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Ebook
2018
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Publié par
Date de parution
24 janvier 2018
Nombre de lectures
2
EAN13
9782414191116
Langue
Français
Cet essai porte sur le ou les référendums de sortie de l’accord de Nouméa (2018-2022) et donc sur l’avenir institutionnel de cet archipel des antipodes qui fait partie des outremers de la République française.
Les indépendantistes kanak (40% de l’électorat) ne souhaitent pas négocier de nouvel accord avant d’avoir compté leurs voix. Les non-indépendantistes savent qu’ils devraient normalement remporter ce ou ces référendums mais qu’il leur faut retrouver les voix du dialogue pour continuer à tracer la communauté de destin qui a vocation dans l’avenir à devenir un destin commun.
Le mot d’indépendance n’est plus un tabou mais il est probable que la Nouvelle-Calédonie fasse le choix d’un troisième accord dans le cadre d’une émancipation dans la République française.
Ce travail présente l’œuvre de décolonisation accomplie depuis 1945 avant de dresser un bilan de la situation socio-économique et politique de l’archipel néo-calédonien. Il propose ensuite des améliorations sociétales susceptibles de décrisper les antagonismes latents entre les Kanak indépendantistes et les autres communautés. Enfin, il expose cinq ou six solutions génériques possibles quant à l’avenir institutionnel du « Caillou », en sachant que les hommes politiques seront amenés à innover afin de concrétiser le rêve de destin partagé.
En effet, si les élus locaux et l’Etat français appliquent dans leurs visions de la Nouvelle-Calédonie de demain la devise française, « Liberté, Egalité, Fraternité », agrémentée d’une pointe de tolérance et d’un soupçon d’imagination constructive, l’empilement des bonnes volontés individuelles devraient bien finir par construire la grande case en matériau moderne susceptible de rassembler tous les Calédoniens sous le pilier central hexagonal.
Publié par
Date de parution
24 janvier 2018
Nombre de lectures
2
EAN13
9782414191116
Langue
Français
Couverture
Copyright
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
ISBN numérique : 978-2-414-19109-3
© Edilivre, 2018
Du même auteur
Du même auteur :
Photographies calédoniennes d’antan , Footprint Pacifique, Nouméa, 2017, 210 p.
Un drame de la colonisation. Ouvéa, Nouvelle-Calédonie, mai 1988 , Vendémiaire, Paris, 2015, 320 p.
Histoire illustrée de la Nouvelle-Calédonie , Footprint Pacifique, Nouméa, 2015, 250 p.
& Yann Bencivengo, La SLN. 130 ans au service d’une vision industrielle durable , Ed. SLN-Eramet, Nouméa, 2010, 168 p
& Wadrawane Eddy : Les Kanak et l’histoire , les indes savantes, Paris, 2007,
Brève histoire politique de la Nouvelle-Calédonie (1945-2005) , éditions GRHOC, Nouméa, 2006, 320 p.
Histoire de la Nouvelle-Calédonie. Nouvelles approches, nouveaux objets , L’Harmattan, Paris, 2006, 350 p.
(dir.) : La Nouvelle-Calédonie. Terre de métissage , Annales d’histoire calédonienne, N°1, Les indes savantes, Paris, 2004, 274 p.
Les fondements de l’histoire de la Nouvelle-Calédonie. Définition, périodisation, sources , Centre de Documentation Pédagogique, Collection Université, Nouméa, 2004, 201 p.
Historiographie de la Nouvelle-Calédonie ou l’émergence tardive de deux écoles historiques antipodéennes , Publibook, Paris, 2003, 360 p.
(dir.) : 101 mots pour comprendre l’histoire de la Nouvelle-Calédonie , Ile de Lumière, Nouméa, 1997, 225 p. 15 notices.
& Capecchi Bernard et Douyère Christiane (dir.), Histoire de la Nouvelle-Calédonie , CM, CTRDP, Nouméa, 1992.
Remerciement
Remerciements tous particuliers à Éliane Jéchoux, Max Shekleton, Pierre Maresca et à Jean-Yves Faberon pour leurs relectures sans concession.
