192
pages
Français
Ebooks
2016
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Ebook
2016
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Publié par
Date de parution
09 mars 2016
Nombre de lectures
5
EAN13
9781785259357
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
7 Mo
Publié par
Date de parution
09 mars 2016
Nombre de lectures
5
EAN13
9781785259357
Langue
Français
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Auteur : James Smalls
Traduction : Françoise Marchand-Sauvagnargues
Baseline Co. Ltd
61A-63A Vo Van Tan Street
4 ème étage
District 3, Hô Chi Minh-Ville
Vietnam
© Parkstone Press International, New York, USA
© Confidential Concepts, worldwide, USA
© Bérénice Abbott
© Ajamu Ikwe Tyekimba
© Francis Bacon Estate, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ DACS, Londres
© Richmond Barthé, courtesy Childs Gallery
© Mme G. Brassaï
© Romaine Brooks
© Bruce of Los Angeles
© Cahun
© Centro Elisarion
© Tee Corinne
© Jean Delville Estate, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ SABAM, Brussels
© Charles Demuth
© Marcel Duchamp Estate, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ ADAGP, Paris/ Succession Marcel Duchamp
© Rotimi Fani-Kayode/Autograph, Association of Black Photographers
© Leonor Fini Estate, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ ADAGP, Paris
© Wilhelm von Gloeden
© Nan Goldin
© Duncan Grant, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ DACS, Londres
© Sunil Gupta
© George Hare
© David Hockney
© Holland Day
Art© Harmony Hammond/Licensed by VAGA, New York, NY
© Mardsen Hartley, Art Museum, University of Minnesota, Minneapolis,
© Elisar von Kupffer
© Tamara de Lempicka Estate, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ ADAGP, Paris
© Herbert List/Magnum photos
© Jeanne-Mammen-Gesellschaft e.V.
© Estate Man Ray / Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ ADAGP, Paris
© Copyright The Robert Mapplethorpe Foundation. Courtesy Art + Commerce
© Pierre Molinier Estate, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ ADAGP, Paris
© Catherine Opie. Courtesy Regen Projects, Los Angeles
© Georg Pauli, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ BUS, Stockholm
© Estate of Pablo Picasso/ Artists Rights Society (ARS), New York, USA
© Kuzma Petrov-Vodkine
© Pierre et Gilles. Courtesy Galerie Jérôme de Noirmont, Paris
© George Platt Lynes
© Wilhelm von Plüschow
Art © George and Helen Segal Foundation / Licensed by VAGA, New York, NY
© Smithsonian American Art Museum
© Frank Meadow Sutcliffe/ The Sutcliffe Gallery
Tom of Finland 1979 © Tom of Finland Foundation
www.TomofFinlandFoundation.org
Tom of Finland 1986 © Tom of Finland Foundation
www.TomofFinlandFoundation.org
© Andy Warhol Foundation for the Visual Arts/ Artists Rights Society (ARS), New York, USA
© Minor White
© David Wojnarowicz/P.P.O.W., New York, ill. 191
ISBN: 978-1-78525-935-7
Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.
Sauf mention contraire, le copyright des œuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.
James Smalls
GAY ART
Caravage , Les Musiciens (détail), vers 1595.
Huile sur toile, 92,1 x 118,4 cm.
The Metropolitan Museum of Art, New York.
Sommaire
Introduction
Chapitre 1 L’Homosexualité dans l’Antiquité en Occident (de la Grèce antique à l’Empire romain)
Chapitre 2 L’Homosexualité au Moyen Âge
Chapitre 3 L’Homosexualité au cours de la Renaissance italienne
Chapitre 4 L’Homosexualité dans l’art de l’Orient islamique et de l’Extrême-Orient
Chapitre 5 1700–1900 : Vers une identité homosexuelle
Chapitre 6 L’Homosexualité dans l’art moderne et postmoderne (1900–2000)
Conclusion
Bibliographie
Liste des illustrations
01. Peinture grecque représentant un couple, 480 avant J.-C. Musée de Paestum, Italie.
Introduction
Associer art et homosexualité pourrait sembler étrange mais les deux phénomènes font partie de l’histoire de l’Homme depuis la nuit des temps, ou du moins depuis les origines de la civilisation. Rapprocher deux concepts aussi vastes – art et homosexualité – est néanmoins difficile et relève du défi. Les deux catégories soulèvent une multitude de problèmes et posent une série de questions irritantes et jusque-là sans réponse.
La première question « Qu’est-ce que l’art et quel est son but ? » a préoccupé l’homme pendant des siècles et n’a toujours pas trouvé de réponse définitive. Il existe autant de visions et de définitions de ce qu’est l’art (et de ce qu’il n’est pas) et de sa signification qu’il existe d’individus dans le monde. Dans le cadre de L ’ Homosexualité dans l ’ Art , j’utilise le terme « art » dans un sens large en tant que produit de la création humaine et moyen de communication dans le domaine du visuel. Bien que la majorité des images présentées ici aient été produites avec des moyens traditionnels tels que la peinture, la sculpture, le dessin et la photographie, l’art inclut aussi des images et des formes de production associées, par exemple, à la culture populaire, la publicité, les films, les performances, le conceptualisme, l’imagerie numérique… En fin de compte, c’est au lecteur de ce livre de choisir ce qu’il considère ou non comme de l’art.
