De la poésie dramatique , livre ebook

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Cet essai résume les idées dramatiques de Diderot sur la scène, les acteurs, les genres. Un somme d'esthétique dramaturgique !
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Date de parution

01 janvier 2012

Nombre de lectures

184

EAN13

9782820623157

Langue

Français

Collection
«Essai»

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ISBN : 9782820623157
Sommaire


I. DES GENRES DRAMATIQUES
II. DE LA COMÉDIE SÉRIEUSE
III. D’UNE SORTE DE DRAME MORAL
IV. D’UNE SORTE DE DRAME PHILOSOPHIQUE
V. DES DRAMES SIMPLES ET DES DRAMES COMPOSÉS
VI. DU DRAME BURLESQUE
VII. DU PLAN ET DU DIALOGUE
VIII. DE L’ESQUISSE
IX. DES INCIDENTS
X. DU PLAN DE LA TRAGÉDIE ET DU PLAN DE LA COMÉDIE
XI. DE L’INTÉRÊT
XII. DE L’EXPOSITION
XIII. DES CARACTÈRES
XIV DE LA DIVISION DE L’ACTION ET DES ACTES
XV. DES ENTRACTES
XVI. DES SCÈNES
XVII. DU TON
XVIII. DES MŒURS
XIX. DE LA DÉCORATION
XX. DES VÊTEMENTS
XXI. DE LA PANTOMIME
XXII. DES AUTEURS ET DES CRITIQUES
DE LA POÉSIE DRAMATIQUE
DE LA POÉSIE DRAMATIQUE


A MONSIEUR GRIMM

.……………………………….. Vice cotis acutum
Reddere quae ferrum valet, exsors ipsa secandi.
H ORAT., de Arte poet .
I. DES GENRES DRAMATIQUES
Si un peuple n’avait jamais eu qu’un genre de spectacle, plaisant et gai, et qu’on lui en proposât un autre, sérieux et touchant, sauriez-vous, mon ami, ce qu’il en penserait ? Je me trompe fort, ou les hommes de sens, après en avoir conçu la possibilité, ne manqueraient pas de dire : « A quoi bon ce genre ? La vie ne nous apporte-t-elle pas assez de peines réelles, sans qu’on nous en fasse encore d’imaginaires ? Pourquoi donner entrée à la tristesse jusque dans nos amusements ? » Ils parleraient comme des gens étrangers au plaisir de s’attendrir et de répandre des larmes.
L’habitude nous captive. Un homme a-t-il paru avec une étincelle de génie ? A-t-il produit quelque ouvrage ? D’abord il étonne et partage les esprits ; peu à peu il les réunit ; bientôt il est suivi d’une foule d’imitateurs ; les modèles se multiplient, on accumule les observations, on pose des règles, l’art naît, on fixe ses limites ; et l’on prononce que tout ce qui n’est pas compris dans l’enceinte étroite qu’on a tracée, est bizarre et mauvais : ce sont les colonnes d’Hercule ; on n’ira point au-delà, sans s’égarer.
Mais rien ne prévaut contre le vrai. Le mauvais passe, malgré l’éloge de l’imbécillité ; et le bon reste, malgré l’indécision de l’ignorance et la clameur de l’envie. Ce qu’il y a de fâcheux, c’est que les hommes n’obtiennent justice que quand ils ne sont plus. Ce n’est qu’après qu’on a tourmenté leur vie qu’on jette sur leurs tombeaux quelques fleurs inodores. Que faire donc ? Se reposer, ou subir une loi à laquelle de meilleurs que nous ont été soumis. Malheur à celui qui s’occupe, si son travail n’est pas la source de ses instants les plus doux, et s’il ne sait pas se contenter de peu de suffrages ! Le nombre des bons juges est borné. Ô mon ami, lorsque j’aurai publié quelque chose, que ce soit l’ébauche d’un drame, une idée philosophique, un morceau de morale ou de littérature, car mon esprit se délasse par la variété, j’irai vous voir. Si ma présence ne vous gêne pas, si vous venez à moi d’un air satisfait, j’attendrai sans impatience que le temps et l’équité, que le temps amène toujours, aient apprécié mon ouvrage.
S’il existe un genre, il est difficile d’en introduire un nouveau. Celui-ci est-il introduit ? Autre préjugé : bientôt on imagine que les deux genres adoptés sont voisins et se touchent.
Zénon niait la réalité du mouvement. Pour toute réponse, son adversaire se mit à marcher ; et quand il n’aurait fait que boiter, il eût toujours répondu.
J’ai essayé de donner dans Le Fils naturel l’idée d’un drame qui fût entre la comédie et la tragédie.
Le Père de famille , que je promis alors, et que des distractions continuelles ont retardé, est entre le genre sérieux du Fils naturel et la comédie.
Et si jamais j’en ai le loisir et le courage, je ne désespère pas de composer un drame qui se place entre le genre sérieux et la tragédie.
Qu’on reconnaisse à ces ouvrages quelque mérite, ou qu’on ne leur en accorde aucun ; ils n’en démontreront pas moins que l’intervalle que j’apercevais entre les deux genres établis n’était pas chimérique.
II.

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