La corrida vit d’être cruelle, sanglante, tout en étant pure beauté et dépassement de l'instant. La mort, l’amour. Le plaisir, la loi. Affronter, risquer. Jouissance secrète, punition publique. Voilà le couple infernal ! Simon Casas, SPA. Mais pourquoi apprécie-t-on ce plaisir défendu ? Le couple aficionados-anti-taurins est indissoluble, l’un fait vivre l’autre.
Il ne s’agit pas ici d’apporter des réponses, mais de témoigner à travers des personnages, des réflexions philosophiques, des histoires plus ou moins érotiques, de la complexité de ce qui se cache derrière le mot : "aficion". À la fois, culte du "toro", amour d’un sublime tragique, approche des limites de l’humain, du risque ultime et de la mort… L’"aficion" n’est pas simple, n’est pas réductible à une formule toute faite. S’il fallait faire vite, il faudrait dire que l’archaïque et l’ancestral en sont des éléments de fond, profondément attirants.
Docteur en philosophie, Éric Schilling est spécialiste de musique indienne. Il a publié "La Musique de Shiva" (éd. Michel de Maule, 2010), il est l’arrière- arrière petit-fils du « toréador » arlésien Antoine Granat (quadrille provençal Bayard), il a été critique taurin dans la revue "L’Écho du Callejon" et enseigne la philosophie à Paris.
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