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Français
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2013
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Publié par
Date de parution
01 mars 2013
Nombre de lectures
7
EAN13
9782760627772
Langue
Français
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01 mars 2013
Nombre de lectures
7
EAN13
9782760627772
Langue
Français
THÉORIES DE LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE AMÉRICAINE
Sous la direction de CHARLES-PHILIPPE DAVID
THÉORIES DE LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE AMÉRICAINE
Auteurs, concepts et approches
Les Presses de l’Université de Montréal
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Vedette principale au titre :
Théories de la politique étrangère américaine : auteurs, concepts et approches
Paramètres
Comprend des réf. bibliogr.
ISBN 978-2-7606-2775-8
1. États-Unis - Relations extérieures - Philosophie. 2. États-Unis - Politique et gouvernement. 3. Relations internationales. 4. États-Unis - Relations extérieures - Bibliographie. I. David, Charles-Philippe.
JZ1480.T43 2012 327.73001 C2012-941008-X
ISBN (papier) : 978-2-7606-2775-8 ISBN (pdf) : 978-2-7606-2776-5 ISBN (epub) : 978-2-7606-2777-2
Dépôt légal : 4 e trimestre 2012 Bibliothèque et Archives nationales du Québec © Les Presses de l’Université de Montréal, 2012
Les Presses de l’Université de Montréal reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour leurs activités d’édition. Les Presses de l’Université de Montréal remercient de leur soutien financier le Conseil des arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).
Version ePub réalisée par: www.Amomis.com
Sommaire
L’étude de la politique étrangère américaine
Partie 1 Les approches culturelles
1. Dix tournants historiques de la politique extérieure
2. L’exceptionnalisme comme fondement moral de la politique étrangère
3. Le poids du discours et du langage
Partie 2 Les approches structurelles
4. Théories de l’hégémonie américaine
5. La pensée géopolitique américaine
6. Les débats constitutionnels et la séparation des pouvoirs
Partie 3 Les approches pluralistes
7. Théories sur le rôle du Congrès
8. L’étude des lobbies et des think tanks
9. L’influence de l’opinion publique et des médias
Partie 4 Les approches décisionnelles
10. Le leadership et le style présidentiels
11. La cognition, la perception et les prédispositions
12. Théories bureaucratiques du processus décisionnel
L’étude de la politique étrangère américaine
Charles-Philippe David
Quand il s’agit de comprendre pourquoi les États-Unis agissent d’une façon ou d’une autre dans le monde, les débats sont généralement virulents, et souvent réducteurs. Les chercheurs disposent déjà d’un ouvrage en français qui décrit les rouages, les acteurs et le contexte de la formulation de la politique étrangère américaine 1 . Celui que vous avez entre les mains propose plutôt un panorama des théories . Même en anglais, de tels manuels sont assez peu courants alors que les contributions théoriques sont nombreuses et diversifiées dans les revues qui traitent sur une base régulière de la politique étrangère américaine. Cet ouvrage se distingue des manuels anglophones de deux manières importantes : il ne s’agit pas ici d’un recueil de chapitres publiés ailleurs et regroupés pour la circonstance, ni d’essais sur l’état des théories ou sur les agendas de recherche 2 . Nous l’avons plutôt conçu comme une introduction générale, qui vise essentiellement trois objectifs :
1. Offrir au lecteur un survol complet des théories qui sous-tendent la politique étrangère américaine. Le menu est très riche et chaque auteur a eu pour mission d’exposer les théories pertinentes, de présenter les auteurs principaux et les lectures incontournables.
2. Offrir une sélection pluraliste de points de vue, une diversité de théories qui sont à la fine pointe de la recherche et qui sont parmi les plus couramment évoquées.
3. Proposer une vision panoramique des principales théories dans une langue accessible, hors de tout jargon.
Ce livre s’appuie sur un nombre important d’exemples qui illustrent les théories présentées. Le défi est de taille puisque la théorie est en elle-même un champ contesté. En effet, que faut-il entendre par théorie ? On pourrait retenir la définition suivante : une expression cohérente et systématique de notre connaissance, généralement fondée sur l’observation empirique et le raisonnement logique. Mais il va de soi qu’aucune théorie ne saurait tout à la fois décrire, expliquer, prévoir et prescrire (les quatre fonctions habituellement associées à l’apport d’une théorie). Pour paraphraser le grand philosophe de la connaissance Thomas Kuhn, la meilleure théorie est sans doute celle qui « explique le moins mal le plus de réalités ». Pour mieux nous repérer parmi toutes les théories, nous les avons donc regroupées sous quatre grandes approches : culturelle, structurelle, pluraliste et décisionnelle.
1. Les théories culturelles sont parmi les plus populaires, et pour cause : elles analysent la politique étrangère américaine selon ses croyances, ses valeurs, ses mythes fondateurs, ses discours et son style national, qui prédominent depuis plus de deux cents ans.
2. Les théories structurelles portent sur les facteurs contextuels (internes et externes) qui expliquent, sur la durée, la puissance américaine sur la scène internationale et ses attributs nationaux.
