, Orha-Enquêtes logements 1992 et 2001-2002
L’équipement sanitaire n’est qu’un élément parmi d’autres pour évaluer la décence d’un
logement. Le décret du 30 janvier 2002, relatif à la solidarité et au renouvellement urbain, liste
une série de critères sur les éventuels défauts que présente un logement. Ces derniers peuvent
être regroupés en quatre familles :
• Les problèmes structurels touchent des logements dont le bâti est défectueux (sol fissuré,
façade dégradée) ou manquant d’équipements de base (pas d’alimentation en eau courante,
pas de « coin cuisine », chauffage insuffisant).
•Les difficultés occasionnelles regroupent d’importantes fuites d’eau provenant de la
plomberie, les problèmes d’évacuation de W.-C., les pannes de chauffage, ayant pu se
produire au cours des douze derniers mois.
• Les manques d’équipements concernent les logements dont les installations électriques ou
sanitaires sont insuffisantes (fils électriques ni encastrés ni protégés, absence d’équipement
en prise de terre, absence de W.-C. à l’intérieur ou absence de salle d’eau).
• L’humidité est mesurée par la présence de traces d’humidité apparaissant sur certains murs
ou plafonds du logement.
Graphique 1. Part de logements touchés par un défaut et niveau de revenus
Dossiers de Profils N°82 - Juin 2006 INSEE Nord-Pas-de-Calais
38- Chapitre IV -
La part de ménages à bas revenus dont le logement présente un défaut – quel qu’en soit la
famille – est toujours plus élevée qu’au sein des autres ménages (cf. graphique 1) : 20% des
ménages à bas revenus habitent un logement avec des problèmes structurels, contre 15% pour
l’ensemble des ménages du Nord-Pas-de-Calais. Cette sur-représentation ne doit toutefois pas
faire oublier les difficultés rencontrées par le reste de la population, en particulier par les
ménages modestes : 17% de ces derniers habitent un logement avec des problèmes structurels.
Une donnée à prendre en compte dans les dispositifs de rénovation urbaine : in fine, plus de la
moitié des logements défectueux sont habités par des personnes aux ressources supérieures au
seuil de bas revenus.
Par contre, les ménages à bas revenus habitent plus souvent des logements cumulant les
différents défauts, ce qui témoigne d’un état général dégradé de l’habitat. Ainsi, 30% des
ménages à bas revenus déclarent au moins deux types de défauts dans leur logement, contre
20% des ménages modestes et 15% des autres ménages.
Aider les ménages modestes comme pauvres :
l’action des agences immobilières à vocation sociale
Myriam Pioppo, directrice de l’AIVS du Nord, revient sur la nécessité d’aider les ménages modestes.
Les ménages modestes rencontrent d’importantes difficultés pour se loger : avec l’augmentation des ressources du
foyer, les aides au logement diminuent rapidement ; les places disponibles dans le parc locatif social ne suffisent plus
pour répondre à la demande ; les prêts aidés pour l’accession à la propriété, plafonnés dans leur montant, n’ont pas
évolué aussi rapidement que les prix à l’achat.
Aides au logement comprises, un « travailleur pauvre » dispose d’un budget logement équivalent à celui d’un RMIste.
À un détail près : il paie la taxe d’habitation. Une situation encore plus délicate pour ceux dont l’emploi est précaire, car
l’accès au logement n’est pas qu’une question de prix, mais aussi de garanties, avec une exigence croissante des bailleurs
privés. Les personnes travaillant en intérim, par exemple, ont souvent des difficultés à accéder à un logement, parce
qu’elles n’ont ni un emploi « stable » ni les fiches de paie qui vont avec.
L’AIVS du Nord, comme l’AIVS du Pas-de-Calais

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