Abordant un vaste corpus documentaire qui couvre l'imprimé de l'époque, de la presse de spécialité (de mode) aux quotidiens de grand tirage, C. Sandu s'empare des outils de l'analyse du discours pour analyser les traits des énonciateurs et des destinataires du discours sur le vêtement de 1851 à 1893, pour parler des lieux privilégiés du vêtement et des lieux communs du discours sur ces toilettes tapageuses: la crinoline (injustement) associée au Second Empire, le savant mal habillé, la laideur de l'habit noir, la futilité du sujet de la mode exclusivement assigné aux préoccupations féminines, etc. S'adressant à un public de spécialistes et non spécialistes, l'auteur aborde les énonciateurs du discours sur le vêtement dans leurs écrits spécialisés ou non, en observateurs, femmes ou hommes différemment accrédités par l'opinion publique, le on" – énonciateur souverain du discours de la mode –, pour conclure par les traits d'un discours sur le vêtement dans la seconde moitié du XIXe siècle: discours paternaliste, moraliste et matérialiste, fortement typologisant, tranchant et axiologique, mais avant tout, focalisé presque exclusivement sur le discours féminin." Entre 1851 et 1893, qui parle du vêtement? Qu'en dit-on? Dans quelle perspective? Qu'est-ce qu'on en attend? Et qu'est-ce qui se joue, en pointillés, à travers ce discours? Essai qui sonde les écrits consacrés au vêtement, "Ces toilettes tapageuses" cerne une phase moins anodine qu'il n'y paraît dans l'histoire de la mode, en ce qu'elle pose les fondements d'une toute nouvelle vision de cette dernière – et qui demeure jusqu'à nos jours. Synthétique et édifiante, passionnante et cultivée, remontant du passé des documents éloquents, cette étude offre quelques heures de lecture enrichissantes.
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