Merci aux vivants et aux disparus, à Thi Nhung Angleviel-Nguyen, Jacques Borzeix (+), Sylvette et Jacques Boyer, Paul de Deckker (+), François Doumenge (+), Jean-Yves et Florence Faberon, Paul Fizin, André Glantenet (+), Éliane Jéchoux, Pierre Maresca, Gaby Poédi (+), Max Shekleton, Christiane Terrier, Jean-Kris Ukéiwé, Jean Vanmai et Macate Wenehoua.
Exergue
« Ici, le non-dit est une véritable institution, une constante… incontournable. Toute la Nouvelle-Calédonie a toujours fonctionné ainsi… Comment écrire sans que la rancœur l’emporte ? Comment prendre le recul nécessaire, trouver la sérénité et faire en sorte que l’écriture ne soit pas uniquement : « la revanche du vaincu » ? Mais comment ne pas écrire sans participer soi-même au non-dit ? »
Barbançon Louis José, Le pays du non-dit , 1992.
« La colonisation fut une grande faute qui fut payée par l’amertume et la souffrance de ceux qui avaient cru tout donner et qui ne comprenaient pas pourquoi on leur en voulait autant.
La colonisation fut une grande faute qui détruisit chez le colonisé l’estime de soi et fit naître dans son cœur cette haine de soi qui débouche toujours sur la haine des autres.
La colonisation fut une grande faute mais de cette grande faute est né l’embryon d’une destinée commune. Et cette idée me tient particulièrement à cœur.
La colonisation fut une faute qui a changé le destin de l’Europe et le destin de l’Afrique et qui les a mêlés. Et ce destin commun a été scellé par le sang des Africains qui sont venus mourir dans les guerres européennes.
Et la France n’oublie pas ce sang africain versé pour sa liberté.
Nul ne peut faire comme si rien n’était arrivé.
Nul ne peut faire comme si cette faute n’avait pas été commise.
Nul ne peut faire comme si cette histoire n’avait pas eu lieu.
Pour le meilleur comme pour le pire, la colonisation a transformé l’homme africain et l’homme européen.
Jeunes d’Afrique, vous êtes les héritiers des plus vieilles traditions africaines et vous êtes les héritiers de tout ce que l’Occident a déposé dans le cœur et dans l’âme de l’Afrique ».
Nicolas Sarkozy, Discours de Constantine , 5 décembre 2007.
Courtes 1 prémices
Notre propos se veut utilisable par un lecteur métropolitain découvrant notre Caillou et un lecteur calédonien connaissant de la plupart des faits développés et, autant que faire se peut, décortiqués ici. Les objectifs que nous nous sommes fixés sont simples : expliciter les enjeux du ou des référendums ainsi que donner des clefs de compréhension et une pluralité de grilles de lecture afin que chacun puisse faire sa propre analyse.
Nous commencerons par présenter les grandes lignes de l’histoire calédonienne nous permettant d’arriver à l’échéance du référendum d’octobre-novembre 2018. Il s’agira ensuite de présenter les modalités générales de celui-ci et d’expliquer le pourquoi du comment. Pour cela, nous évoquerons les principes qui justifient ce référendum et les légitimités qui s’affrontent.
Puis, nous ferons un bilan des grandes questions calédoniennes liées peu ou prou à la question de l’indépendance. Ces constats nous permettront de proposer des avancées politico-socio-économiques qui pourraient contribuer à réduire la fracture communautaire calédonienne qui recoupe souvent la fracture sociale locale. Enfin, nous évoquerons les différents scénarii qui peuvent sortir du chapeau du référendum, sachant qu’il est déjà prévu la possibilité d’en faire deux de plus si cela semblait nécessaire à la majorité des élus calédoniens.
Un essai ou un pamphlet a le rôle facile de tirer des plans sur la comète ou de critiquer sans avoir à payer. Nous ne connaissons aucune solution miracle ou miraculeuse mais nous avons voulu partager nos cogitations sur la situation actuelle, les événements passés qui l’expliquent a posteriori et sur les futurs possibles. Aussi, cet essai n’a-t-il aucune prétention à l’exhaustivité ni à la mise en place d’une vérité révélée. A contrario , il a vocation à poser des questions, à proposer des pistes et des potentialités de réponses et à tous nous amener à faire notre propre diagnostic.