Contrairement à l’art, l’autre terme du titre, « homosexualité », peut être défini de manière plus spécifique. L’homosexualité et ses aspects émotionnels ont existé de tout temps et dans toutes les cultures bien avant l’invention du mot. Elle est, et a toujours été, un aspect du domaine très complexe de la sexualité humaine. La manière dont s’expriment visuellement l’amour homosexuel et sa sensibilité est souvent le reflet du statut des homosexuels au sein de leurs cultures particulières. Ces images constituent un indicateur, soit du degré de tolérance de la société, soit des préjugés toujours plus restrictifs engendrés par les traditions et la religion.
Avant 1869, les mots « homosexualité » et « hétérosexualité » n’existaient pas. Le premier fut inventé et utilisé pour la première fois par l’écrivain et traducteur germano–hongrois Karl Maria Kertbeny (1824–1882). Il inventa également le second terme en 1880. L’intention de Kertbeny, en utilisant le mot « homosexualité », était de réagir à un article du code pénal prussien qui considérait les relations sexuelles entre hommes comme un crime. Kertbeny voulait que l’article soit supprimé, mais en vain. Le code devint partie intégrante de la constitution prussienne en 1871 et fut observé, puis renforcé par les nazis en 1935, et maintenu par la République fédérale jusqu’en 1969 (Haggerty, 451). Kertbeny avait une vision très personnelle de la sexualité humaine.
Bien que selon lui il n’ait sans doute jamais existé de théorie cohérente sur l’homosexualité, il divisait les homosexuels en catégories spécifiques : les « actifs », les « passifs » et les « platoniques », soit ceux qui aiment la compagnie de leur propre sexe sans vouloir partager de rapports sexuels. La désignation « homosexualité » à cette époque, fut d’abord un synonyme de sympathie et d’activisme politique destiné à changer une loi répressive. Cependant, au fil des années, le mot évolua vers un concept désignant les préférences sexuelles d’un individu. Le mot et son évolution mirent quelque temps à entrer dans les langues et les schémas de pensée européens.
Dans les années 1880, le terme nouveau de Kertbeny, si facile à retenir, attira l’attention de Richard von Krafft-Ebing, un sexologue notoire qui l’utilisa dans son œuvre extrêmement populaire dans les années 1886–1887, Psychopathia sexualis , une imposante encyclopédie des déviances sexuelles. Ce fut grâce à celle-ci et à des œuvres ultérieures de sexologues reconnus de la fin du siècle que le terme « homosexualité » acquit sa connotation médicale et clinique. La sexologie est l’étude du comportement sexuel humain avant la codification entamée par la psychologie moderne et la psychanalyse, née de la pensée et des écrits de Sigmund Freud (Gregory W. Bredbeck, « Sexology », in Gay Histories and Cultures : An Encyclopedia, Haggerty, 794). Ce n’est que dans les années 1950 que l’« homosexualité » fit son apparition dans l’usage de l’anglais et de l’américain populaires, ceci étant en grande partie dû aux rapports Kinsey parus en 1948. Alfred Kinsey (1894–1956) était un chercheur américain dans le domaine de la sexualité dont les résultats scientifiques remirent en question l’idée prédominante selon laquelle l’homosexualité était une maladie mentale.
En tant que concept, « homosexualité » englobe une multitude d’idées contradictoires sur les sexes et l’attirance entre personnes de même sexe. Son large éventail de significations possibles est ce qui en fait aujourd’hui un terme tellement irrésistible, puissant et ambigu. Dans son acception moderne, l’« homosexualité est à la fois un état psychologique, un désir érotique et une pratique sexuelle » (David Halperin, « Homosexuality », in Haggerty, 452). Les trois sens peuvent être, et se voient effectivement, exprimés sous une forme artistique et esthétisée.
L’homosexualité ou, pour employer un terme plus récent l’« homo-érotisme », peut être comprise comme un élément réel ou potentiel de l’expérience de chacun, quelles que soient ses orientations sexuelles. Homosexuel et homo-érotique se recoupent souvent l’un et l’autre, mais ne sont pas nécessairement identiques. La plupart des images de ce livre relèvent plus de l’homo-érotisme que de l’homosexualité. « Homosexuel » et « homo-érotisme » ne diffèrent que par le sens des raciness des termes « sexuel » et « érotique ». Tandis que « sexuel » recouvre l’acte physique, « érotique » est un concept englobant un éventail d’idées et de sentiments exprimant des manques, des besoins et des désirs entre personnes de même sexe.
L’aboutissement n’en est pas toujours l’acte sexuel. L’homo-érotisme, à la différence de l’homosexualité, rend légitime le désir entre membres du même sexe en plaçant ce sentiment dans un contexte qui lui confère une rationalité, comme le classicisme, les batailles militaires, les activités sportives… Par conséquent, dans de nombreuses situations, l’homo-érotisme est voilé et perçu comme un comportement non transgressif. Si tous les homosexue