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Français
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Publié par
Date de parution
01 janvier 2022
Nombre de lectures
84
EAN13
9789920753531
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
4 Mo
Publié par
Date de parution
01 janvier 2022
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84
EAN13
9789920753531
Langue
Français
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AHMED CHITACHNI
CASABLANCA
1907-1956
La démesure
d’un urbanisme
ESSAIISBN : 978-9920-753-53-1
Dépôt légal : 2022MO0429
© Éditions la Croisée des Chemins
16, Rue Mouaffak Eddine Imm. A Rés. Dbibagh
Quartier des hôpitaux - Casablanca
info@lacroiseedeschemins.ma
www.lacroiseedeschemins.maAHMED CHITACHNI
CASABLANCA
1907-1956
La démesure d’un
urbanisme
QUAND CHEZ-SOI ÉTAIT CHEZ L’AUTRE
Essai
PRÉFACE
MOHAMED HADDYÀ mon épouse Naima,
À mes enfants Zineb et Ayoub.R E M ERCI E M E N T S
e tiens à témoigner toute ma reconnaissance et ma gratitude
à monsieur Mohamed Sahnou, mon premier lecteur et Jcorrecteur, pour sa disponibilité, ses judicieuses réfexions
et discussions à mesure de la progression de cet essai.
J’exprime mes remerciements au professeur Mohamed
Haddy, qui a bien eu l’amabilité de préfacer le présent travail et
dont les encouragements n’ont jamais cessé depuis la gestation
de l’idée d’écriture.
Mes remerciements vont aussi à monsieur Abdallah Naguib
et sa charmante épouse Fatema, qui m’ont grand ouvert leur
bibliothèque et leur collection sur Casablanca. Qu'ils trouvent
ici un signe de gratitude et de reconnaissance.
Je tiens à remercier le professeur Abdellatif Agnouche qui
m'a apporté un soutien exceptionnel dès le début, et qui a eu
la gentillesse de relire et d’analyser mon manuscrit.
Je témoigne ma gratitude à messieurs Meftah El Khair
Said et Mostafa Aboumalek pour leur documentation et
encouragements.
Je tiens à remercier Mouna Hachim pour son appui, sa
lecture attentive du manuscrit, et lui témoigne ma reconnaissance
pour sa rédaction de ma quatrième de couverture.
Je ne manque pas de remercier tous ceux qui m’avaient
refusé un rendez-vous, un entretien, une documentation et qui,
par leurs refus,ont augmenté mon désir d’aller obstinément
de l’avant.« La reconnaissance de la dette intellectuelle
ne contredit point le devoir de la critique »
Mohamed KerrouPR É FAC E
hmed Chitachni, Hamid« » pour ses amis, de la
génération des années 1970 de la Faculté des sciences Ajuridiques, économiques et sociales de Casablanca a
bien voulu m’honorer pour présenter son lCiavsrabe lanca,
1907-1956. La démesure d’un urbanisme.
Mais toute la diffculté est de présenter l’auteur. Certes
Hamid est pour celles et ceux qui le connaissent, un homme
d’écoute, de principes, de convictions, de dialogue, un
travailleur exceptionnel toujours à la recherche du mieux ;
un homme dont la profonde ténacité et l’engagement dans
ce qu’il fait, font souvent de lui un redoutable interlocuteur.
Militant de toujours et dans tout ce qu’il fait, éveilleur
de consciences, transmetteur d’idées et de mots, ouvreur de
voies - de par son expérience pluri e- lsleerrurier des clés du
langage, passeur de principes, défenseur du courage et de la
témérité… un chercheur qui n’hésite pas à prendre les libertés
du voyageur dans l’âme ou du romancier traversant l’histoire
avec une aisance qui lui est propre. Il est tout cela et plus
encore… De même, par son amour pour le partage, par son
désir constant de concrétiser les solidarités, Ahmed Chitachni
séduit toujours son entourage et il ne manquera pas d’infuencer
positivement son lecteur, d’autant qu’il est bien ancré dans
son environnement résolument contemporain.12 —Casablanca 1907-1956, La démesure d’un urbanisme
L’auteur est tellement engagé qu’il n’hésite pas à se faire
violence, une violence créatrice, comme le laisse transparaître
cette œuvre très chronophage, à l’effet de faire entrer pleinement
le lecteur dans ses analyses argumentées et de les faire siennes.
Pour ce faire, il est tantôt un intellectuel, au sens analytique
du terme, tantôt un romancier, tantôt un conteur, très souvent
un fabricant de métaphores, un observateur, un concepteur…
L’essai Casablanca, 1907-1956. La démesure d’un urbanisme a
été abordé de la plus rationnelle des façons celle dont doit être
approché tout essai ardu, à savoir la détermination préalable
et active de l’œuvre, l’appréciation de ses arguments pour s’en
convaincre et, enfn la confrontation de ses interprétations
avec les différente rsé « alité »s.
Tel est donc, le thème qui est investigué par l’auteur ; et sans
aucun doute, il permet de se démarquer de l’irresponsabilité
dans la transmission des connaissances, des savoirs, à
l’effet de corriger et de transcender une vision coloniale,
malheureusement toujours soutenue et présentée par certains,
comme « une évolution vers le progrès et vers la modernité »
1dans un langage orwellien que personne ne comprend ! Alors
qu’ils doivent aider à comprendre la vie dans un pays qui se
veut être un havre de paix, une source de richesse et d’espoirs
qui détermine l’avenir de chaque citoyen libre et éveille sa
curiosité, par l’ancrage de ses racines dans un socle culturel
pluriel et intégrateur.