3. Les théories pluralistes font valoir la thèse que la politique étrangère est largement déterminée par la politique intérieure. Elles scrutent les acteurs déterminants que sont le Congrès, les groupes de pression et les lobbies, les médias et l’opinion publique.
4. Les théories décisionnelles décortiquent les raisons pour lesquelles certains choix sont privilégiés, certaines actions sont entreprises et certaines visions sont promues par les décideurs. La politique étrangère s’avère le résultat des choix arrêtés par le président, sur la base des perceptions dominantes et des intérêts organisationnels, de même que du jeu bureaucratique.
Un tel ouvrage n’aurait pas été possible sans la contribution généreuse de mes collègues, qui ont cru à ce projet et que je remercie vivement. Ils ont bien voulu s’astreindre à l’exercice difficile d’une première synthèse en français 3 du champ théorique qui leur a été assigné. Je remercie mes assistants, Julien Tourreille pour le volet éditorial et Roseline Lemire-Cadieux pour le volet technique. Je remercie également Jean-Claude Vallet et Carl Charbonneau pour leurs précieuses révisions et traductions. Mes remerciements également à Antoine Del Busso, notre éditeur, qui a dès le départ pris la mesure de l’utilité de cette entreprise, ainsi qu’à son équipe pour l’aide apportée tout au long du processus d’édition. Enfin, je tiens à souligner l’immense collaboration des chercheurs de la Chaire Raoul-Dandurand de l’Université du Québec à Montréal, notamment au sein de l’Observatoire sur les États-Unis.
1 . Voir Charles-Philippe David, Louis Balthazar et Justin Vaïsse, La politique étrangère des États-Unis. Fondements, acteurs, formulation , Paris, Presses de Sciences Po, 2008.
2 . Deux manuels en anglais sont fréquemment utilisés : Michael Hogan et Thomas Paterson (dir.), Explaining the History of American Foreign Relations , Cambridge, Cambridge University Press, 2004 ; et John Ikenberry, American Foreign Policy. Theoretical Essays , New York, Longman, 2005.
3 . À noter que toutes les citations anglaises de cet ouvrage ont été librement traduites par les auteurs.
PARTIE I
LES APPROCHES CULTURELLES
CHAPITRE 1
Dix tournants historiques de la politique extérieure
Bernard Lemelin
Nous nous proposons de donner ici un aperçu des grands débats qui ont jalonné l’histoire de la politique étrangère des États-Unis depuis 1789. Reposant exclusivement sur des sources secondaires, ce texte est découpé chronologiquement en trois parties qui correspondent chacune à une phase charnière de la diplomatie américaine, à savoir : 1. La puissance en devenir (1789-1898), 2. La puissance mondiale (1898-1945) et 3. La superpuissance (1945-1989). Pour chacune de ces parties, nous avons retenu trois débats majeurs. Ainsi, la première partie aborde tour à tour le traité de Jay de 1794 avec l’Angleterre, la guerre mexicano-américaine de 1846-1848 et l’achat de l’Alaska de 1867. Dans la deuxième partie, il sera question de la guerre hispano-américaine et du débat touchant l’acquisition des Philippines, des discussions autour du traité de Versailles (1919-1920) et de l’aide à apporter à la Grande-Bretagne en 1940-1941. Axée sur la période de la guerre froide, la troisième partie sera consacrée au Great Debate de 1950-1951, au dossier vietnamien au lendemain de l’offensive du Têt (1968) et à la controverse de 1977-1978 sur la restitution de la zone du canal de Panama. En conclusion, on s’attardera au premier grand débat de l’ère post-guerre froide découlant de l’invasion irakienne du Koweït (1990-1991).
Naturellement, d’autres débats significatifs auraient pu avoir leur place dans le cadre d’un tel chapitre. Notre première partie sur la période 1789-1898, par exemple, évacue les polémiques provoquées par l’affrontement armé de 1812-1815 avec la Grande-Bretagne et la question de l’annexion de Saint-Domingue au lendemain de la guerre de Sécession. Faute d’espace, ces débats, pour ne nommer que ceux-là, ont dû être écartés. Cela dit, nous avons la conviction que les débats retenus, assez représentatifs de ceux touchant l’ensemble de la période, se justifient pleinement étant donné leur importance intrinsèque et leur caractère virulent. Qu’il suffise de mentionner, concernant ce dernier aspect, que le traité de Jay de la fin du XVIIIe siècle, l’un des plus cruciaux de l’histoire américaine 4 , déclenche alors, au dire de l’historien George Herring, une réaction on ne peut plus enflammée 5 . Ces débats, en outre, revêtent un caractère éclaté dans la mesure où ils débordent généralement du cercle immédiat des conseillers présidentiels et tendent à embrasser d’autres acteurs de la politique étrangère tels le Congrès et « l’opinion publique 6 ».
La puissance en devenir (1789-1898)
De leur naissance politique à la fin du XV