* * *
Nous savons tous que si nous décidions majoritairement d’aller vers l’indépendance, il n’y aurait aucun retour en arrière possible ni aucune assurance sur les transitions éventuelles (vie quotidienne, situation de l’emploi, (dés) organisation des transports, cherté de la vie ; sécurité des personnes, fonctionnement des institutions et priorités communautaires ainsi que géographiques ; salaires, retraites, droits sociaux, accès à la santé et à l’école, entretien des infrastructures ; etc). En un mot comme en cent, nous savons que si nous faisons un tel choix il nous faudra réinventer une nouvelle société.
Il n’est donc plus temps de se fermer les yeux ou les oreilles mais nous devons laisser la parole circuler pour décider en toute clarté ce que nous voulons pour la génération future, qui elle-même pourra décider de ce qu’elle veut pour la génération suivante, car rien n’est inscrit dans la pierre, qu’elle soit pétroglyphique ou symboliquement sur la toile.
Et de fait, en cette période pré-référendum, tout un chacun est porteur de réflexions, d’idées, d’affirmations et d’interrogations. Nous ne sommes que 300 000 Néo-Calédoniens et nous avons donc seulement 300 000 visions différentes et pourtant si imbriquées et complémentaires, de ce que pourrait être notre avenir – demain et après-demain.
Chacun de nous est porteur d’une pensée unique qui se fond dans des sensibilités, des a priori et des présupposés, qui finalement se cristalliseront un jour pour devenir un bulletin de vote autour d’un choix individuel et collectif qui répondra à une question lancinante tout en créant de nouvelles interrogations. Voulons-nous l’indépendance de notre archipel ou voulons-nous le maintien de liens organiques avec la grande France ? A partir de cette approche manichéenne des liens entre les hommes, on peut imaginer de nombreuses évolutions institutionnelles – plus ou moins médianes – qui permettraient de concilier les deux visions ancrées dans les imaginaires de ce territoire/pays et de faire un pari gagnant-gagnant sur l’avenir.
* * *
Et comme l’ont écrit d’autres observateurs avant nous, tel François Garde dans son ouvrage sur les institutions de l’archipel de l’éternel printemps, tant que la majorité absolue des Néo-Calédoniens ne fera pas le choix de l’indépendance, cette question sera toujours d’actualité – à moins que le nombre d’indépendantistes ne diminue de manière drastique comme cela a été le cas en Guyane ou en Guadeloupe.
Il serait donc logique que tous les « intellectuels » se penchent sur la question et jettent sur la table leurs idées, qu’elles soient réalistes ou idéalistes, idéologiques ou pragmatiques, proches de Sartre ou influencées par Camus, humanistes ou désabusées. C’était un des credo de Thierry Squillario lorsqu’il était le rédacteur en chef de l’hebdomadaire calédonien « Les Infos » ! Il se désespérait du manque de courage des Calédoniens.
Malheureusement, nous savons tous depuis l’ouvrage de Louis José Barbançon que la Nouvelle-Calédonie est le pays du non-dit car il est patent que nous avons tous « appris » que la vie en société implique de ne pas se « découvrir ». S’exprimer c’est s’exposer. Et disons-le tout cru, qui ne se coule pas dans le moule correspondant à sa communauté et à sa place socio-économique, peut perdre ses amis ou bien ses clients. C’est ainsi que Jean-Claude Mermoud, auteur d’un ouvrage sur la culture caldoche, fut victime d’un ostracisme d’autant plus dévastateur qu’il n’était ni officiel ni exprimé. Et que lui reprochait-on : défendre l’identité des Calédoniens d’origines européennes ou métisses en reprenant un terme considéré par la majorité des membres de cette communauté comme péjoratif.
Et je dois dire que j’ai plusieurs fois hésité à continuer de rédiger cet essai qui a des relents de pamphlet ; de libération sans fard d’un discours longtemps ruminé ; et de l’expression directe d’une parole calé