Cette responsabilité vitale dans la transmission des savoirs
en matière de civilité, d’éthique et d’équité, l’auteur en fait un a
1. George Orwell, nom de plume d’Eric Arthur Blair, né le 25 juin 1903 à Motihari
en Inde et mort le 21 janvier 1950 à Londres, est un écrivain, essayiste et journaliste
britannique ; il crée le langage de la novlangue (1903-1950) dans son roman dystopique
1984, publié en 1949.Préface— 13
priori et y adhère. Au point que l’on est en droit de se poser la
question : l’ère des questionnements et de la critique n’est-elle pas
à jamais enterrée ?
Dans un monde où la pensée coloniale - que les beaux textes
et les beaux-arts n’ont pu enrayer - la torture, les injustices,
les césures… jonchaient le quotidien ; sachant que ces actes
innommables ont été commis avec l’appui d’éminents juristes,
penseurs, écrivains, artistes, défenseurs de différents droits
hérités de la révolution de 1789…
Par ailleurs, cet essai se veut un pari - très réussi d’ailleurs -
pour mener une réfexion sur la transformation de la ville
de Casablanca - et à travers elle, du Maroc - depuis sa
reconstruction par le sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah,
jusqu’à l’établissement du protectorat, à l’effet de rendre
intelligible les principales mutations et ce sur les plans
structurel, fonctionnel qu’organisationnel. À cet effet, l’auteur,
s’appuie sur de grandes références, tels Edmond Doutté,
André Adam… lesquels auteurs s’accordent à dire que
Dar Al Bayda, -Anfa, chef-lieu de Tames -n tael un phénix,
renaît toujours de ses cend ; reresbe lle et vivante, elle ne se
laisse jamais dompter. Ce travail si bien documenté et écrit est
tellement enveloppant que même lorsqu’on n’est pas d’accord
avec l’auteur, on ne décroche pas, parce qu’on n’arrête pas
d’apprendre.
En effet, toutes les structures de Casablanca sont passées
au crible depuis l’organisationnel, le foncier, la gestion de l’eau
dans cette vill oe -ù les noms des sources raisonnent comme
une boussole qui oriente le visiteur de cette ville - jusqu’à
l’homme ; il en est de même pour les zaouïas qui cimentent
le relationnel entre une population différenciée et plurielle. 14 —Casablanca 1907-1956, La démesure d’un urbanisme
Ainsi, l’organisationnel de Casablanca si complexe tant dans ses
aspects vernaculaire que colonial - depuis sa réelle occupation,
en août 1907- est passé au peigne fn (ordre public, missions
des représentants du Makhzen et de ceux du protectorat tant
au niveau des procédures qu’au niveau de l’a :c d toiounane,
transport, affaires économiques et commerciales, rôles des
corporations, des mohtassibs…). De même, Casablanca est
lue et présentée à travers toutes sortes de pandémies et des
nombreux aléas et féaux qu’a connus le Pays (invasions
acridiennes, maladies et pandémies, sécheresses, famines…)
qui ont alterné avec de courtes périodes de fastes, lesquelles
n’ont pas manqué d’impacter le quotien des Bidaouis. Et tous
ces trésors d’information sont généreusement partagés avec
le lecteur, dans un aller/retour entre Casablanca, le Maroc,
l’Algérie, l’histoire coloniale… Et à ce propos, l’auteur ne
manque pas de mettre en exergue la grandeur de ce pays dont
le génie trouve son explication dans la transcendance des
risques, des crises sociales, des instabilités conjoncturelles...
En fait, s’engager à lire cet essai c’est accepter une
plongée dans les dessous d’une histoire coloniale ourdie dès
ele XIX siècle et concrétisée dès 1 ;9 c 0e4tte situation a vu le
Maroc sombrer dans une faillite économique, ce qui a aiguisé
l’appétit de nombreuses puissances, notamment l’Allemagne,
avec la visite le 31 mars 1905 de Guillaume II.
Ainsi, à travers la ville de Casablanca transformée en
« œuvre» coloniale, dont la seule quête est de renforcer un
certain ordre sécuritaire, avec ses géomètres, tel Tardif, ses
architectes tels Agache, Prost, Écochard… À ce sujet, l’auteur
- derrière une apparente sérénité dans la transcription de ses Préface— 15
idées- décrit avec une précision d’orfèvre, les désordres sociaux,
les violences innommables et les exclusions inhumaines dont
ont été victimes les Bidaouis d’une manière particulière et
les Marocains d’une manière générale. Conséquences dont
les résurgences sont encore vivaces, notamment pour ce qui
a trait aux différentes instrumentalisations et spéculations.
En fait, le protectorat a reconstruit - ou plus exactement
déconstru -i ut ne ville contre les siens. L’auteur parle même
d’une démantibulation, une destruction de l’homme et une
tentative de désarticulation de ses référents socioculturels,
« la colonisation ici comme ailleurs a posé plus de problèmes
qu’elle n’en a réso »l c u onfrme-t-il avec André Adam.
Ainsi, outre les centaines de milliers de martyrs,
prix des tentatives de pacifcation du pays, ce régime a
provoqué la naissance d’un mouvement de résistance
à l’effet de se réapproprier ses référents socioculturels et
donc son indépendance, derrière le voile de revendications
socioéconomiques : la remise en cause des différentes tentatives
d’isoler les amazighophones des arabopho