matière économique, environnementale et social et territoriale. Ces règles relèvent du choix politiques à partir de
données scientifiques et de souhaits citoyens. Les mêmes critères peuvent s'imposer à l'échelle de différents
territoires composant l'espace national.
La soutenabilité globale se situe à l'échelle du pays et englobe, en plus des stricts critères « objectifs » de durabilité,
des éléments politiques relatifs au fonctionnement économique (évolution du système de production), social
(satisfaction de certaines priorités) et écologique (niveau de pollution). Ces éléments sont par exemple intégrés dans
la planification pour une bonne articulation, y compris au niveau local.
L'alterdéveloppement intègre, au niveau international, les conditions politiques, économiques, écologiques pour
améliorer la situation des pays les moins bien dotés ou les plus pauvres tout en gérant correctement les ressources
de la planète.
4 Idée finale et peut-être farfelue
On pourrait analyser et caractériser les différents éléments constitutifs de notre projet économique à l'aide de la grille
régulationniste* :
•
Mode de production
•
Régime d'accumulation
•
Les formes institutionnelles : monnaie, rapport salarial, formes de la concurrence ; régime international, formes
de l'Etat
•
Mode de régulation
*R. Boyer, Y. Saillard,
« un précis de régulation »
pp 58-68, in, RB et Y S dir.
Théorie de la régulation, l'état des
savoirs,
2ième édition, La Découverte, Paris 2002.
[
1
]
Que produire ? (commentaires de Benoît sur
ce point de la grille) En tant qu'autogestionnaires, nous nous devons de ne pas répondre à cette
question. Nous ne nous considérons plus comme une quelconque avant-garde autoproclamée et de ce fait, la réponse à cette question ne peut
appartenir qu'à la population dans laquelle nous vivons. Nous nous affichons fréquemment et trop facilement comme étant des partisans d'une
production socialement utile. Posons-nous humblement la question de savoir si nous avons déjà entendu quelqu'un se prononcer pour une
production socialement inutile ? En nous affirmant pour une production socialement utile, qu'est-ce qui nous légitime dans sa définition ? Avec une
telle formulation avons-nous réellement rompu avec l'avant-gardisme ? Tout ceci nous amène à la question centrale : qui décide ?
[
2
] Une telle réflexion peut également paraître vaine ou tout au mieux relever du jeu intellectuel, au nom du réalisme : la révolution même longue
n'est pas pour tout de suite et le « on verra plus tard » peut paraître plus adapté à la situation actuelle. Je ne partage donc ce point de vue mais il
peut faire débat dans le groupe et plus largement.
[
3
] Car trop global et à définir en situation et non a priori.
[
4
] Petite remarque sur les indicateurs : bien sûr le PIB et son taux de croissance ne peuvent constituer une base pertinente. La critique de ces
indicateurs est d'ailleurs aussi ancienne (quoique moins vive dans les décennies précédentes) qu'eux, qui n'ont
jamais été utilisés seuls par aucun
économiste ou technocrates sérieux. C'est ainsi qu'il faut réhabiliter le terme de développement qui n'a jamais été confondu avec la croissance par
les courants hétérodoxes (Perroux ...). D'ailleurs jusqu'au critère de Développement humain (IDH), ce concept de développement ne bénéficiait
d'aucun critère. La mise en place de l'IDH, comme celles des autres de la même famille, si elles présentent une avancée, celle-ci reste modeste. En
effet, tout critère établi, même de façon composite, à l'échelle nationale trouve vite une double limite : l'enjeu de la mesure porte davantage sur les
disparités intra pays et aucun indicateur et batterie d'indicateurs ne peuvent à eux seuls caractériser une situation et fonder une décision politique.